ELECTIONS CANTONALES 2017

Pour une alternative de gauche

Depuis plus de cinq ans, le gouvernement vaudois est à majorité «rose-verte», alors que le parlement rassemble une majorité d’élu·es du centre et de droite. Or, malgré quelques exceptions, la coalition gouvernementale mène avec la majorité du parlement une politique radicalement libérale soutenue par les socialistes et les Verts. Cette orientation a des conséquences néfastes qui touchent une majorité de la population, tant sur le plan écologique que social. Elle génère une hypermobilité entraînant la colonisation de notre territoire, une pollution galopante de l’air et de l’eau et un gaspillage d’énergie et de matières premières. Elle installe une pénurie persistante et grave de logements à loyer abordable ainsi qu’une insuffisance criante de places d’accueil pour la petite enfance. Et elle invente des cadeaux fiscaux aux multimillionnaires et aux grandes entreprises (RIE3) entraînant la casse progressive des services publics faute de moyens, la détérioration des conditions de travail par la flexibilisation du temps de travail et la sous-enchère salariale.

Il est indispensable de mettre le cap vers une société où la défense du bien commun, tant sur le plan social qu’écologique, est une priorité absolue.

Le canton de Vaud n’est pas une exception. Le capitalisme a toujours connu des crises engendrant régressions sociales, effondrements politiques, voire conflits militaires, prix d’une croissance à relancer sans cesse. Aujourd’hui, il se heurte aux limites de la planète. Pour survivre, il doit s’emparer des derniers domaines qui lui échappent en transformant en marchandise tout ce qui est encore public ou gratuit, jusqu’à nos vies dans ce qu’elles ont de plus intime. Production et rentabilité devraient sans cesse augmenter, il faudrait travailler plus pour gagner plus et consommer toujours plus. À gauche comme à droite, ce développement chaotique est baptisé «durable»; mais, en vérité, c’est l’exploitation à court terme des humains et le gaspillage des ressources naturelles non renouvelables qui se poursuivent. Notre environnement subit ainsi des dégâts irréversibles, mettant en danger l’ensemble des espèces vivantes et donc l’avenir même de l’aventure humaine. Alors que l’urgence est manifeste, qu’elle est scientifiquement reconnue, les autorités sont incapables de relever ces défis et mènent une gestion à court terme au profit des nantis.

Alors que les partis installés débattent de retouches au système, nous proclamons qu’il est urgent:

  • de préparer une transition écologique d’envergure pour une sortie, inévitable, des énergies fossiles et de l’atome ;
  • de renforcer la protection des salarié·es et d’améliorer les conditions de travail;
  • de relayer les appels de la société civile à la solidarité avec les migrant·tes victimes du système de Dublin.
  • Mais aussi de renouer avec d’autres dimensions essentielles de la vie – culturelle, artistique, affective, spirituelle, philosophique, citoyenne, altruiste – reléguées aujourd’hui à une place marginale, alors qu’elles sont les seules à pouvoir être développées réellement sans limites et sans péril pour la planète.

Nous défendons une politique de rupture, car il est indispensable de mettre le cap vers une société où la défense du bien commun, tant sur le plan social qu’écologique, est une priorité absolue. Ne nous laissons plus déposséder! Prenons en main les affaires publiques qui nous concernent toutes et tous! Agissons partout où nous le pouvons, dans les entreprises, les quartiers, les lieux de formation. Ne laissons plus celles et ceux d’en haut mener au fil de leurs intérêts une politique prétendument équilibrée et pragmatique, qui conduit et conduira, ici comme ailleurs, à une impasse désastreuse.

Nous nous engageons à soutenir les mobilisations de la rue et défendre les mouvements sociaux au cœur du parlement et nous proclamons qu’un radical changement de cap est nécessaire, urgent et possible.

C’est dans cette perspective que nous présentons, au Grand Conseil et au Conseil d’État en avril  2017, une candidature sous la bannière commune «Ensemble à gauche» où convergent les courants de la gauche radicale et de la décroissance.