Conseil communal de Vevey du 8 octobre 2020

Le conseil débute par une minute de silence en l’honneur du décès de la maman de notre secrétaire du Conseil, Mme Caroline Dind ; nous lui réitérons ici nos sincères condoléances pour cette perte.

La Présidente annonce que, dorénavant et jusqu’à la fin de l’année, le Conseil siégera à la Salle Del Castillo, en raison d’une acoustique qui laissait à désirer et de la surcharge de travail causée par l’installation aux Galeries du Rivage, notamment par la nécessité de protéger soigneusement le plancher dédié à la pratique du basket.

Au point «Ordre du jour» :
– le rapport de la commission qui a traité la déclaration de l’urgence climatique (Postulat Gigon), insuffisant, sera complété et donc traité la prochaine séance… Nous prenons acte.
– deux préavis de plus sont déposés, qui concernent l’intercommunal (Budgets du Fonds culturel Riviera et de la Communauté intercommunale d’équipements du Haut-Léman). Cela permettra aux groupes d’en prendre connaissance et de faire si nécessaire des remarques à leur sujet, ce qui toutes les années passées était impossible, puisque la séance intercommunale qui approuvait ces budgets avait lieu avant que le conseil communal n’en ait connaissance. Il est ainsi fait droit à une récurrente revendication du Conseiller communal Yvan Luccarini…
– on constate aussi que la nouvelle direction du Parti socialiste, semble vouloir combler son déficit d’image en déposant un maximum de postulats, motions et interpellations : pour cette seule séance, six objets déposés par le PS sur un total de dix. La période préélectorale est précoce cette année.

Nota bene : Dès lors qu’elle est renvoyée à la municipalité pour l’étudier, toute idée exprimée par un postulat ou une motion, qu’elle soit géniale ou banale, qu’elle aille à l’encontre de la politique de la municipalité ou au contraire qu’elle soit déjà à son programme, déclenche une procédure formelle : la municipalité a une année pour y répondre en rédigeant un préavis, avec prolongation de délai possible (cas extrême, une motion de 1983 a trouvé une réponse partielle en… 2004, et n’a été définitivement classée qu’en 2010 !). Cela fait, une commission se réunit pour en discuter, rendre son rapport et le soumettre au Conseil communal. Ce n’est donc pas vraiment le bon moyen pour stimuler la municipalité à prendre des mesures qu’on estime urgentes, par contre pour surcharger les services de l’administration communale, c’est parfait. Il faudrait donc utiliser ces instruments avec mesure et discernement, même si – ou justement parce que – c’est un droit.

Deux de ces postulats sont traités en début de séance, les autres étant repoussés selon l’habitude à la fin de cette séance ou à la prochaine.

Julien Rillet (PS) dépose un postulat visant à ce que la ville agisse contre les violences domestiques : affichages, liens avec les institutions de prise en charge des personnes victimes de violences, création d’un observatoire de la violence domestique, ouverture de point d’accès à la commune pour les personnes victimes de violences domestiques. Une large majorité le renvoie à la municipalité pour étude et rapport.

Isabel Jerbia (PS) lit et défend son postulat «pour une ville inclusive». Considérant le postulat de notre camarade Milena Buckel visant à féminiser des noms de rues comme «un premier pas» (alors que le groupe PS avait alors décidé de ne pas le soutenir…), ce postulat réclame globalement une politique plus féministe pour la commune de Vevey. Comme instrument, il propose que la municipalité mette en place un groupe de travail composé uniquement de femmes, chargé de produire un rapport comprenant des recommandations, qui serait porté à l’ordre du jour du Conseil communal d’avril 2021. Enfin ce groupe de travail serait pérennisé sous la forme d’une commission permanente. Marc Bertholet (da.) relève que les principales propositions de ce postulat figurent dans une lettre adressée par la Grève des femmes / Grève féministe à la municipalité, et invite les conseillères et conseillers à suivre et soutenir les mouvements citoyens de la région, notamment la Grève féministe. Au nom de la municipalité, Elina Leimgruber confirme la réception de cette lettre et informe que la municipalité a d’ores et déjà décidé de répondre favorablement à ses demandes.  En d’autres termes, la principale mesure demandée par ce postulat, à savoir la création d’une commission pour l’égalité, avait déjà été adoptée par la municipalité. Le bon sens eût voulu que cette demande soit dès lors retirée, et c’est fort logiquement qu’au vote, ce postulat n’est pas soutenu par le Conseil. ni pour un renvoi à la municipalité (majorité des présents), ni pour un renvoi en commission de prise en considération (1/5 des membres présents).

