Dimanche 13 juin, les citoyemmes Suisses ont voté sur cinq objets fédéraux ayant suscité de vifs débats, et au sujet desquels les membres de da. se sont mobilisëes. Si les résultats fédéraux ne sont guère rassurants, nous nous réjouissons que les Veveysannes et Veveysans aient encore une fois largement rejoint les positions de décroissance-alternatives, signe d’une proximité de valeurs qui ne se dément pas.
Le premier objet, pour une eau potable propre, a été largement balayé par la population Suisse et rejeté d’une courte majorité par celle de Vevey. Ce résultat n’est guère surprenant pour une initiative aux buts louables, mais rédigée d’une manière douteuse et agissant au mauvais niveau. En effet, la régulation des produits phytosanitaires devrait être effectuée au niveau de la production, et pas en aval en retirant des soutiens au milieu agricole déjà soumis à la pression continue des grossistes dictant leurs prix et de nombreuses règles contradictoires laissant une marge de manœuvre extrêmement limitée sur la manière de produire.
Le second objet « pour une Suisse libre de pesticides de synthèse« , mis en votation simultanément dans une volonté délibérée de créer la confusion, demandait quant à lui l’abolition des produits chimiques toxiques dans la production agricole en Suisse ainsi que dans celle des produits alimentaires importés. Elle a été rejetée par la population Suisse, mais acceptée à Vevey, ce qui montre que la population y partage les valeurs défendues par da. Ce texte était en effet bien ficelé, laissant un temps suffisant aux producteurices pour adapter leur mode de production et les mettant sur un pied d’égalité, sans s’en prendre à leurs revenus et donc à leurs moyens de subsistance. Les lobbies chimiques ont eu raison d’une victoire logique en créant une confusion calculée entre ces deux textes à la portée très différente.
La Loi sur le CO2, combattue par deux référendums lancés indépendamment par la Grève du Climat et l’UDC, a été rejetée d’une courte majorité au niveau fédéral, mais largement acceptée dans le canton de Vaud et à Vevey.  Ce texte libéral et antisocial négligeait 95% des émissions sur lesquelles la Suisse a le pouvoir de légiférer (générées par les tenants du capital et la place financière qui choisit où ce dernier est investi). Même dans nos rangs, le doute existait: cette loi était-elle un pas dans la mauvaise direction, ou un moindre mal ? La population vaudoise et veveysanne a penché pour le moindre mal, mais au niveau national le débat a été tranché dans le sens du refus. Cela nous encourage à aller plus loin et rappelle qu’une loi inoffensive contre le capital mais touchant les intérêts d’une partie de la population est contraire à ce que nous clamons depuis toujours: les crises écologiques et sociale sont intimement liées, et toute réponse à l’une doit nécessairement inclure l’autre !
Finalement, la loi sur les « mesures policières de lutte contre le terrorisme« , fortement combattue par da. comme par l’ensemble de la gauche, des groupes militants, et de nombreuses associations telles qu’Amnesty International qui la dénonçait d’ailleurs pour aller à l’encontre des droits humains et de l’enfance, a malheureusement été acceptée par la population, sans doute en raison du peu de place qu’elle a eu dans le débat public. Il est à relever qu’elle a été rejetée par la population veveysanne. Cette loi étend fortement la définition de terrorisme potentiel, rendant potentiellement terroristes des activités légitimes telles que le militantisme, l’engagement politique ou la désobéissance civile. En outre, les mesures policières en question (ne nécessitant donc pas l’aval d’ume juge) peuvent être ordonnées à l’encontre d’enfants dès 12 ans, les ados de 15 ans pouvant être assignës à résidence. Notre crainte est légitime, à l’heure de la prison ferme pour les personnes ayant planté leurs tentes sur une propriété privée au Mormont, ou des perquisitions chez des militandes accuséxes à tort d’avoir appelé à la grève militaire (citoyens, soyez responsables, refusez votre prochain service dans cette institution aliénante, polluante, destructrice de nature, inutile et discriminatoire !).