NON à la reprise du règlement de l’UE relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (développement de l’acquis de Schengen) (Frontex)

La Suisse fait partie de l’espace Schengen depuis 2008 au sein duquel les personnes résidentes européennes  peuvent se déplacer librement, sans contrôle aux frontières. Les pays de l’espace Schengen contrôlent leurs frontières extérieures avec l’appui de Frontex en participant en termes financiers et de personnel. En 2021, la Suisse a versé 24 millions de francs à Frontex et a fourni l’équivalent de six postes à plein temps.

Frontex est l’Agence de garde-frontières et de garde-côtes de l’Union européenne. Elle a été fondée en 2005. Depuis lors, son budget a augmenté de 7000%, passant de 6 millions à 5,6 milliards d’euros pour la période 2021-2027. En termes de personnel, la force opérationnelle de Frontex est appelée à devenir une armée permanente de 10 000 gardes-frontières d’ici 2027.

L’UE a décidé de développer Frontex et de mettre plus d’argent et de personnel à sa disposition. Le Conseil fédéral et le Parlement ont décidé de soutenir ce développement. Cette décision a fait l’objet d’une demande de référendum qui nous amène à voter sur ce sujet le 15 mai. 

Décroissances alternatives recommande de voter NON le 15 mai. Frontex est coresponsable d’une politique violente à l’égard des personnes migrantes aux frontières extérieures de l’UE et s’inscrit dans le narratif raciste d’une migration perçue comme une menace et de la nécessité de barricader les frontières. Aux frontières extérieures de l’Europe, les droits humains sont bafoués, les personnes migrantes sont refoulées et se voient refuser le droit de déposer une demande d’asile. D’ailleurs, le Parlement européen, sous l’initiation des vertes européennes, a fortement critiqué l’extension du budget de Frontex et en a gelé une partie. Il est notamment reproché à Frontex son manque de transparence, sa négligence vis-à-vis du respect des droits humains lorsqu’il s’agit de refouler les personnes aux frontières et le fait que Frontex n’ait quasiment pas à rendre des comptes à ce sujet.

Décroissance alternatives rejoint les argumentaires des référendaires:

  • Non au financement de l’extension de Frontex : en refusant l’arrêté, nous empêchons que la Suisse participe à un régime frontalier bafouant la dignité humaine.
  • Non à la forteresse Europe : la Suisse doit agir pour que la Méditerranée et les frontières européennes deviennent des lieux de collaboration et d’échange, doit assumer davantage de responsabilités dans la politique migratoire internationale et offrir de vrais chemins de fuite, efficaces et légaux.

Plus d’informations : 

https://frontex-referendum.ch/fr/arguments/ 

https://verts.ch/recommandation-de-vote/non-a-lextension-de-frontex