LECTURES D’ÉTÉ

Voici une sélection de la part de certains·es daïstes comme lectures d’été. La liste n’est ni ordrée, ni complète. :

  • Paul Lafargue «Le droit à la paresse» 1881, ~70 p. (aussi disponible en PDF gratuit sur marxist.org)
    Dans un XIXe siècle où la barbarie capitaliste encore sans garde-fous oblige le prolétariat à subir des journées de travail sous-payées infernales et interminables de l’enfance à la mort, sans vacances ni retraite, Paul Lafargue pose les bases d’un droit à une vie qui ne soit plus soumise aux
    volontés productivistes.
    Un des premiers décroissants ?
  • Hervé Kempf «Que crève le capitalisme» ~120 p.
    S’il fallait encore présenter H. Kempf : justesse, intelligence, précision… lecture incontournable, même si l’on est déjà convaincu de la nécessité d’abolir le capitalisme.
  • Hervé Kempf «Le nucléaire n’est pas bon pour le climat» 2022.
    Une salutaire cinquantaine de pages pour redire avec clarté pourquoi le nucléaire est une nuisible absurdité.
  • Reine Prat «Exploser le plafond – Précis de féminisme à l’usage du monde de la culture», 2021, ~100p.
    Ici, le sous-titre tient lieu de résumé…
  • Olivier Milleron «Pourquoi fumer, c’est de droite», 2022, 160p.
    Que l’on fume ou non, savoir ce que cette consommation implique à tous les niveaux (pas seulement la santé !) est nécessaire.
  • Emmanuelle Pouydebat «L’intelligence animale – cervelle d’oiseaux et mémoire d’éléphants», ~215p.
    L’intelligence n’est pas l’apanage des humains… «Un livre qui décrit l’ensemble du phénomène étrange et merveilleux qu’est la vie… une élégante et rigoureuse manière de mettre l’humain à sa place» dit Yves Coppens, qui signe la préface.
  • Hugo Clément «Les lapins ne mangent pas de carottes», 2022, ~220p.
    Déconstruction des idées reçues sur les animaux qui participent des mauvais traitements que l’humain leur inflige.
  • Marc Held «rêvons d’une autre ville», 2022, 156 p.
    Célèbre designer et architecte, Marc Held livre ses réflexions sur un monde urbain toujours plus dense, plus étendu, plus mortifère, qui incarne les «valeurs» de notre société consumériste et destructrice, prête à tous les abus pour assurer sa survie. Refusant de voir cette évolution comme
    une fatalité, l’auteur trace les contours de ces villes de la bio-croissance qu’il imagine, en phase avec les modes de vie respectueux du vivant qu’une certaine jeunesse expérimente déjà.
  • Laurent Guidetti, TRIBU architecture «Manifeste pour une révolution territoriale» ~160 p.
    Né de l’urgence et de la nécessité d’agir, ce manifeste analyse en trois grands chapitres intitulés «Hubris», «Humus» et «Cultura», pourquoi et comment les villes sont devenues toxiques et propose des solutions pour changer la situation. Incontournable pour qui s’intéresse au bon développement urbain. Quasiment obligatoire pour toute personne engagée en politique.
  • Olivia Molnár (illustrations) et Aldwin Raoul (textes) «Atlas des plantes de mauvaise vie» 2023, ~70p.
    Recensement d’une partie des plantes sauvages qui s’invitent partout en ville – érudition et poésie, belle publication d’Hélice Hélas.
  • Mona Chollet «Réinventer l’amour – comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles», 2021, ~250p.
    Ici, le sous-titre tient lieu de résumé…
  • Charline Vanhoenacker «Aux vannes, citoyens ! – petit essai d’humour politique», 2022, ~150p.
    «Une blague, ça ne s’explique pas, l’humour, si.» Une analyse des mécaniques du rire dans l’humour politique, inspirée de faits réels, comme on dit, puisque basée sur son expérience à France Inter.
  • Antoine Buéno «Le petit livre bleu», 2013, ~185p.
    L’analyse politique du monde des Schtroumpfs. Un demi-gag qui a été pris au sérieux par la critique.
  • David van Reybrouck, «Nous colonisons l’avenir», 52 pages
    Plaidoyer sans précédent en faveur de la justice climatique.
  • Karl Polanyi, «L’imaginaire économique», 119 pages
    Imaginer une transition écologique et démocratique de l’économie, pour celles et ceux qui ne se résignent pas à la marchandisation de la société.
