Compte-rendu des séances du Conseil communal de Vevey de mai-juin 2021
En cette fin de législature 2016-2021, quelques éléments importants ont été adoptés par le Conseil communal, outre l’adoption du rapport de gestion et les comptes de la Commune. Le crédit pour l’aménagement du projet « d’amour et d’eau fraiche » à la place du Marché a été validé, un crédit a été accepté pour la création de skate parcs, moyennant une compensation écologique et enfin, une perspective positive pour les familles de Vevey par une redéfinition du réseau d’accueil de jour.
Séance du 20 mai
L’objet le plus important de cette séance a été l’adoption du crédit d’aménagement de la place du Marché, malgré un rebondissement provoqué par Le Centre qui souhaitait refuser ce crédit en raison des oppositions et autres remarques procédurières.
Notre groupe se réjouit de cette décision qui permettra d’aller de l’avant sur ce réaménagement tant attendu par la population veveysanne. Les oppositions en cours de procédure – essentiellement la demande de ne pas diminuer le nombre de places de parc et l’exigence de reconstituer un mail au bas de la place – n’empêchent pas d’avancer dans la réalisation du projet, même s’ils devaient être validés au terme de la procédure.
Séances du 17 et 24 juin:
Commission de gestion – rapport général, vœux et rapport des sous-commissions, exercice 2020 Réponses de la Municipalité aux vœux concernant la gestion, exercice 2020
L’examen de la gestion de la municipalité, qui est un des actes institutionnels les plus importants de l’année politique, n’a cette année suscité que très peu de discussion, probablement grâce au bon travail de la Commission de gestion et à l’absence de points contestables dans la gestion municipale.
Constat est fait que le ruissellement promis aux communes grâce aux cadeaux fiscaux aux entreprises, votés avec la RFFA et la RIE n’a pas eu d’effet. Au contraire, avec l’optimisation et les conséquences du covid-19, les recettes des impôts sur les entreprises ont chuté drastiquement, sans que cette perte soit entièrement compensée par la compensation RFFA venue de la Confédération. L’analyse des comptes met aussi en lumière la faiblesse des investissements de la commune, ce qu’il faudra palier dans la nouvelle législature. En effet, pour assurer des prestations publiques de qualité et pour entretenir notre important patrimoine immobilier, des investissements seront indispensables.
Création d’un skatepark et d’un espace de skate urbain à Vevey Demande d’un crédit de CHF 798’057.- pour la création de deux zones de pratique pour sports à roulettes à Vevey en réponse au postulat de M. Jérôme Christen « en faveur d’un espace moderne en béton (skatepark) pour les sports à roulettes à Vevey » déposé le 5 décembre 2013 : préavis et rapport de la commission
Suite à de longues délibérations sur les deux projets proposés par la Municipalité, l’espace de skate urbain sur la nouvelle place du 14 juin est fortement plébiscité par l’ensemble des partis. Par contre, le skatepark pour les personnes moins expérimentées, à l’embouchure de la Veveyse est plus problématique car elle implique de minéraliser un endroit végétalisé. Après analyse de multiples sites et consultation des parties prenantes, les services de la Ville recommandent néanmoins cet emplacement.
Notre groupe n’est pas unanime sur cette question car, si nous reconnaissons indéniablement le besoin et les avantages sociaux d’un tel projet, il s’oppose à nos objectifs climatiques en matière d’augmentation de la végétation.
En fin de compte, le Conseil adopte le préavis moyennant une compensation au minimum 1:1 de la végétation dans le secteur. Même M. Bertschy (PLR) fait confiance à la nouvelle municipalité pour réaliser un projet de qualité.
Demande de crédit pour l’acquisition et l’installation d’écrans pour un affichage numérique frontal dans les salles des écoles de la scolarité obligatoire de Vevey fréquentées par les élèves de la 3e à la 6e Harmos : préavis et rapport de la commission
Notre prise de position par la voix de notre conseillère Sabrina Berrocal:
« Avant toute chose, j’attire votre attention sur le fait que nous parlons ici des jeunes enfants veveysans, de nos enfants et de ce à quoi nous allons les exposer, des conditions que nous souhaitons leur proposer pour leur développement socio-affectif, moteur et cognitif. En se rappelant que ce qui se passe dans la petite enfance et l’enfance laisse son empreinte toute la vie.
