Vie associative et culturelle
Vevey compte de très nombreuses associations qui jouent un rôle important dans la culture, le sport, la solidarité sociale ou la vie de quartier. Professionnelles, semi-professionnelles ou en démarrage, elles participent largement à l’animation de la cité, à la diversité culturelle et sociale et au « bien-vivre ensemble ».
Il est essentiel de valoriser leur rôle et de soutenir les projets qui favorisent tant la cohésion que la diversité sociale. Nous voulons nous donner les moyens d’améliorer les collaborations entre la ville et ses associations en les consultant sur les projets qui les concernent et en leur donnant un appui logistique, financier ou en leur mettant à disposition des locaux, aussi souvent que possible. Leur impact social remarquable sur toutes les tranches de la population justifie cet effort.
Vevey connaît aussi une vie culturelle animée et diverse. Elle peut se féliciter, pour une bourgade de 20 000 habitants, d’avoir 4 salles de théâtre, 4 salles de concert, 5 salles de cinéma, de nombreux lieux d’exposition et d’événements culturels, promouvant, pour la plupart, des artistes locaux. Ajoutons à cela, le Centre d’enseignement professionnel de Vevey, les locaux de répétitions de musique, les écoles de danse, les cours de théâtre, qui sont autant de lieux de formation et tremplins pour de jeunes talents veveysans. Il nous tient à cœur que cette dynamique reste le blason de Vevey, la Ville d’images.
Les acteurs culturels locaux sont tout à fait capables d’organiser des évènements de taille et de qualité. Ils réalisent des travaux artistiques dont la résonance dépasse largement les limites de la ville. Il faut leur faire confiance et plus souvent les appeler à porter l’Image de Vevey.
Tout n’est cependant pas rose : ces 15 dernières années ont vu disparaître nombre de lieux culturels (Guinguette, ateliers mécaniques, Local, et plus anciennement Toit du Monde et Temps Modernes), qui permettaient à des formes de culture alternative ou émergente de s’exprimer. La ville doit faire un effort pour que cette magnifique effervescence culturelle ne se fane pas.
Depuis 2007, l’ancienne prison est devenue une « maison pour les sociétés locales », mais l’utilisation actuelle ne tire pas pleinement parti des potentialités du bâtiment. Ces espaces, qui pourraient être des lieux d’exposition ou de conférence, restent inexploités, la cuisine existante est interdite d’emploi, et globalement, c’est un espace bien peu vivant et bien peu communautaire. Il faut remettre sur le métier la création d’une véritable maison des associations et/ou de la culture.
Ludothèque : pour une luciole qui décolle
La ville de Vevey a mis beaucoup de moyens dans une superbe bibliothèque et médiathèque en 2006, ce qui est remarquable. Mais, contrairement à nos voisins de La Tour-de-Peilz, pour ne citer qu’eux, des ressources insuffisantes sont mises en œuvre pour promouvoir cet outil social fantastique, touchant toutes les tranches d’âge, qu’est le jeu. La ludothèque de Vevey — la Luciole — n’est tenue que par une poignée de bénévoles, et n’ouvre que deux après-midi par semaine pour ne proposer que des jeux essentiellement adressés aux enfants.
Nous sommes persuadés qu’il suffirait de peu pour améliorer le fonctionnement et l’intérêt général porté à notre ludothèque communale.
La Fête des Vignerons. Avant, pendant et après.
La Fête des Vignerons de juillet-août 2019 va être un des événements de cette législature 2016-2021. Elle va considérablement occuper la Municipalité et l’administration communale.
L’ampleur de la Fête, son retentissement qui dépasse largement la commune et la région, en font un « État dans l’État », un pouvoir parallèle. En 1999, l’autorité sur une vaste portion du territoire communal (triangle Gare — Jardin Doret — débarcadère Vevey-La Tour) avait été déléguée à la Fête, qui gérait les stands et autres installations utilisant le domaine public. Un municipal de l’époque avait pu parler d’une Confrérie des Vignerons « arrogante » dont les membres agissaient en « seigneurs et maîtres ».
