700 jours de Covid et nous

Voici deux ans que la crise COVID bouleverse nos vies, nos relations et notre quotidien professionnel. Que nous dit-elle sur la société dans laquelle nous vivons ?

D’abord que les pouvoirs publics sont capables d’agir rapidement et vigoureusement. Alors pourquoi ne le font-ils pas pour lutter contre d’autres problèmes de santé publique (malbouffe, pollution, bruit), contre la crise climatique ou les inégalités sociales ?

Ensuite, qu’il en faut plus pour renverser les priorités des gouvernements et des classes dominantes.

Quelques exemples :

  • Marteler que les individus doivent se comporter de manière responsable afin d’éviter une surcharge des hôpitaux ? Evidemment ! Mais remettre en question la « rationalisation » du système de santé, qui oblige les structures à fonctionner avec un minimum de personnel et les rend vulnérables aux crises ? Vous n’y pensez pas. Revaloriser les professions de la santé ? On y réfléchit… ! Et sortir la santé du marché, ne plus laisser les cliniques privées et l’industrie pharmaceutique faire des profits indécents sur des besoins vitaux ? Jamais de la vie !
  • Imposer des restrictions aux personnes salariées et aux personnes sans privilèges de cette société, restreindre l’accès aux bistrots, aux théâtres, aux cinémas et conduire à la faillite ces lieux de culture et de société, afin d’éviter les contaminations ? Sans hésitation ! Mais entraver le fonctionnement des grandes entreprises, limiter les déplacements pour le travail, renoncer à la fièvre acheteuse ou annuler le Black Friday ? Plutôt mourir !
  • Chanter les bienfaits de la vaccination ? Sur tous les tons ! C’est effectivement un outil de santé publique efficace et nécessaire pour lutter contre une pandémie. Mais être conséquent en favorisant en même temps la distribution à coût minimal des vaccins sur toute la planète via la levée des brevets et la limitation des profits de la pharma ? Et puis quoi encore ? !
  • Appeler à la solidarité vaccinale ? Tous les jours. Mais combiner cet appel à une réelle solidarité avec les secteurs en difficulté (culture, restauration), les personnes salariées et indépendantes qui y travaillent et le personnel soignant sous pression ? Vous exagérez !

On l’aura compris : les mesures prises par les autorités pour endiguer la pandémie ne doivent pas remettre en question les piliers du système capitaliste que sont la surproduction et la surconsommation. Elles doivent être aussi fortes que nécessaire, afin d’éviter un effondrement total du système de santé, mais aussi légères que possible, afin de ne pas trop limiter la circulation des marchandises et la réalisation des profits.

Mais pour un monde vivable, il faut un changement de système.