La Municipalité pique sa crise

Depuis le communiqué de la majorité de la Municipalité, suivi hier par la conférence de presse de sa minorité, Vevey est à la Une de tous les journaux romands. C’est le moment d’appeler la philosophie à la rescousse et, sans rire ni pleurer, tenter de comprendre.

A bien lire le communiqué de la majorité de la municipalité du 19 décembre 2018, il est clair qu’au départ, elle n’a pas demandé une médiation. Elle s’est d’abord adressée le 23 novembre au préfet pour lui demander une «intervention»; le 27 novembre cette demande a été transmise au département cantonal des institutions et de la sécurité. Le cadre légal d’une telle intervention est celui de la Loi sur les communes (Surveillance de l’Etat sur les communes, art. 137 et ss. LC), qui doit «veiller à ce que les communes s’administrent de manière conforme à la loi».

Tant le préfet que le département ont jugé que dans ce cadre légal, ils n’avaient pas matière à intervenir comme demandé par la majorité de la municipalité, et en fin de compte, le département a estimé que le plus qu’il pouvait faire était de proposer une médiation.

Mais le processus de médiation exige le respect de certaines règles. La médiation n’est pas un jugement, ni une négociation, ni même un arbitrage. Une médiation exige que les parties en conflit sortent du jeu «qui a tort, qui a raison», et acceptent de découvrir dans le cours du processus, quelle est leur propre part de responsabilité. Enfin une médiation ne peut pas être demandée par une majorité des parties, elle doit être consentie par l’ensemble des personnes concernées.

Or dans son communiqué, la majorité de la Municipalité de Vevey écrit qu’elle «craint que le non-respect des règles régissant le fonctionnement d’un collège exécutif et des tensions internes importantes ne provoque des dysfonctionnements préjudiciables à cet organe […]». Elle reste ainsi dans sa logique initiale de demander à l’autorité supérieure de faire rentrer dans le rang la minorité, qu’elle désigne comme coupable de ne pas respecter les règles.

Le refus des deux élus de Vevey Libre de poursuivre dans ces conditions le processus de médiation est donc compréhensible, et on ne peut les en blâmer comme le fait le communiqué unilatéral et sans fondement du Parti socialiste.

Mais de là à entrevoir une voie de sortie de la crise. Il y a quelques pas. Une suggestion de notre mouvement non impliqué dans la gestion municipale: et si l’on appréciait le bon et le mauvais fonctionnement non pas aux déclarations médiatiques, mais aux résultats obtenus par les départements de l’administration communale afin de satisfaire les besoins de la population? Et si l’on donnait aussi la parole aux employé·es communaux·les, qu’ils ou elles disent quelles impulsions leur municipal donne à leur désir de travailler pour le bien commun?

Cela dit, cette crise n’est pas la nôtre. Nous allons donc, indépendamment de la suite des événements, continuer à mener nos projets avec comme seul agenda le bien commun de la population de la région.