Séance du Conseil communal du jeudi 28 janvier 2021
La première séance de l’année 2021 a lieu une nouvelle fois aux galeries du Rivage pour cause de COVID-19. La prochaine séance se déroulera le 18 mars, soit après les élections au Conseil communal et après le premier tour de celles à la municipalité pour la législature 2021-2026. L’ordre du jour est adopté avec quelques modifications.
Norma Riesen annonce qu’elle quitte le groupe UDC et qu’elle siègera en indépendante, regrettant très fortement certaines attitudes et décisions de son groupe.
La présidente Sophie Métraux annonce des décès : Peter Schuseil, qui avait présidé le Conseil en 2015-2016 et qui était très apprécié, du père de Mme Elina Leimbguber et de la mère de Christophe Ming (PLR), ainsi que de Monsieur Cordey, qui avait officié comme huissier durant près de 23 ans à Vevey. Le conseil observe une minute de silence. da., par ces lignes, présente ses sincères condoléances à toutes les personnes touchées.
La présidente Sophie Métraux annonce que Mme Marques (ex-PS), qui siégeait en indépendante, rejoint le groupe PLR. Alain Gonthier conteste cette manière de faire, la considérant comme contraire au règlement, qui ne prévoit pas cette possibilité (art. 120 : «Les membres du Conseil élus sur la même liste électorale forment un groupe dans la mesure où ils sont au moins cinq» «Les membres du Conseil qui quittent leur groupe par démission ou exclusion peuvent devenir indépendants ou former un groupe s’ils sont au moins cinq.»). Par ailleurs, si cette pratique était acceptée, et se généralisait au gré des humeurs des membres du Conseil, il faudrait modifier régulièrement le nombre de sièges attribué aux partis dans les commissions. S’appuyant sur un avis du préfet, la présidente n’entre pas en matière sur cette contestation.
Postulats, interpellations, motions
Vincent Matthys (PS) transforme en postulat une motion reportée depuis l’automne 2020, qui propose de pérenniser le subventionnement des livraisons par « Dring-dring » durant la phase covid (à certaines conditions). La proposition cible les personnes à la retraite et les personnes en situation de handicap. La parole n’est pas demandée, et le postulat est largement renvoyé à la municipalité, à l’exception très notable de quelques personnes à droite et chez Vevey Libre.
Muriel Higy-Schmidt (PS) dépose une interpellation concernant les places d’apprentissages et surtout les places de stages. Face aux nombreuses difficultés rencontrées par les jeunes pour trouver des places de stages, Mme Higy-Schmidt demande si la liste des entreprises dressées lors des mesures d’aides covid pourra être utilisée par la commune pour promouvoir les stages. La municipalité répondra.
Valentin Groslimond (PLR) dépose avec les Verts Libéraux un postulat intitulé «Pour une multimodalité accessible». Il relève les difficultés que rencontrent les cyclistes dans les transports publics (place, prix du billet, etc.). Le postulat invite la municipalité à étudier l’opportunité de rendre gratuit le transport des vélos dans les transports publics. Ce postulat qui prend très peu en considération les compétences communales en la matière ressemble plus à un greenwashing du PLR; il est évidemment renvoyé à la municipalité sans discussion et avec une majorité très confortable car sur le fond, on ne peut pas être contre.
Pascal Molliat (VL) dépose une interpellation interpartis concernant la maison de quartier Espace Bel-Air (Plan-Dessus). Il revient sur les péripéties de la gestion de la maison de quartier par l’APERO (Association de quartier pour les environs de Robin), demande si la commune a remercié l’APERO, et pose des questions sur la suite de la gestion de cette maison. Il fait état de la proposition par l’Association de la Fête multiculturelle d’un certain nombre de personnes disposées à reprendre la gestion de l’Espace Bel-Air. Caroline Gigon (PS) pense également que la municipalité devrait remercier l’APERO et fixer des objectifs clairs quant à la gestion de la maison.
