Notre langage inclusif

Les mots ne créent pas la réalité. Mais ils l’influencent. Parfois ils la travestissent (« technicienne de surface » pour ne pas dire crûment « nettoyeuse »). Plus souvent, ils accentuent et renforcent les traits dominants : ainsi, dans le domaine de l’égalité des genres, il ne suffit pas que les hommes dominent la société, il faut encore que le langage rende les femmes* moins visibles : il y a des femmes* à la tête de certains États, mais on parlera du sommet des chefs d’État, au masculin. Et cela ne fait pas longtemps qu’on peut dire et écrire cheffe d’État.

Pour nous qui voulons l’égalité des genres, il est donc important que le langage que nous employons ne contredise pas ce but. C’est pourquoi vous trouverez dans ce journal des mots qui vous intrigueront peut-être : « celleux », « iels », « habitandes », « femmes* », « LGBTQIA+ »… Ces néologismes et acronymes essaient, sans gêner la lecture et la compréhension, de manifester que le monde n’est pas masculin, ni binaire, et que nous voulons inclure tout le monde dans notre projet. L’adaptation du langage à l’exigence d’égalité n’en est qu’à ses débuts, elle tâtonne encore, sans consensus ni règles bien établies. Nous faisons ce qui nous semble juste et espérons que vous nous suivrez dans cet effort.