Service public: toustes pour toustes
Dans le canton de Vaud, le service public est historiquement sous-développé. Il fait l’objet d’une politique d’austérité imposée par la coalition PS-PLR et ses satellites depuis plus de vingt ans. Cela a fait des dégâts considérables : on manque de place, de personnel et de ressources pour répondre aux besoins de la population. Une tout autre politique est urgente et nécessaire et exige que l’on s’en donne les moyens.
Les moyens manquent dans le secteur public ou parapublic, la santé, le social, l’accueil de l’enfance ou même l’administration. La pandémie de Covid-19 a rendu cela plus évident que jamais. Elle était une occasion idéale d’y remédier, mais il n’en a rien été.
Soigner la santé
En vingt ans, la Suisse est passée de 195 hôpitaux de soins généraux à 106, soit une baisse de 45 %. Dans le canton de Vaud, le nombre de lits par 100’000 habitandes a baissé de 10% ces dix dernières années. Même en pleine pandémie, le Conseil fédéral, les autorités sanitaires et les gouvernements cantonaux maintiennent leurs objectifs de réduction des coûts.
Cette politique favorise le développement d’un marché de la santé. Les entreprises privées s’y engouffrent (cliniques, centres médicaux et EMS privés, entreprises de soins à domicile, etc.). Là où le service public de la santé recule, les actionnaires avancent. La patientèle est transformée en clientèle, et la prise en charge en commerce. Ce n’est pas une fatalité, c’est un choix. En unissant les forces des patiendes et du personnel de la santé, nous pouvons imposer une autre logique.
Pour une véritable politique de santé publique, nous voulons :
- Une caisse-maladie unique et publique.
- Un financement socialisé du système de santé.
- Des apports financiers massifs dans les services de santé publique et dans les hôpitaux d’intérêt public.
- Le développement de centres de soins de proximité publics, libérés des logiques du marché et qui créent des liens entre le personnel soignant et les personnes soignées.
- L’engagement de moyens financiers à même de garantir une prise en charge qui aille de la prévention à la médecine de pointe et soit accessible à tout le monde.
- Une approche de la santé par la prévention, la promotion et la préservation du bien-être, et qui tienne compte des atteintes à la santé causées par la dégradation de l’environnement social (stress au travail, précarisation) et naturel (pollution, bruit, plastiques, produits chimiques) et par l’alimentation artificialisée (sucres, graisses).
- L’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires de tout le personnel du secteur de la santé et le renforcement de la formation du personnel de niveau HES.
Politiques sociales: le droit de vivre ne se négocie pas
Nous défendons une politique sociale conséquente et inclusive qui soit l’expression de la solidarité en société et garantisse la protection et le bien-être de toustes. Pour nous, la politique sociale doit viser à soutenir les personnes confrontées à des difficultés socio-économiques, d’intégration ou de santé et / ou qui sont concernées par des problématiques liées à leur statut, leur situation sociale, leur âge, leur genre, leur origine, leur mode de vie, voire à une situation de handicap. Des moyens insuffisants dans le domaine des politiques sociales précarisent les conditions de travail du personnel, l’épuisent, dégradent la qualité du travail et donc aussi l’efficacité des mesures.
À l’heure où les inégalités se creusent et à l’orée d’une période de grandes perturbations sociales, économiques et climatiques, il est indispensable de se doter de dispositifs sociaux qui seront capables de répondre aux besoins des populations fragilisées.
C’est pourquoi nous voulons :
- L’augmentation de l’aide sociale et des prestations complémentaires.
- La distribution systématique d’information personnalisée sur les prestations existantes à destination de toutes les personnes susceptibles d’y avoir droit et l’attribution automatique de ces prestations aux personnes dont le droit est incontestable.
- Le renforcement des moyens des centres sociaux régionaux.
- La définition et la mise en œuvre d’une stratégie concrète de lutte contre la précarité, afin de donner à chacun l’accès à une vie digne.
- Un engagement pour une protection des droits fondamentaux des personnes en situation d’exil et résidentes en Suisse sans statut légal et la mise en place d’un programme de régularisation efficace en vue de l’amélioration de leur situation juridique, sociale et économique.
- La valorisation et la réglementation des professions du travail social, pour que le personnel y soit formé et reconnu.
École, écran total ?
L’école en tant qu’espace d’éducation et de socialisation est soumise à des enjeux importants tels que l’égalité des chances et l’inclusion, l’éducation au numérique ou la sensibilisation aux enjeux climatiques. Pour ce faire, elle doit absolument disposer des moyens nécessaires à la réalisation de ces ambitions.
L’école doit poursuivre une politique égalitaire et promouvoir l’accès aux études pour toustes en contrebalançant les inégalités sociales. Le « concept 36O°» du canton de Vaud affirme déjà cet objectif en visant l’égalité des chances et l’inclusion par un accompagnement différencié. Toutefois, les moyens, aujourd’hui largement insuffisants, rendent ce programme plus déclamatoire que réaliste.