Nous voulons qu’en 2019, la Fête économise l’énergie, priorise l’économie et les sociétés locales, et favorise concrètement, dans l’organisation de la Fête, les liens entre la ville et les campagnes.
En 1999, un syndicat (le SIB, devenu Unia) avait saisi l’occasion de la Fête pour rappeler les conditions de travail des salarié·e·s de la viticulture et leurs revendications. Nous proposons qu’en 2019, la commune offre un espace à cette problématique.
Les installations liées à la Fête, en particulier le dispositif scénique sur la Place du Marché, doivent dans toute la mesure du possible concourir durablement à l’amélioration de l’espace public. Pour cela, évidemment, il est nécessaire qu’un projet de réaménagement de la Grand-Place soit préparé, débattu et approuvé avant 2019 !
En 1999, la plus vaste zone piétonne de Suisse avait été créée à l’occasion de la Fête sur la plus grande partie de Plan-dessous et de la Vieille-Ville et des mesures de restriction de circulation avaient été prises sur l’ensemble de la ville, avec parkings extérieurs et transports publics de substitution. Parfait ! Sauf que… à peine la fête terminée, les autorités de l’époque n’avaient rien eu de plus pressé que de lever toutes les restrictions et de rendre la Place du Marché à sa mer de tôle, avec même quelque 100 places supplémentaires. Il doit en être différemment en 2019 : la Fête doit être utilisée pour accélérer la mise en place des mesures du Plan de mobilité et d’urbanisme visant à réduire l’empreinte de l’automobile et à favoriser la mobilité douce.
Enfin, plus encore qu’en 1999, il faudra veiller à ce que la Confrérie des Vignerons paie une redevance pour l’utilisation du domaine public (en 1999, 8 % de la billetterie, soit 3,25 millions) et que les services assurés par les pouvoirs publics (police, voirie, mise à disposition de locaux et de terrains) soient rétribués à leur juste prix.
Pour faire le lien entre les autorités communales et la Confrérie, nous proposons la nomination dès l’été 2017 d’un·e délégué·e, capable de maîtriser l’ensemble du dossier.
Nous [les] autres
43 % des Veveysan·ne·s n’ont pas le passeport suisse. Originaires de près de 130 pays, ils sont soumis à des statuts très divers, beaucoup sont nés ici, et tous contribuent à la vie de la cité. Leur participation sera d’autant plus enrichissante pour les uns et les autres qu’elle sera soutenue par des mesures intégratives respectueuses des identités culturelles, élaborées avec des représentants des différentes communautés. C’est l’orientation prise par les autorités communales actuelles, que nous voulons maintenir et amplifier.
Vevey, ville-refuge
Sur la majeure partie de la planète sévissent guerres, sécheresses ou inondations, persécutions, misère. Par millions, hommes, femmes et enfants fuient et cherchent refuge, passent d’abord une frontière, parfois plus. Par vagues continues, des centaines de milliers arrivent jusqu’en Europe. L’Europe tantôt les absorbe, les recrache, les déplace, les rejette dans la clandestinité, les expulse. Pire, l’Europe panique, érige des murs, des barbelés ! Cette politique a un coût, inacceptable : des morts, par milliers, chaque année, sur le chemin de l’exil (pour la seule première semaine de 2016, on dénombre déjà 30 personnes mortes noyées, dont plusieurs enfants, en effectuant la traversée entre la Turquie et la Grèce). Pour ceux qui franchissent barrières et frontières et qui se trouvent dès lors soumis aux logiques iniques des accords de Dublin, du stress, de l’angoisse, du découragement, de la détresse.
En Suisse, les grands entrepreneurs de la peur, UDC en tête, ont depuis longtemps semé et enraciné rejet et repli dans les consciences, et ce jusqu’au Palais fédéral. Incapables de sortir des raisonnements et des logiques bureaucratiques déshumanisantes, les autorités se montrent frileuses, aveugles, se retranchant derrière l’application scrupuleuse des accords de Dublin, et ce malgré les drames humains qui se jouent derrière. Les quotas d’accueil proposés sont dérisoires, ne répondant en aucun cas aux besoins.
