Conseil communal du jeudi 14 mai 2020

Séance particulière dans la salle des Galeries du Rivage, dont tout l’espace était dévolu aux tables préparées par l’administration pour les conseiller·ères communaux·ales. Ambiance relativement froide, avec distance sociale, masque pour certain·es, désinfection des micros. De nombreux conseiller·ères sont absent·es car à risque en période de COVID.

La municipalité présente un préavis urgent concernant le soutien communal en relation avec la pandémie COVID-19. Elle rappelle les mesures déjà prises: suspension des loyers pour les surfaces à but commercial, gratuité des parkings pour un avril-mai et suspension des locations demandées aux clubs sportifs concernant l’utilisation des infrastructures. Elle demande l’approbation du Conseil pour deux mesures supplémentaires: 500 000 francs pour l’aide à l’économie locale et 200 000 francs pour les situations de détresse sociale.

L’essentiel des débats tournent autour des conditions d’octroi des aides aux entreprises et aux particuliers. Nous demandons si une célèbre enseigne de commerce de détail, locataire de la commune, a fait une demande de suppression ou de baisse de loyer vis-à-vis de la commune: nous n’obtiendrons aucune réponse…

Laurent Lavanchy intervient pour da., afin de souligner que les particulier·ère·s locataires de la ville devraient aussi avoir droit à un soutien. La commune a une marge d’action pour ce qui concerne ses bâtiments en location. Pourquoi entrer en matière pour les locaux commerciaux, et faire silence sur les individus qui subissent souvent les mêmes retombées en termes de chômage, de chômage partiel, de réduction des horaires de travail, de perte d’emploi, etc.  La gauche et le centre soutiennent largement, à l’exception notable et scandaleuse de Cédric Bussy (PS), qui trahit ses électeurs et les valeurs portées par son parti. Au vote, notre proposition est acceptée par 36 oui, 32 non, 7 abstentions.

Tous les partis veveysans votent pour les mesures, amendées grâce à notre groupe, à l’exception du PLR qui s’abstient, on ne sait trop pour quelles raisons…

Clément Tolusso avait déposé une motion pour la fusion des MVR et des VMCV. Le rapport sur la prise en considération de cette motion abouti à une proposition de classement. Clément Tolusso insiste sur le fait que la fusion était à bout touchant en 2013, et qu’aujourd’hui rien ne semble plus possible. Une seule entité, comme dans la majorité des autres régions, aurait l’avantage de simplifier la gouvernance. Dossier à reprendre dès que possible.La municipalité avait déposé trois préavis:

  • L’infrastructure de l’informatique communale est en sous-capacité et doit être renouvelée. Après une longue discussion technique, qui met en avant des soucis de sécurité et le besoin d’augmenter le personnel du service de l’informatique, le préavis municipal sur cet objet est accepté.
  • Un crédit pour mener un diagnostic sur certains ouvrages du territoire communal (mur, passerelles) qui vieillissent et n’ont pas été régulièrement entretenus passe facilement la rampe.
  • La réfection de réseaux de canalisation et des routes sous lesquelles ils passent est également accepté, avec  un ajout de la commission pour que la réfection de l’extrémité de la rue d’Italie gagne en convivialité et tienne compte de besoins et désirs des commerçant·e·s et habitant·es.

La réponse négative de la municipalité à un postulat PS proposant la création d’une clinique dentaire pour tous les habitant·es de Vevey est l’occasion pour la commission et le Conseil communal de manifester le besoin d’améliorer nettement le système de diagnostics et de soins pour les élèves de nos écoles.

Diverses communications de la municipalité étaient à l’ordre du jour. Parmi celle-ci un première quasi historique: une communication municipale en bonne et due forme pour répondre… à une remarque d’un conseiller communal dans une discussion. Ce texte revient en cinq pages sur plusieurs séances de la municipalité en 2017 et sur la fidélité du procès-verbal de ces séances. La décision en cause est celle de confier toute la gestion des immeubles communaux à une société de Lausanne, et il vaut la peine de rappeler que cette décision a dû rapidement être annulée parce qu’elle ne respectait pas la Loi sur les marchés publics… Tant d’énergie et de papier dépensés, pour quoi?

