Yvan Luccarini
Objecteur de croissance, 45 ans, marié, père de deux enfants
Ingénieur en informatique de formation puis longtemps indépendant dans les domaines des loisirs et de l’édition, je partage maintenant mon temps entre travail à temps partiel dans une épicerie, famille, militantisme et bénévolat.
Ma candidature à l’Exécutif veveysan s’inscrit dans la continuité d’expérimentations et d’actions visant à initier un autre « vivre ensemble » par mon engagement au sein du comité de plusieurs associations actives dans les domaines de l’écologie politique, de la gratuité, de la culture locale et de la relocalisation :
- Moins !, cofondateur et membre de la rédaction
Journal romand d’écologie politique, Moins ! se propose de faire connaître et de débattre les idées
de la décroissance. Ce journal militant et sans publicité n’est financé que par son lectorat. - Viv(r)e la gratuité, cofondateur et membre du comité
L’association vise à promouvoir la gratuité pour s’opposer à la marchandisation et ainsi expérimenter d’autres façons de (bien) vivre ensemble. Elle organise notamment les traditionnels marchés gratuits sous la Grenette et des soirées-débat autour d’un film ou d’une conférence. - AQV – Association du Quartier de la Valsainte, président
Avec pour ambition de promouvoir et préserver l’un des derniers quartiers (a)typiques de Vevey, l’association organise chaque été un festival culturel (spectacles, concerts, animations) dans
la cour de la Valsainte. - La Fourchouette, cofondateur et membre du comité
L’association propose une cantine scolaire à midi dans le quartier de St-Martin. Elle sert une vingtaine de repas par jour en cuisinant avec des produits de saison issus de l’agriculture locale. - Club sportif de billard La Riviera, vice-président
Depuis 1976, le club a pour but d’encourager la pratique du billard dans notre région, tout en créant des liens d’amitié entre ses membres.
Un autre Vevey est possible
La plupart des analyses et propositions politiques sont confinées dans une logique capitaliste et productiviste, et dénotent généralement d’une vision du bien commun aussi réduite que la durée des mandats de nos élu·e·s. La croissance économique n’est jamais remise en question, mais simplement affublée d’adjectifs tels que verte, durable, raisonnée, ou encore maîtrisée. On essaye de la sorte de nous faire croire qu’il serait possible de limiter les dégâts de la croissance, légitimant, renforçant et perpétuant ainsi le système économique capitaliste.
Au contraire, il convient de mener une critique globale, articulée et cohérente de notre société, comme étant fondamentalement insoutenable tant pour les générations actuelles que pour celles à venir.
Du global au local
Est-il possible de faire et de réaliser, au moins partiellement, des propositions cohérentes avec cette critique à l’échelle d’une commune comme Vevey ? C’est mon défi ! Il y a des domaines où la commune peut agir avec une certaine autonomie, comme : la gestion de l’espace public et des propriétés communales ; l’aménagement du territoire ; le logement ; les structures d’accueil de nos enfants. Il y a aussi une marge de manœuvre pour prendre, dans toutes les activités menées, suscitées ou contrôlées par la commune, des mesures écologiques allant au-delà du consensus mou du développement durable. C’est donc autour de ces thématiques que s’articule mon engagement politique local, car elles peuvent améliorer quelque peu notre quotidien et celui des autres, nous faire avancer vers un meilleur « vivre ensemble », mais aussi rendre crédible un avenir différent.
Des engagements, pas des promesses
Je ne suis pas magicien et je ne vous promets pas de miracles. Juste de mettre en œuvre, en collaboration étroite avec notre groupe au Conseil communal, tous les moyens dont dispose notre commune.
Dès lors, je m’engage à : soutenir la vie culturelle et associative, les coopératives et le commerce local ; mener une vraie politique sociale du logement ; initier le débat démocratique sur le plan général d’extension ; entretenir notre patrimoine ; étudier toutes les opportunités de rachat de bâtiments ; redéfinir l’espace public afin qu’il redevienne un lieu de création du lien social ; poursuivre la réforme de la gestion des déchets ; réduire la circulation motorisée et la vitesse des véhicules ; créer des zones piétonnes ; sécuriser les chemins de l’école ; préserver les intérêts de notre ville face aux pouvoirs économiques ; résister aux diktats du canton et de la Confédération ; lutter contre toute forme de discrimination ; faire baisser la pression sur le personnel communal ; assurer la transparence des projets municipaux ; instaurer la gratuité de certaines prestations communales ; faire vraiment de Vevey une cité exemplaire en matière d’écologie ; créer un canal de communication entre le politique et la population.
Je compte bien être un municipal à l’écoute de tou·te·s les Veveysan·ne·s, je mettrai mon cœur et mes compétences de gestion et de communication au service des citoyen·ne·s. Enfin je sais que je serai capable de trouver des compromis et de construire des majorités au sein de la Municipalité pour des projets utiles à la population, mais aussi d’affirmer clairement mon désaccord dans d’autres cas.
Décroissance ou développement durable ?
Le terme « développement durable » ne constitue rien d’autre qu’un tour de passe-passe visant à rendre possible une réalité contradictoire. Pour les décideurs politiques et économiques, le terme « développement » ne signifie rien d’autre que « croissance », tandis que l’adjectif « durable » accrédite l’idée, ou plutôt l’illusion, selon laquelle on peut continuer à croître tout en préservant la nature.
Pour se rassurer, on compte sur le développement de technologies plus propres. Mais on oublie ou on feint d’oublier que le marché en annule les bienfaits : plus on réduit les effets nocifs par unité de production, plus on en profite pour produire (et consommer) davantage. Et la situation continue ainsi à s’aggraver. Avec le développement durable, comme avec la « croissance verte », on croit pouvoir esquiver le vrai problème : l’incompatibilité entre la logique libérale du profit et la préservation des ressources et de l’environnement.
Au contraire, il est primordial de soumettre l’économie aux enjeux écologiques et aux nécessités sociales, avec des priorités claires en cas de conflit entre ces domaines. Mettre des limites doit être notre souci principal et non une simple option réservée aux périodes de conjonctures favorables.