Dans une longue prise de parole, Michel Agnant rappelle que légalement la gestion d’une telle maison relève des compétences de la municipalité et qu’en décembre il avait averti le Conseil que refuser le poste demandé au budget pouvait entrainer la fermeture de cette maison de quartier. Il souligne que cette interpellation tente de forcer la main à la municipalité quant à ce qu’elle devrait faire avec cette maison. A propos des remerciements, il rappelle qu’il a effectivement émis des critiques, constructives selon lui, car la formule ne fonctionnait pas et qu’au final la commune devait gérer les plaintes et les conflits, mais que des remerciements ont été adressés « au principaux bénévoles ». De même il rappelle que c’est l’APERO qui a dénoncé la convention et non la commune. Sur la question de la poursuite d’un dialogue avec l’APERO, Michel Agnant rappelle que de multiples associations font vivre cette maison, dont Trampoline (activités pour les jeunes en lien avec la directions des écoles) à qui l’accès est garanti (puisque ses activités ne tombent pas sous le coup des mesures COVID). Il souligne une nouvelle fois que certain·es au Conseil se sont évertués à ne pas donner suffisamment de moyens et que cela ne peut rester sans conséquences. La municipalité est toujours en discussion quant à la gestion de la maison. Son service fera une proposition à la municipalité, qui sera discutée. Il rappelle enfin qu’il n’a jamais coupé les ponts avec l’APERO.
Pascal Moillat conteste une partie des propos de Michel Agnant et on entend Bastien Schobinger faire l’éloge de l’autogestion de quartier. A la suite d’une question directe de Patrick Bertschy, Elina Leimgruber annonce au nom de la municipalité qu’elle remercie l’APERO, qu’elle a bien pris note de la proposition de la fête multiculturelle, que cette solution sera étudiée, pour aboutir à une solution aussi rapide que possible. Monsieur Agnant estime qu’on est au bord d’une rupture de collégialité avec les propos de Mme Leimbgruber.
Le groupe décroissance-alternatives se soucie grandement de l’avenir de l’Espace Bel-Air, mais ne soutenait pas l’interpellation, car les propositions de «repreneurs» nous semblaient trop orientées et pas assez représentatives du quartier. Dans son intervention, Alain Gonthier (da.) se désole de cette discussion. Il y a un lieu, des associations, des activités de jeunesse qui peuvent se poursuivre actuellement. Il faut que ces locaux soient utilisés. Quant aux propositions de reprise de la gestion associative, il faut que le service communal étudie ces propositions, notamment du point de vue de leur représentativité, sérieusement, et maintenant. Pas à reculons. L’interpellation recevra une réponse écrite de la municipalité.
Creusant le sillon ouvert lors de la discussion du budget, une interpellation interpartis (VL, UDC, PDC, Verts libéraux, PLR, PS) relance la discussion sur la culture et la part trop grande qu’occupe dans son budget le musée Jenisch et le Cabinet des estampes. L’interpellation demande un état des lieux des conventions réglant le fonctionnement «des institutions supracommunales». Par la voix de Christian Roh, le PLR réaffirme son soutien à l’interpellation, mais exclut toute idée de voir le cabinet des estampes quitter Vevey, même s’il faut continuer à le financer. Nana Sjöblom (da.) recadre l’effet réel possible de la renégociation financière avec le canton: en fait »d’institutions supracommunales», c’est le seul cabinet «cantonal» des estampes qui est concerné ; il ne faut pas remettre en cause les conventions, mais le niveau de financement par le canton ; et même en supposant qu’on obtienne une participation cantonale augmentée à 50 % des coûts de cette institution, comme demandé par les interpellateurs, cela ferait une économie de quelque 200’000 fr., bons à prendre, mais loin des chiffres globaux; le cabinet est dit cantonal, mais Vevey a contribué à accroître la collection par des pièces qui sont sa propriété.
Dans la suite de la discussion, les chiffres mis en avant dans l’interpellation (2,5 millions, 25 % du budget culturel…) se dégonflent ; reste la demande effective d’avoir un état de lieux détaillé des conventions. Tout ce bruit pour ça ?