Discussion et vote sur les préavis déposés par la municipalité lors des séances précédentes.

Préavis pour l’adaptation de l’offre VMCV des lignes 202 et 215. Les conclusions du préavis sont soutenues par une large majorité, sans l’UDC qui estime que cette adaptation représente des frais importants que la Commune devrait reporter dans le futur…

Arrêté communal d’imposition pour 2021, la municipalité, approuvée par la commission des finances propose le statu quo, tenant compte des grandes incertitudes entourant tant les recettes – conséquences des mesures d’allégement fiscal fédérales et cantonales et de leur compensation ainsi que de la crise économique – que les dépenses – notamment celles engagées pour faire face au COVID. Même si l’on peut penser qu’une hausse des recettes serait nécessaire, elle serait impossible à justifier et à expliquer vu ces incertitudes. Werner Riesen (UDC) dépose son traditionnel amendement pour baisser le taux d’imposition de la Commune. Alain Gonthier rappelle pour da. que les baisses fiscales profitent avant tout aux grandes fortunes et hauts revenus, et en aucun cas aux personnes se trouvant dans le besoin ou aux petits revenus que Werner Riesen invoque. Il revient également sur le rapport d’audit rendu à la fin 2019, qui montre – contrairement à ce qu’espérait la droite – qu’il n’y a pas de prestations extravagantes à la commune de Vevey en comparaison des autres villes du canton. Rien ne justifie de baisser le taux d’imposition communal. A quelques abstentions et quelques refus près, la proposition municipale est acceptée.

Le Conseil traite ensuite le préavis sur la refonte du Fonds pour l’énergie et le développement durable (FEDD) et nouveaux règlements et directives associés (2020/P20). La commission du Conseil y a apporté de nombreuses modifications et précisions. Les moyens supplémentaires de ce fonds vont permettre d’augmenter les subsides de tous ordres à des actions visant à économiser l’énergie. Par la voix de Gilles Perfetta, da. se positionne de manière critique face ce préavis : financer les efforts en faveur du climat par des taxes signifie péjorer la situation des plus pauvres. Alain Gonthier renchérit en prenant un exemple, où les locataires ne peuvent pas décider de la qualité énergétique des appareils qui leur sont fournis, et doivent donc payer la taxe sur leur consommation électrique sans pouvoir rien faire pour la diminuer, alors que leur propriétaire peut bénéficier de subsides du fonds alimenté par ces taxes pour installer des panneaux photovoltaïques sur son toit et vendre le courant qu’ils produisent, sans aucune obligation d’en faire bénéficier ses locataires. Il regrette aussi que la municipalité s’exonère de certaines limitations de subsides, qu’elle entend appliquer à d’autres ; selon la syndique, ce point est réglé dans la version définitive des directives. Au vote final, l’objet est très largement accepté par le conseil, sans opposition et avec 6 abstentions dont certaines de da.

Réponses aux interpellations déposées lors des séances précédentes

La réponse à l’interpellation de Philippe Herminjard «Pourquoi fermer la circulation en vieille ville ?» rallume l’éternel débat sur la voiture seule planche de salut du commerce, en passant à côté du vrai problème, la concurrence d’internet. Alain Gonthier (da.) rappelle que c’est le PLR, par la voix du même M. Herminjard qui demandait d’étendre les terrasses, ce qui ne peut guère se faire sans restreindre la circulation dans les rues, assez peu extensibles jusqu’à nouvel avis. Il ajoute que les commerçant·e·s se fient peut-être trop à leurs relais au sein du PLR – à moins que ce ne soit le contraire –, s’accrochant à de vieux principes éculés qui ne fonctionnent plus dans le contexte actuel. Un tournant est nécessaire, et d’ailleurs une partie au moins des commerçants semble d’accord de le prendre. C’est un débat émotionnel au sein de ce Conseil qui ne tarira pas, en tout cas jusqu’à la fin de cette législature.

