A qui profite l’espace public?

Certains passants et automobilistes se sont peut-être demandé ce que faisait un petit groupe citoyen à pique-niquer au soleil sur deux places de parc de la rue du Simplon vendredi dernier.

Il s’agissait tout simplement de marquer le park(ing) day, une initiative mondiale qui consiste à mettre en évidence le potentiel de l’espace réservé au stationnement sur l’espace public, chaque troisième vendredi de septembre. Les curieux qui se sont arrêtés ont trouvé l’idée plutôt sympa… pendant une heure. Ensuite, la Police a fait son travail en toute sérénité et les places ont été rendues à leur usage.

Pourtant, seulement une personne sur trois à Vevey possède une voiture de tourisme mais notre espace public est colonisé par les véhicules à moteur. C’est en effet pas moins de 55% de l’espace non construit qui est occupé par des infrastructures routières et des places de parking! Ces dernières, sans compter les parkings souterrains et privés, occupent environ 4 hectares, soit 2 mètres carrés par habitant-e-s!

Le park(ing) Day est donc l’occasion de montrer comment améliorer considérablement la qualité de l’espace urbain. On se rappelle aussi que le groupe politique Décroissance-Alternatives à déposé un postulat l’année dernière demandant de réaliser des parklets (place de parc aménagée en espace convivial), comme 20 sont prévus à Lausanne! De telles mesures améliorent l’espace public d’une part en termes de sécurité, de pollution que de convivialité et d’autre part pour retrouver sa fonction première de lieu de création du lien social. Un apaisement sera aussi profitable pour le commerce local et l’économie de proximité, car un environnement moins stressant est plus favorable à la consommation.

Le choix des places occupées vendredi dernier a été motivé par la réalité quotidienne des enfants et de leurs accompagnant-e-s qui se rendent au Collège du Clos: lorsqu’une voiture imposante est garée sur cette place, elle limite la visibilité du passage piéton par lequel passe le cheminement le plus logique au débouché de la rue du Musée. Plus généralement, le trajet des enfants est entrecoupé continuellement par des passages piétons où le feu vert pour les piétons cohabite avec un feu clignotant pour les véhicules. De quoi mettre nos enfants en danger tous les jours, en toute légalité. Par contre, nous avons dû mettre fin notre action citoyenne, qui occupait une place de parc autrement qu’avec un véhicule, et sans autorisation.

Nous avons aussi pu faire encore une fois le constat qu’il n’est pas possible de se garer avec un vélo avec remorque pour enfants ou un vélo cargo en ville.