L’autre communication «vedette» répondait à une interpellation de Vevey libre intitulée «commandement de paix» qui souhaitait le retrait des commandements de payer à hauteur de 1 million adressés à Michel Agnant et Jérôme Christen. La (majorité de la) municipalité invoque l’éventualité que des membres de la municipalité puissent être responsables de dommages à l’égard de la commune. Pour garder la possibilité de leur demander des dommages et intérêts, il faut, selon elle, éviter que la prescription leur permette d’échapper à une telle plainte, et pour cela, adresser ces commandements de payer.

Dans une première réponse, Pascal Moillat (VL) souligne que légalement le délai de prescription ne commence à courir qu’à partir du moment où l’auteur et la nature du dommage sont connus, ce qui démontre que les motifs invoqués pour ces mesures ne sont que des prétextes.

Gilles Perfetta prend ensuite la parole afin de dénoncer vigoureusement la manière dont la majorité municipale présente les faits, en prétendant que la COGEST aurait fait pression sur la municipalité grâce à son accès à un avis de droit. La majorité municipale prétend que si elle  avait eu connaissance de cet avis de droit des erreurs auraient pu être évitées. Gilles Perfetta rétablit les faits en soulignant qu’aucune pression n’était possible, et que les propos de la majorité municipale ne sont que calomnie à l’encontre de la Cogest, dont il était président. De même, invoquer le fait que la majorité municipale aurait pu éviter des erreurs si elle avait eu vent de cet avis de droit est totalement fantaisiste et mensonger.

Alain Gonthier, intervient également pour rafraîchir la mémoire du Conseil et de la Municipalité sur le scandale de la rénovation de l’abattoir du SIGE (Service intercommunal de gestion) en 2003, avec un dépassement de budget de 9 millions. Malgré des faits bien établis et des responsables clairement identifiés aucune procédure en dommages-intérêts n’avait pu être menée: les responsables n’avaient fait «que» violer les procédures, négliger leurs devoirs, engager des dépenses sans limite, mais il n’y avait pas d’enrichissement personnel et  l’institution n’avait pas été menée à la faillite, et dans ces conditions, aucune démarche ne pouvait aboutir. Dans le cas de la commune de Vevey, quoi qu’on puisse un jour trouver à reprocher aux quatre membres actuels de la municipalité (le cas de Lionel Girardin étant bien évidemment différent), on ne voit pas comment, sur la base de cet exemple, ils pourraient être l’objet d’une procédure en dommages et intérêts. Autre façon de montrer que  l’envoi de commandements de payer relève clairement de la malveillance politique et non de la défense des intérêts de la ville de Vevey.

Laurent Lavanchy enfin critique l’approche juridico-juridique qui préside aux décisions de la majorité municipale. Or, il faut voir que ces bulletins sont des moyens de pressions psychologiques et politiques. Sur le plan humain utiliser des commandements de payer d’une telle somme relève de la bassesse, de la honte et de l’indignité.

Du coup la dernière communication concernant «Coronavirus – Nouvelles de l’Administration communale veveysanne» prend un aspect humour noir quand elle affirme que chacun des membres de la municipalité apporte sa pierre à l’édifice dans l’intérêt de la communauté veveysanne et de ses institutions» et «fait front commun».

Au chapitre interpellations et motions, Gabriela Kämpf a déposé pour da. un postulat s’intitulant «Restons calme!» : dans celui-ci, nous demandons que les mesures en matière de déplacements en modes doux qui ont été mises en place pendant la crise sanitaire soient préservées. Nous demandons un renforcement de la sécurité des pistes cyclables et cheminements piétons, afin de maintenir les bonnes habitudes prises et préserver l’environnement et la santé des citoyens. Ce postulat demande également la généralisation de la vitesse à 30km/h, le développement des pistes cyclables et piétonnes, un dimanche sans voiture par mois, la gratuité des livraisons à vélo. Bastien Schobinger (UDC) pense tout le contraire : la voiture c’est le vivre ensemble et il faut apprendre à vivre avec 😊, ce qui nous a fait sourire!

Le PLR dépose une motion (qui devra être transformée en postulat) en faveur… de mesures déjà annoncées pour l’essentiel par la municipalité. Et c’est l’occasion d’entendre M. Herminjard nous assurer que le PLR n’est plus le défenseur absolu de la bagnole, qu’il a changé et qu’on le verra lors de la campagne qui commence.

Des questions sont encore posées par le Parti socialiste concernant les conditions de la rentrée scolaire et les difficultés d’accueil des personnes sans abri dans le cadre des obligations de distanciation physique, qui réduisent drastiquement la capacité d’accueil de le structure communale, Le Hublot.