Michel Agnant municipal de la culture met en avant certaines difficultés juridiques (notamment le fait que certaines conventions avec des personnes ayant déposé des oeuvres ne sont pas publiques). Il souligne que le Canton n’a pas besoin de Vevey, et pourrait rapatrier sa collection sur Plateforme 10, laissant Vevey se débrouiller avec sa partie des collections. Il ne voit pas de possibilité d’établir rapidement l’état des lieux demandé et ira discuter avec les autorités cantonales, comme normalement à l’échéance d’une convention.
Pas satisfaits, les interpellateurs déposent une résolution qui «demande à la Municipalité d’entreprendre toutes les démarches nécessaires pour renégocier la convention avec le Canton de Vaud concernant le cabinet cantonal des estampes dans le but de trouver une meilleure répartition financière des charges». Somme toute banale, cette résolution est approuvée à une large majorité.
Par la voix de Bastien Schobinger, l’UDC interpelle la municipalité concernant l’entretien du patrimoine bâti veveysan. Les questions portent sur le quartier de Savoie, la caserne des pompiers, ou encore certains collèges qui subissent l’usure du temps ; un état des lieux détaillé des bâtiments et les investissements futurs en la matière est demandé. Alain Gonthier plaisante sur les origines des maisons de l’avenue de Savoie, construites, semble-t-il, par un aïeul de Monsieur Schobinger. Concernant la caserne de pompiers, le problème est connu et résulte de la non-décision de l’Association Sécurité Riviera quant à la construction d’une caserne centralisée pour la région ; en attendant, Vevey ne peut ni démolir l’indispensable caserne actuelle, ni se lancer dans d’onéreux travaux de réfection qui pourraient se révéler inutiles. Il signale enfin que la municipalité, a déjà pris l’engagement de faire un état des lieux des bâtiments, tâche à la charge de la DASLIGe (gérances) et de la DAIE (architecture). L’interpellation ressemble plus à une enfonçage de porte largement ouverte qu’à un acte utile à la gestion de la commune.
communications de la municipalité
Le Conseil traite ensuite une série de réponses de la municipalité à des interpellations qui n’ont pas pu à être traitées en décembre. Sa réponse concernant «l’Accueil des réfugiés-es du camp de Moria», que notre groupe, dépositaire, juge plutôt positivement, ne suscite pas de discussion.
Dans le cadre de la discussion de la réponse aux interpellations de M. Bastien Schobinger « Réaménagement de la place de Marché et compensation des places de stationnement voiture » et de M. Patrick Bertschy « Provisoire ou définitif, où en est-on ? » Patrick Bertschy exprime son désaccord avec la stratégie de la municipalité, qui consiste selon lui à saucissionner le retrait de places de parcs en surface sans concertation et sans compenser à proximité immédiate. Monsieur Bertschy entame un long monologue sur la vision de droite concernant les places de parcs à Vevey, secondé ensuite par Bastien Schobinger.
Gabriela Kämpf (da.) intervient alors pour contester le principe de la compensation des places de parc. Ce principe ne concorde absolument pas avec un Plan climat, pourtant mentionné dans la réponse de la municipalité. Il faut qu’on investisse dans des mesures d’accompagnement (mobilité douce, transports collectifs, limiter la dépendance automobile, etc.).
Marc Bertholet (da.) rappelle vigoureusement l’urgence climatique : nous n’avons plus le temps de tergiverser et de défendre un «principe» de compensation. Carolin Gigon (PS) renchérit ; Antoine Dormond (Vert) souligne la nécessité de faire des choix. Alain Gonthier (da.) souligne les bonnes raisons pratiques et concrètes du choix de 150 places et pas plus, si l’on ne veut pas encore déborder devant la Grenette. Évidemment, le PLR n’est pas d’accord, pas content, et accuse la municipalité d’avoir menti à la population et la gauche d’être dictatoriale. Jérôme Christen tente de répondre à toutes les questions, y compris les nouvelles venues durant la séance, il concède que la municipalité actuelle est probablement trop timide eu égard à l’urgence climatique, et donne rendez-vous à tout le monde après les élections.
Un volumineux rapport a été déposé sur les activités de l’administration communale pendant la Fête des Vignerons. Il est légué sans discussion à l’histoire et à celleux qui auront à charge la prochaine Fête.