  • Erik Olin Wright, «Utopies réelles», 518 pages
    Pourquoi et comment sortir du capitalisme? quelles sont les alternatives d’ores et déjà présentes? Les utopies sont les expériences vécues, les projections audacieuses…
  • Achille Mbembe, «La communauté terrestre», 204 pages
    Quel est notre rapport à la Terre, qui nous accueille  et nous abrite…
  • Michel Husson, «Portrait du pauvre en habit de vaurien. Eugénisme et darwinisme social», 322 pages
    Auteur marxiste: pour quelles raisons se perpétue depuis la révolution industrielle une population d’ «inutiles au monde», de pauvres et de chômeurs? A qui à la faute?
  • Andras Malm, «L’anthropocène contre l’histoire»
    Une perspective critique contre un terme qu’on devrait bannir « L’anthropocène » (à remplacer par capitalocène), une histoire de la mise en route du capital fossile avec la machine à vapeur (passionnant), et un playdoyer pour les sciences humaines (histoire notamment), afin de ne pas laisser la vision parfois, souvent, dépolitisante des climatologues et autres géologues prendre le dessus dans les débats.
  • David Van Reybrouck  «Contre les élections.»
    Une mini déscription pour cet ouvrage est bienvenue.
  • Ou Razmig Keucheyan : «La nature est un champ de bataille»
    Une mini déscription pour cet ouvrage est bienvenue.
  • Timothy Morton «La Pensée écologique»
    Une mini déscription pour cet ouvrage est bienvenue.
  • Peter Gelderloos «How nonviolence protects the state»
    Une mini déscription pour cet ouvrage est bienvenue.
  • David Graeber et David Wengrow. «Au commencement était (Une nouvelle histoire de l’humanité).» Les liens qui libèrent, 2021
    Très riche, très épais, mais lisible avec plaisir. Montre que les débuts de l’abondance ne sont pas synonymes d’établissement de l’oppression et des classes privilégiées. Des sociétés se sont battues pendant des siècles pour conserver des structures égalitaires.
  • Frans de Waal. «Le bonobo, Dieu et nous (A la recherche de l’humanisme chez les primates).» Les liens qui libèrent, 2013
    Le sous-titre en dit beaucoup: non l’humanisme n’est pas que culture qui contraindrait la nature humaine profonde sauvage toujours prête à se réveiller. La solidarité aussi est naturelle. Contre la prétention du capitalisme a être conforme à la «nature humaine».
  • Alexander Rabinowitch. «Les bolcheviks prennent le pouvoir (La révolution de 1917 à Petrograd).» La Fabrique, 2016
    Contre l’imagerie «léniniste à la “Que faire“» et bien plus encore stalinienne d’un parti centralisé, discipliné, marchant en rangs compacts vers la révolution, Rabinowitch montre un considérable foutoir constitué de groupes spécialisés et de fractions avec des conflits intérieurs intenses. Et c’est justement cela qui a constitué ce parti-éponge qui capable d’intégrer la révolte multiforme du peuple.
  • Kohei Saïto, «La nature contre le capital. L’écologie de Marx dans sa critique inachevée du capital» Editions Page 2 et Syllepse, juillet 2021.
    Contre l’image productiviste de Marx, évidemment confirmée par une longue histoire productiviste des marxismes.
  • Timothée Parrique. «Ralentir ou périr (L’économie de la décroissance)» Seuil, 2022
    Malgré quelques réticence, il  semble que ce livre est intéressant et conjugue intelligemment anticapitalisme et antiproductivisme. Le démontage du productivisme et de la croissance est très bien faite. Evidemment, comme ce n’est pas son but, le livre ne rend pas aux nombreuses questions stratégiques auxquelles les mouvements radicaux se sont confrontés depuis toujours, qu’on peut ressuer par «comment renverser le capitalisme et son état».
  • Pascal Gygax, Sandrine Zufferey, Ute Gabriel, «Le cerveau pense-t-il au masculin ?», 2021, ~160p.
    Une analyse des liens entre le langage, la pensée et les constructions sociales liées au genre.
  • Coordonné par Cédric Biagini, David Murray et Pierre Thiesset, «Aux origines de la décroissance: cinquante penseurs»,  Le Pas de côté et Écosociété, 2017
  • Giacomo D’Alisa, Federico Demaria et Giorgos Kallis, «Décroissance. Vocabulaire pour une nouvelle ère», Le Passager clandestin, 2015
  • Romain Felli, «Les deux âmes de l’écologie: une critique du développement durable», L’Harmattan, 2008
  • Serge Latouche, «Le Pari de la décroissance», Fayard, 2006
  • Paul Ariès, «Décroissance ou barbarie», Editions Golias, 2005
  • Nicholas Georgescu-Roegen, «La décroissance. Entropie, écologie, économie»,  1979, Traduction, présentation et annotation de Jacques Grinevald et Ivo Rens, Sang de la Terre et Ellébore, 2006