Ce préavis résulte d’un projet de numérisation de l’école par l’introduction massive d’outils numériques et ce sans différenciation d’âge et d’usage et faisant fi des risques pourtant désormais bien connus liés aux écrans, notamment pour les jeunes enfants.
L’existence et le succès de la campagne 3-6-9-12, largement portée par le monde de l’enfance, y.c. la DGEO en témoigne.
L’apprentissage par le numérique limite notre capacité à penser, limite notre accès à nos émotions, limite le développement de l’empathie, rend le regard captif, augmente la fatigue, augmente l’agressivité, etc.
Il n’est pas anodin que les grands pontes de la Silicon Valley tiennent leurs enfants éloignés des écrans.
Nous entendons les demandes de certain-e-s enseignant-e-s du secondaire I de disposer d’outils mieux adaptés à leur enseignement. Toutefois, il s’agit ici d’élèves du primaire et rien, dans le plan d’étude romand, pour ce qui concerne les 1, 2, 3, et 4 P ne justifie l’installation d’écrans de 86″.
L’école doit participer à l’éducation au numérique, à l’apprentissage de l’usage de logiciels, à l’enseignement des sciences informatiques. Mais les jeunes élèves du primaire, plus encore que les autres, doivent être protégés de la numérisation de l’enseignement, qui prolonge la numérisation massive de tous nos espaces de vie, et des risques liés à l’usage de certaines technologies.
Soulignons enfin, outre les arguments pédagogiques et liés au développement des jeunes enfants, le coût exorbitant de ces écrans, non seulement d’un point de vue financier mais également d’un point de vue écologique.
Si nous n’avons pas d’autre choix que d’accueillir dans nos murs ce mouvement de numérisation qui transforme l’école, nous devons au minimum nous opposer à l’exposition des plus jeunes et nous devons agir pour accompagner cette transformation par des mesures de communication et de prévention auprès des familles. »
Notre groupe reconnaît l’importance de la formation et de la sensibilisation à l’évolution numérique, mais s’oppose à la numérisation généralisée et à marche forcée des techniques d’enseignement. Notre groupe ne souhaite pas non plus priver les enseignantes et enseignants de nouvelles technologies qui ont fait leurs preuves. C’est pourquoi notre conseillère communale, Sabrina Berrocal a proposé deux amendements en commission :
- que les classes des élèves jusqu’à la 4P ne soient pas équipées d’écrans – car ils n’apportent aucun avantage à ces élèves, bien au contraire.
- qu’un crédit complémentaire soit alloué à des mesures d’accompagnement, de prévention et de sensibilisation quant à l’utilisation des écrans.
Le débat est assez compliqué, brassant la question de l’autonomie communale, la nécessité d’une prochaine rénovation des bâtiments scolaires, le coût excessif de ces installations et la forme des amendements, et confondant souvent éducation au numérique et éducation par le numérique. Malgré les possibles arguments financiers, la droite semble faire confiance à la politique cantonale, et le parti socialiste défend la politique de sa Conseillère d’état, nous invitant à « obéir » au Canton et à approuver le préavis tel que présenté sans amendement.
Le Conseil communal a finalement adopté le 1er amendement et refusé le second. Au vote final, celleux qui voulaient tous les écrans refusent de n’en avoir qu’une partie, celleux qui n’en voulaient aucun, persistent, et le préavis est refusé à la majorité.
Le message que son projet de numérisation ne va pas de soi est ainsi adressé au canton. Nous faisons le constat qu’il valait la peine politiquement d’avoir ce débat, même si les communes n’ont pas la compétence de la politique de l’enseignement. Nous encourageons tous les conseils communaux à s’y intéresser aussi de près.
L’amendement «de dernière chance» de la commission est accepté à une très large majorité. Au vote final, les «troupes» du PLR ne suivent pas les consignes et les conclusions amendées sont massivement approuvées, avec 4 NON et 4 abstentions.
Il semble que l’intérêt de Mme Marques et son groupe (PLR) ne portait pas sur les marchés publics, représentant les importants investissements de la commune mais sur les petits achats au quotidien, notamment alimentaires. Notre municipal (économie et finances) confirme que bien qu’il n’existe pas de base écrite, les services de la Ville fréquentent les différents commerces locaux pour effectuer les achats pour les besoins de l’administration.