Proposer… et réaliser
Les propositions des pages précédentes nous semblent nécessaires pour notre commune. Elles représentent un programme ambitieux, mais réaliste. Pour les concrétiser, nous comptons sur la participation de la population et une collaboration accrue entre les dicastères de la municipalité pour une meilleure efficacité. Sans mettre de côté la question que tout le monde se pose, celle des finances.
Participation de la population : l’énergie de la cité
Pour plus de démocratie et d’efficacité, tout projet doit veiller dès le début à ce que les besoins et expériences des personnes qu’il concerne soient entendus.
Les décisions officielles et l’activité de l’administration doivent être mieux communiquées. Cela permettra de faire ressortir les nombreuses choses utiles que les pouvoirs publics réalisent et d’éviter que des aspects négatifs attirent toute l’attention.
Nous voulons :
- utiliser l’espace public (panneaux, affiches, présences) pour transmettre des informations officielles à la population, pour les chantiers, pour l’entrée en vigueur de nouvelles mesures de circulation ou pour une mise à l’enquête ;
- organiser des assemblées populaires et recueillir des avis au sujet des grandes orientations envisagées ;
- faire en sorte que les maisons de quartier, outre leur rôle traditionnel, servent aussi d’espaces de discussion citoyenne et de consultation de la volonté collective.
Municipalité et services communaux : jouons-la collectif !
On comprend souvent le principe de collégialité comme l’absence de critique entre les membres d’une même autorité politique. Pour nous, un vrai collège n’existe que par le respect mutuel entre ses membres, la discussion politique transparente, la gestion des divergences, la collaboration et l’entraide dans son fonctionnement au quotidien.
Les membres de la municipalité et leurs dicastères travaillent trop souvent chacun de leur côté, alors que de nombreux dossiers profiteraient d’une collaboration directe.
Nous voulons :
- que la municipalité prenne ses décisions collectivement et après une réelle discussion ouverte ;
- qu’elle écoute son personnel et valorise ses compétences ;
- que la municipalité et l’administration soient moins cloisonnées. Pour les projets majeurs tels que le Plan climat, il est important qu’un groupe composé de personnes des divers services concernés suive le projet du début à la fin.
La collaboration doit devenir la règle pour des services travaillant en commun pour l’avenir de la ville.
Finances en temps de crise
Les finances de nombreuses communes sont fragiles. La crise du COVID les a mises en difficulté, et une amélioration rapide est peu probable. Dans cette situation, comment répondre aux besoins de la population ?
Des revenus qui baissent et des besoins qui augmentent
La crise sanitaire et ses conséquences économiques ont entraîné une baisse des recettes fiscales et impacté de nombreux domaines. Dans cette situation, les communes ont une connaissance fine du tissu économique, associatif, culturel et social qui leur permet de mieux cibler les aides, elles se retrouvent donc à compléter les aides « arrosoir » de la Confédération et du Canton, pas toujours suffisantes. Cela se traduit évidemment par une hausse des dépenses.
Dans cette situation, le budget communal 2021 arrive tout juste au « petit équilibre » : la Commune peut assumer son fonctionnement courant avec ses revenus sans recourir à l’emprunt. Mais les amortissements font basculer le bilan dans le négatif : en 2021, la Commune ne pourra pas réduire ses dettes. Elle devra ainsi emprunter pour ses investissements et pour fournir les aides ciblées visant à surmonter la crise.
Des ressources financières insuffisantes
Dans ce contexte, où trouver l’argent ? Aujourd’hui, en raison des taux d’intérêt négatifs, emprunter n’est pas un problème mais n’est pas soutenable à moyen terme, car les taux pourraient remonter.
Le Canton reprendra progressivement à sa charge une partie de la facture sociale cantonale, qui pèse lourd sur les finances communales. Un accord a été passé avec l’Union des communes vaudoises, il faudra néanmoins attendre 2028 pour qu’il déploie complètement ses effets ; cette compensation n’arrivera ainsi pas assez rapidement, et elle sera de toute manière insuffisante pour rééquilibrer les comptes. Reste la réforme de la péréquation, qui devrait permettre une meilleure répartition des charges.
Une commune a deux sources principales de revenus : les impôts et les investissements productifs, qui sont notamment liés à la politique foncière. Malgré une progressivité limitée, l’impôt a une fonction redistributrice et reste le meilleur outil de financement des politiques publiques. Toutefois, dans la situation actuelle, l’acceptation politique et populaire d’une augmentation du taux d’imposition communal est plus qu’hypothétique, même si l’écrasante majorité de la population ne serait peu ou pas touchée et en bénéficierait grâce à de meilleures prestations. Une politique foncière permet quant à elle de sortir du marché libre des biens qui génèrent ensuite des revenus (locaux commerciaux, immeubles locatifs ou terrains), tout en offrant des loyers abordables. Elle a ainsi le double avantage de répondre à des besoins de la population tout en réalisant des investissements rentables. Mais dans le contexte actuel, ces deux ressources ne sont pas suffisantes à court terme.
Couvrir nos dépenses ordinaires
Ainsi, durant cette législature, il sera impossible d’autofinancer nos investissements et nos aides ciblées en temps de crise. Il faudra donc emprunter pour investir dans nos infrastructures (écoles, espaces publics…) et surmonter localement la crise. Par contre, il est raisonnable de faire ce qui est possible pour garantir le « petit équilibre ».
Élaborer les prochains budgets
Vu la marge de manœuvre limitée d’une commune sur ses recettes fiscales, il nous semble illusoire de tenir un autre discours. Toutefois, cette situation difficile nécessite de revoir l’élaboration du budget, de façon à examiner chaque dépense, pour en établir clairement l’augmentation, le maintien, la diminution, voire la suppression. Notre municipal a piloté l’élaboration du budget 2021 et nous en tirons les enseignements suivants :
- la préparation du budget doit commencer plus tôt dans l’année ;
- elle doit être accompagnée de réflexions globales sur les prestations à offrir à la population ;
- la nécessité et le montant de chaque ligne de budget doivent être réévalués régulièrement (budget « base zéro »). Depuis trop longtemps, on reporte la plupart des montants d’une année sur l’autre, sans les remettre en question. Cette pratique ne permet pas réellement de mettre en perspective les dépenses face aux besoins réels de la population, qui évoluent constamment.
da. à la municipalité, bilan
Suite à notre entrée à la Municipalité en août 2020 dans un contexte d’urgence sanitaire, sociale et économique liée à au Covid-19, quel bilan tirer ? Trois éléments de réponse.
Bons BienWenue
Le programme BienWenue a été lancé à l’initiative de notre municipal, comme une aide ciblée pour l’économie locale déjà fragilisée après la Fête des Vignerons. La mise en circulation des bons représente 1,1 million de francs pour l’économie locale, dont 300’000 à la charge de la commune. Cette entreprise est un succès tant auprès de la population veveysanne que celle des communes avoisinantes, ainsi qu’auprès des plus de 250 commerces partenaires engagés pour la durabilité à travers la signature d’une charte incitative.
Aide à l’économie touchée par la première vague
Pour répondre aux demandes de l’économie locale touchée par la première vague de Covid-19 (mars-avril), un montant de 500’000 francs avait été alloué en mai 2020. Face au nombre de demandes, un crédit complémentaire de deux millions a été accepté par le Conseil communal.
Une Municipalité pacifiée
Sortir la municipalité de sa crise interne était un des engagements pris par notre municipal avant son élection. L’on peut constater que depuis son entrée en fonction, la presse ne titre plus sur les disputes et les plaintes, mais sur les décisions prises par la municipalité pour faire avancer Vevey.