Le numérique est important, mais il faut une réflexion de fond sur sa place à l’école, pour que les écrans n’envahissent pas tout l’espace et tous les domaines au détriment d’outils éducatifs favorisant le développement cognitif, psychomoteur et social des enfants.
Des changements importants (climatiques, sanitaires, sociaux) sont déjà en cours et vont s’amplifier. Des métiers sont amenés à disparaître, beaucoup d’autres sont encore à inventer. Plus que jamais, il est nécessaire, pour toutes les personnes engagées dans la vie active comme pour nos enfants, d’acquérir les éléments d’une autonomie et d’une résilience sans cesse renouvelée. Pour préparer les élèves à ces défis, il faut une offre de formation cohérente qui leur donne des outils pour y faire face.
C’est pourquoi nous voulons :
- Une école qui ne soit pas soumise aux impératifs de l’économie privée.
- Un enseignement qui prépare et sensibilise aux enjeux numériques présents et futurs sans tomber dans le piège d’une surexposition aux écrans, que de nombreuses études ont prouvé être néfastes pour les enfants.
- Une augmentation du nombre de personnel enseignant afin de réduire le nombre d’élèves par classe.
- Un nombre minimum d’heures d’enseignement en extérieur pour tous les niveaux scolaires.
- Une école qui donne les clés aux enfants pour mener à bien la transition vers une société solidaire et soucieuse de son environnement.
- Un renforcement de la formation de base et continue des personnes issues de la migration afin qu’elles puissent s’insérer dans un milieu professionnel de qualité.
- Un soutien fort pour l’accès à l’école obligatoire et à la formation professionnelle initiale pour les personnes mineures et les jeunes issus de la migration sans statut légal.
Vivre pour créer ET créer pour vivre
La culture est une dimension essentielle de la société. Elle est à la fois un miroir, un espace de créativité et de réflexion critique. Mais elle ne peut se plier aux injonctions de productivité et de rentabilité que la société capitaliste impose et survivrait difficilement sans soutien financier de l’État.
La crise sanitaire a mis en lumière une réalité déjà ancienne : les personnes qui créent le patrimoine culturel de notre canton sont dans une situation précaire. Il faut réformer l’ensemble du système de production culturelle. Il est insensé que ce soient les caisses de chômage qui nourrissent les artistes plutôt que leur travail de recherche et de création. Par ailleurs, la culture ne doit pas être réservée aux personnes privilégiées et il est primordial de garantir son accès à tout le monde.
La culture a le potentiel d’être l’un des domaines les plus écologiques et rassembleurs. Elle ne produit pas massivement de matériel polluant et pourrait être encore plus exemplaire si on lui en donnait les moyens.
C’est pourquoi nous voulons :
- Démocratiser l’accès à la culture en soutenant des espaces culturels en dehors des centres urbains et promouvant la diversité.
- Créer et renforcer des fonds de soutien à la recherche, à la création et à la diffusion de toutes les formes artistiques. Ceci afin que les CCT des milieux artistiques puissent être respectées à chaque phase de la création d’une œuvre.
- Soutenir l’accès à la culture par une carte de réduction à destination des jeunes et des populations précaires.
- Créer des fonds et des projets de soutien pour la création d’œuvres dans les rues et les quartiers – pièces de théâtre, œuvres plastiques, concerts – afin de permettre aux artistes de créer au plus proche de la population, voire en collaboration avec elle.
- Encourager la mise en commun de moyens matériels (technique, décors, matières premières, costumes, outils, etc.) via une plateforme en ligne et des ateliers communs, de sorte à prolonger les cycles de vie du matériel acheté et utilisé.
- Encourager la durabilité du processus de production (nourriture, transport et logement) par le biais d’un label « culture responsable » et par des soutiens suffisants pour engager des personnes responsables de ces domaines au sein des équipes de création.
Sport de contacts humains
La pratique populaire d’activités sportives, pour toutes les classes d’âges, est d’une grande importance pour l’équilibre psychique et pour la santé globale des individus. De même, ces pratiques permettent à la population de se rencontrer concrètement autour d’activités conviviales.
Investir massivement en faveur des pratiques sportives populaires c’est donc soutenir le bien-être physique, psychique et les liens sociaux. Malheureusement, le Conseil d’État actuel et le parlement sont loin d’apporter le soutien nécessaire aux associations, aux clubs sportifs, et aux pratiques sportives en général.
-> Dans l’enseignement, il manque souvent les infrastructures nécessaires pour que les élèves puissent toustes avoir le nombre d’heures de gymnastique préconisées par les plans d’étude.
-> Toutes les études constatent un décrochage des adolescentes en matière de pratiques sportives : il faut répondre à ce problème par la promotion et la mise en place d’infrastructures spécifiques.
C’est pourquoi nous voulons que le canton:
- encourage les activités sportives nécessitant peu d’infrastructures polluantes et peu d’énergie ;
- augmente le budget cantonal alloué aux sports populaires, notamment pour promouvoir des activités sportives durables et inclusives ;
- se fixe comme priorité immédiate la construction de suffisamment de salles de gymnastique afin que les élèves (école, apprentissage, gymnase) puissent avoir le nombre d’heures de sport auxquelles iels ont droit.
