Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes

La Suisse et le canton de Vaud sont impliqués dans une exploitation néo-coloniale du Sud global. Les intérêts financiers, source principale des conflits et de la précarité dans le monde, sont accueillis à bras ouverts. Cette implication mondiale n’empêche pas un racisme au quotidien. Nous revendiquons une politique cantonale antiraciste décoloniale et solidaire.

Des multinationales, comme Nestlé, dont les activités prédatrices dans de nombreux pays ont souvent été dénoncées, sont traitées comme des fiertés nationales et locales. D’autres comme Vale – dont on se rappelle la négligence criminelle qui a provoqué 270 morts au Brésil dans le débordement d’un stockage de boues toxiques – sont même attirées dans le canton par des privilèges fiscaux. On récompense ainsi les pratiques de ces multinationales qui amènent des personnes à se lancer sur les routes de l’exil à la recherche de conditions de vie dignes, et en font les cibles d’une politique d’asile insoutenable et inhumaine.

La politique dite de « coopération internationale » voudrait, dans une certaine mesure, compenser ces dégâts. Elle prétend « réduire la pauvreté et promouvoir un développement durable dans les pays en développement », mais elle demeure, dans les faits, soumise aux intérêts commerciaux suisses, de sorte qu’un franc « d’aide » rapporte plus qu’un franc aux entreprises suisses. D’autres formes d’aide doivent être encouragées : jumelages d’institutions d’enseignement, de recherche ou de soins, résidences d’artiste, échanges de personnel…

La Suisse n’échappe pas à un racisme structurel, à la fois institutionnalisé et banalisé dans notre quotidien. Le profilage racial, le délit de faciès, la discrimination à l’emploi, au logement ou dans les études, les violences et agressions sont aussi des réalités vaudoises. Malgré les interpellations des collectifs antiracistes, l’actuelle conseillère d’État chargée de ce domaine n’entre pas en matière sur leurs revendications. À Lausanne, en octobre 2020, plus de mille personnes défilaient dans les rues pour demander des mesures contre le profilage racial et les abus de la police. Nous soutenons sans condition leurs revendications.

C’est pourquoi nous voulons :

  • Régulariser les travailleureuses sans-papiers.
  • Soutenir auprès de la Confédération les demandes d’octroi de permis de séjour durables aux personnes requérantes d’asile.
  • Accorder les droits politiques à toutes les personnes au bénéfice d’une autorisation de séjour dans le canton.
  • Instaurer des cartes citoyennes, dans toutes les communes, garantissant l’accès aux services communaux aux habitandes quel que soit leur statut légal.
  • Mettre en place un système de reçu attestant d’une vérification d’identité afin de limiter les contrôles au faciès ou de dissuasion.
  • Soutenir et faire connaître les associations d’aide aux personnes migrantes et de lutte contre le racisme.
  • Développer la coopération internationale sous diverses formes.
  • Mener des campagnes de prévention contre le racisme et créer une plateforme pour recenser et dénoncer les discriminations.
  • Former au traitement des violences et des discriminations le personnel des administrations publiques.
  • Lutter contre les discriminations à l’embauche par la création de documents d’évaluation antiraciste à l’attention des employeurs.
  • Développer la thématique du racisme dans le Plan d’étude romand pour la scolarité obligatoire.