Passent également sans discussion un Etat des lieux de la ligne de bus VMCV, les communications sur l’aide humanitaire, en cas de catastrophe et aux pays en voie de développement, et sur la nomination d’une nouvelle cheffe de service à la Direction des ressources humaines.
En réponse à la demande d’Anne-Francine Simonin (VL) si les travaux de transformation de la Cheneau (chalet des écoles à Chateau-d’Oex) pouvaient être avancés afin de profiter du fait que les mesures contre le COVID interdisent la tenue des camps habituels, la municipalité informe que les diverses procédures d’autorisation et de soumission ne peuvent être accélérées. Avec le COVID qui ralentit tout, les travaux vont même plutôt prendre du retard.
Yvan Luccarini, ici dans son rôle de municipal des écoles, en profite pour exposer les mesures prises pour que les employé·es de la commune à la Cheneau puissent ne soient pas désoeuvré·es. Iels ont toustes été intégré·es à des tâches de la direction des écoles, bénéficient de transports payés et de l’intégration du temps de déplacement dans l’horaire de travail (dans la perspective de réouverture de la Cheneau, il ne fallait évidemment pas qu’iels déménagent sur la Riviera). Parallèlement, la direction des écoles cherche à mettre en place des solutions dans la région permettant soit de faire des sorties scolaires d’une journée si la situation sanitaire continue à interdire les camps, soit de tenir des camps pendant la fermeture de la Cheneau pour travaux.
Préavis
Trois préavis sont déposés et renvoyés en commission avant d’être discutés et soumis au vote lors du prochain Conseil communal:
– Demande de crédit de CHF 2’425’000.—pour la réfection des réseaux communaux de canalisations et routes en 2021 et réponse au postulat de Mme Isabel Jerbia «Arrêt au Samaritain mais pas définitif !»
– Sport et Culture: quel avenir face à la crise du COVID-19 ? Demande d’un crédit exceptionnel de CHF 300’000.- pour le soutien et la relance des activités des milieux associatifs et professionnels de la culture et du sport veveysans, face à la crise du COVID-19
– Projet de modification du règlement du Conseil sur deux points : création de la « Commission de l’Environnement et de l’Energie » à 13 membres, en remplacement de l’actuelle Commission de l’Energie et modification de la composition du Bureau constitué par le Président, deux vice-présidents et deux scrutateurs.
Un quatrième préavis concerne l’aide à l’économie. Il a été traité en urgence, et le préavis, comme le rapport sont déposés à cette séance. Un montant total de 2’500’000 fr avait déjà été débloqué pour la première vague dans le même but, mais la somme n’a pas été totalement dépensée, loin de là. Ce préavis-ci concerne les commerces fermés durant la deuxième vague de la pandémie.
Yvan Luccarini apporte quelques précisions et remercie le bureau du conseil et la commission des finances pour avoir œuvré dans l’urgence. Il souscrit à la reprise explicite dans la directive sur l’attribution des critères utilisés pour attribuer l’aide cantonale, ce qui évite tout un travail de vérification dont la commune n’a pas les moyens. Par rapport à la première vague, les entreprises devront demander des aides cantonales, et l’aide communale viendra en complément ou surtout pour les cas où l’entreprise n’est pas éligible pour l’aide cantonale (notamment si son chiffre d’affaires est inférieur à 100’000 fr). Yvan Luccarini fait également savoir que l’argent investi dans l’opération BienWenue avait été distribué à hauteur de 40% de la somme globale.
Les Verts soutiennent de manière critique, tout comme les socialistes.
Yvan Luccarini précise certains points. Notamment, il explique que la municipalité ne peut pas anticiper les fermetures et les vagues diverses du COVID-19. La crise empêche également d’avoir une vision stratégique à long terme, car la situation est trop fluctuante. Le préavis est accepté à l’unanimité avec une abstention.
En tout fin de séance, Eric Oguey, qui avait démissionné du PS au début juillet 2020 et siégeait depuis ce moment-là comme indépendant, annonce qu’il rejoint le groupe da., puisque le Préfet et la présidente du Conseil communal ont béni ce genre de transfert comme vu en début de séance.