Cédric Bussy avait interpellé la municipalité («Pour regarder la précarité en face») au sujet des conséquences sociales de la pandémie du COVID. La réponse municipale, basée entre autres sur les premiers résultats d’une enquête menée en 2019, confirme la gravité de la situation et annonce l’organisation d’Etats généraux de la précarité, avec en particulier le but de ne pas laisser la ville de Vevey seule à gérer la crise pour toute la région. Cédric Bussy s’appuie sur cette réponse pour proposer toute une série de mesures par une motion (voir ci-dessous).

Réponse de la Municipalité à l’interpellation de Nicolas Bonjour (VL) «Vevey, plaque tournante de la drogue». M. Roduit (PDC) ne semble pas d’accord avec cette réponse, ou ne pas l’avoir lue, et insiste pour savoir si la municipalité va «mettre fin à cette zone de deal à ciel ouvert». Yvan Luccarini, répond en soulignant que, selon Police Riviera, le trafic de drogue n’est pas source d’agression physique réelle sur l’espace public, et en expliquant que justement la municipalité ne souhaite pas simplement déplacer les dealers vers d’autres zones, mais proposer des mesures à long terme qui traitent le problème dans toutes ses dimensions.

Gilles Perfetta (da.) dépose une interpellation interpartis qui demande si la municipalité va rejoindre l’appel d’importantes villes de Suisse concernant l’accueil des réfugiés de Moria en Grèce. Largement soutenue (da., PS, Verts, Vevey Libre, et toustes les indépendant·es), elle semblait destinée à recevoir une réponse favorable de la municipalité. Mais le Municipal Michel Agnant en profite pour rappeler que son service est sous-doté en ressources et qu’il ne peut rien faire tant que le Conseil ne lui alloue pas plus de budget. Même si le problème est réel, nous regrettons cette réponse dilatoire : il s’agit d’envoyer un signal à la Confédération, en montrant que nous pouvons et devons faire plus. Des modalités concrètes peuvent être trouvées. et pas forcément par le Dicastère des affaires sociales. du logement, de l’intégration et des gérances (DASLIG), mais en faisant par exemple appel à la société civile et aux associations. Une attitude plus proactive était attendue. Finalement, la Municipalité répondra par écrit à la prochaine séance. Dommage, car il y a urgence.

Cédric Bussy, en prolongation de son interpellation, dépose une motion «Faire face à l’urgence et anticiper avec détermination». Elle propose de nombreuses mesures. Alain Gonthier met en évidence le fait que c’est d’autant plus dommage qu’elle n’ait pas été envoyée avant aux autres groupes pour consultation. Il se demande si c’est bien une motion et souligne que la plupart des points de cette proposition pourraient, avec des résultats bien plus rapides, être traités lors du débat budgétaire dans un mois. «Pétrie de bonnes intentions», cette motion, inévitablement, est renvoyée à la municipalité.

Dans deux interpellations, Patrick Bertschy PLR et Bastien Schobinger (UDC) s’indignent de la suppression de places de parc en Vieille ville et dans le projet de réaménagement de la Place du Marché, actuellement à l’enquête publique, et revendiquent leur compensation.

Vu l’heure, un postulat Isabel et Karim Jerbia (PS), une motion de Vincent Matthys (PS), postulat de Serge Ansermet (PS) et une interpellation de Jean-Marc Roduit sont renvoyés à la prochaine séance.

Dernier point de l’ordre du jour point, plus informel, «questions et propositions» : entre autres, Jean-Marc Roduit pose sous forme de question son interpellation concernant la mise à disposition de salles de classe pour les cours de langue des enfants des communautés immigrées, qui avaient été suspendues à cause des mesures liées au COVID. Yvan Luccarini a le plaisir de lui répondre que la chose est réglée et que les cours reprendront avec la rentrée des vacances scolaires.

http://www.vevey.ch/N24040/conseil-communal-du-08-10-2020.html

https://www.youtube.com/watch?v=b8ZqPmo_s88