Postulat Yvan Luccarini et consorts – Mourir dans la pénombre des abattoirs

Au cours de ces derniers mois, les actions des groupes défenseurs de la condition animale se sont multipliées et ont donné lieu à de vifs débats, tant dans les médias que sur le terrain politique. Ce sont des questions de fond pertinentes sur notre rapport aux animaux, sur leurs droits, ainsi que sur les traitements qu’ils subissent qui sont ainsi posées.
Les interventions des antispécistes ont en particulier permis de mettre en lumière, par la diffusion d’images sur internet, certains problèmes liés à la mise à mort des animaux. Nous avons notamment pu constater que quelques abattoirs vaudois ne respectaient pas les normes vétérinaires. A en croire le conseiller d’Etat Philippe Leuba, lors d’un entretien accordé à la presse, les institutions n’ont pas attendu la diffusion de ces images pour prendre des mesures. Il reconnaît toutefois que ces dénonciations ont révélé des cas dont on n’avait pas connaissance. A la même période, des associations dénonçaient encore des convois de transport d’animaux en partance du canton qui ne respectaient pas les normes vétérinaires.
Au vu de ce qui précède, il apparaît inévitable de faire un point de situation, pour éviter d’avoir à attendre que des actions spectaculaires mènent au constat d’un problème. Plus particulièrement, il est nécessaire de lever le voile sur l’opacité régnante autour de la mise à mort des animaux dans les abattoirs vaudois.
De ce fait, les processus de mise à mort méritent qu’on s’y intéresse, par exemple : l’étourdissement des animaux avec plus ou moins de succès, la mise à mort des poulets suspendus par les pattes et le gazage des porcs au CO2. Dans ce dernier cas, si les quantités de gaz sont insuffisantes, elles provoquent un étouffement long et douloureux. Cette méthode a d’ailleurs été remise en question par l’Autorité européenne de sécurité des aliments dans un rapport qui a été relayé par des associations antispécistes.
Celles-ci ont pointé notamment l’opacité totale autour de cette question en Suisse.
Le canton de Vaud affirme avoir des normes parmi les plus strictes du pays en matière d’abattage. Dès lors, ce postulat est l’occasion de le démontrer, de communiquer à la population que les autorités prennent au sérieux les problèmes dénoncés publiquement et de présenter les mesures qu’elles mettront en place pour y remédier.
Les députés soussignés demandent donc au Conseil d’Etat de bien vouloir établir un rapport sur :
− les différents processus de mis à mort des animaux dans le canton en regard de la législation, notamment le gazage au CO2 et les taux de réussite de l’étourdissement des bêtes ;
− le transport des animaux du domaine à l’abattoir : distance parcourue, conditions de transports, stress.

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