Communiqué de presse de Décroissance-Alternatives

L’obstination est mauvaise conseillère
«Errare humanum est. Perseverare diabolicum».

Le Régional de ce jour confirme les craintes que nous exprimions lors du dernier Conseil communal de Vevey quant à la gestion des immeubles communaux. La gérance lausannoise SCHL, choisie par la Municipalité pour gérer ces immeubles, n’est plus intéressée et ne signera pas le contrat promis depuis des semaines.

Rappel de quelques épisodes précédents :

  • 10 novembre 2016: postulat du parti socialiste « Pour une ville gestionnaire de son patrimoine immobi-lier » demandant « d’étudier la possibilité de se réapproprier la gestion de son patri-moine immobilier avec le service de gérance de la ville […] » ;
  • 12 juin 2017: la Municipalité décide « conformément à son programme de législature 2016-2021 » de résilier, pour le 30 juin 2018, les contrats de gérance qui la lient à trois régies privées;
  • 7 novembre 2017: à la surprise générale, de façon précipitée et peu réfléchie, la Municipalité décide de confier à la SCHL « la gestion de l’ensemble des 433 biens communaux en location »;
  • décembre 2017: lors de la discussion sur le budget, notre groupe signale que la gestion de l’ensemble des immeubles communaux dépassera à coup sûr 150’000 francs par année et que la Loi sur les marchés publics ne permet pas de choisir ainsi, sans appel d’offres, un prestataire de services pour un mandat de cette importance;
  • janvier 2018: il apparaît, de plus, que le calcul d’un tel mandat doit se faire sur plusieurs années. Il devient donc clair que confier ce mandat sans limite de temps à la SCHL serait illégal;
  • février-mars 2018: la Municipalité tente de poursuivre sa collaboration avec la SCHL et lui propose un mandat raccourci à une année. Mais alors le coût de la reprise des données de gestion et du personnel supplémentaire à engager serait devenu prohibitif pour la SCHL, qui préfère, logiquement, renoncer.

Pour toute personne de bon sens, cette décision de la SCHL devrait être le dernier épisode dans la gestion chaotique de ce dossier par l’actuelle Municipalité. Or, si l’article du Régional dit vrai, elle semble au contraire s’obstiner, et vouloir demander aux trois régies privées congédiées en juin 2017 de bien vouloir lui faire le plaisir de prolonger leur contrat… afin de lancer, en bonne et due forme cette fois-ci, un appel d’offres pour les remplacer. On peut douter de leur enthousiasme à tirer cette épine du pied municipal !

Au cas où ces régies n’opposeraient pas un refus clair et immédiat à la prière municipale, elles voudront au moins négocier les conditions de cette prolongation de mandat ; et plus le temps passera, plus elles seront en position de force pour imposer leurs conditions… ou refuser au dernier moment. Or le temps presse. Il faut que le 1er juillet, les locataires de la Commune aient un interlocuteur.

Depuis longtemps, nous pensons, comme une minorité de la Municipalité, que la gestion par la Commune de ses immeubles présente une série d’avantages. On peut certes être d’un autre avis. Mais aujourd’hui, ce n’est plus la question. La proposition de la majorité municipale a clairement abouti à une impasse. La prise en charge des immeubles communaux par un service des gérances communal est la seule solution sûre, parce qu’elle ne dépend que de la volonté et de l’engagement des services communaux. Elle est réaliste, parce que sa mise en œuvre a été réfléchie depuis des mois, et que l’exemple de La Tour-de-Peilz, qui l’a fait en deux mois, le prouve. Sans tergiverser, la majorité municipale doit siffler la fin du débat, reconnaître son échec, dégonfler les egos et penser au bien commun et surtout aux locataires de la Commune.

CONTACT

Alain Gonthier – Conseiller communal, Décroissance-Alternatives
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