Communiqué de presse EàG & POP du 20 décembre 2022

Budget vaudois 2023: 3 millions de plus pour la protection de l’enfance

Dans le cadre du vote du budget cantonal vaudois, le groupe Ensemble à gauche et POP a fait passer un amendement augmentant de 3 millions le budget de la politique socioéducative de la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ). L’amendement, déposé par notre députée Joëlle Minacci, a été soutenu par le PS, les Vert.e.s, et une majorité des Vert’ libéraux. Il constitue un succès d’étape. Toutefois, le groupe déplore que le budget ne permette pas de répondre aux besoins de la population vaudoise touchée par l’inflation. 

Dans le cadre des débats sur le budget cantonal, l’amendement proposé par notre députée Joëlle Minacci en faveur du secteur de la protection de l’enfance est réjouissant, puisqu’il vient renforcer un secteur sous pressions à plusieurs niveaux. Les structures d’accueil (foyers d’accueil à moyen-long terme, foyers d’urgence et les familles d’accueil) sont saturées. Des mineurs se retrouvent ainsi sur des listes d’attente, parfois pendant plusieurs mois, dans un contexte familial dégradé et qui nécessiterait que ces enfants soient placés. En parallèle, les conditions de travail du personnel éducatif se sont détériorées, à tel point que les structures ont des difficultés à recruter des éducatrices et des éducateurs formés (pénibilité des horaires de travail, sous-effectifs, augmentation du nombre de burn-out, salaires vaudois en deçà de ceux proposés dans la plupart des autres cantons). Le conseiller d’Etat Venizelos a ainsi rapporté le chiffre de 10% de postes vacants dans le secteur. 

L’ancienne législature a été marquée par l’affaire Rouiller. Le rapport qui en a découlé  mettait en avant des carences dans les moyens à disposition de la DGEJ, dans les outils de suivis et les prestations. Malgré les engagements,i, l’augmentation des exigences de qualité des prestations n’a pas été suivie par des moyens suffisants. À défaut d’améliorer le suivi et la protection des enfants menacés dans leur développement, ces nouvelles exigences augmentent encore la pression déjà accrue sur le personnel de la DGEJ et sur les structures d’hébergement, sans parler de l’impact de la pandémie du COVID-19 qui a provoqué une augmentation des situations familiales délicates et des états de détresse psychologique chez les mineurs.  

L’amendement déposé par le groupe Ensemble à gauche et POP, par le biais de Joëlle Minacci, ayant exercé comme éducatrice et responsable d’unité dans le secteur de la protection de l’enfance, a eu pour but de mettre en lumière ces enjeux et encourager le Grand Conseil à donner le message clair que la protection de l’enfance sera un sujet de préoccupation de cette législature. Le Conseil d’Etat a annoncé que ce secteur fera l’objet d’une analyse approfondie et d’une révision de la politique socio-éducative afin d’améliorer tant les conditions d’accompagnement des mineurs et des familles que les conditions de travail des professionnel.le.s. Une majorité du Grand conseil a choisi de soutenir le Conseil d’Etat dans cette démarche par un octroi de 3 millions de francs supplémentaires.

Au vu de la grande timidité du Grand Conseil a accepter des amendements au budget, le groupe EP estime avoir obtenu une victoire avec cet amendement.