Il est urgent d’exiger que les autorités prennent des décisions politiques à la hauteur de cette crise. Dans notre canton, comme dans le reste de la Suisse, de nombreuses actions de solidarité ont eu lieu et montrent que des citoyennes et citoyens sont prêt·e·s à s’engager pour un accueil digne et respectueux des réfugié·e·s. A l’échelle de notre commune, les autorités doivent se donner les moyens de garantir, favoriser et faciliter l’accueil, l’intégration et la prise en charge de ces réfugié·e·s (par des hébergements de qualité, un accès et une prise en charge des soins, par l’octroi de cours de langue, notamment). La recherche du concours et du soutien des habitant·e·s disposé-e-s à offrir de leur temps et/ou un hébergement doit également faire partie de ces mesures. Pour renforcer encore cette action, nous proposons de déclarer la commune de Vevey ville-refuge et de s’associer au réseau créé en Europe à l’instigation des villes de Barcelone et Madrid.
Pour les familles
Il est également essentiel de mener une politique favorable aux familles, en commençant par refuser des mesures qui les pénalisent, comme l’extension des horaires d’ouverture des magasins, qui allonge les horaires de travail d’un personnel en large majorité féminin.
Il faut continuer à étendre le réseau de crèches et de garderies. Au-delà de l’objectif premier qui est de concilier vie familiale et vie professionnelle en rendant possible la double journée de travail (emploi et tâches ménagères, qui incombent le plus souvent aux femmes), ces structures sont aussi importantes pour la socialisation des enfants et pour permettre au(x) parent(s) de mener d’autres activités choisies et épanouissantes. Elles doivent être accessibles à toutes les familles, sans avoir à justifier d’une activité lucrative. La construction du nouveau collège sera suivie de la rénovation et de la mise aux normes des bâtiments scolaires plus anciens. Ce processus sera aussi l’occasion d’ouvrir de nouvelles structures d’accueil, pour faire face à l’augmentation de la population et des besoins, en veillant à ce que l’accès soit égal pour tous les enfants de la ville.
L’enfance étant un moment privilégié du point de vue de l’apprentissage, les structures d’accueil constituent de bons endroits pour initier les enfants à la découverte des goûts, pour leur faire découvrir des variétés locales, et parfois oubliées, pour les sensibiliser à la question des saisons ainsi qu’aux problèmes liés à une alimentation trop carnée. Des efforts sont faits en termes de proximité des produits et d’approvisionnement en fonction des saisons. Nous souhaitons que ces efforts soient renforcés, et accompagnés d’une réelle sensibilisation des enfants (explications, conseils, etc.). Nous proposons en outre qu’un repas entièrement végétarien leur soit servi au minimum une fois par semaine.
Pour la jeunesse
La jeunesse couvre de nombreuses étapes de vie, avec une autonomie croissante et des besoins diversifiés. Le service jeunesse a beaucoup développé son offre de prestations et d’activités, nous ne pouvons que l’en féliciter. Le soutien aux activités et projets portés par les jeunes doit être renforcé ; de plus, il faudrait encourager le développement de partenariats entre la ville et les familles désireuses de s’engager dans des projets concrets d’appui aux activités des jeunes.
Le défi reste posé d’une politique de la jeunesse mieux coordonnée, mieux inscrite dans un travail de réseau cohérent impliquant tous les partenaires de prestations et services en lien avec la jeunesse et la famille.
Pour les aîné·e·s
Près de 25 % des habitant·e·s de Vevey sont âgés de plus de 60 ans. Dans les années à venir, une politique d’intégration permettant à chacun·e de vivre ses troisième et quatrième âges dans des conditions dignes et autonomes requerra de la part des collectivités publiques un engagement important.
L’urbanisme, l’adaptabilité des logements, l’accès aux transports publics ou à des moyens de transport alternatifs plus adaptés (notamment la simple mise à disposition de bancs permettant de fractionner les déplacements à pied) doivent être au cœur des réflexions et aboutir à des projets concrets, rapidement. Les aîné·e·s ont démontré par leur participation massive à la première étude concrète menée en 2014 à Vevey qu’ils sont prêts à s’investir dans la recherche de solutions, et qu’ils ont à cœur de continuer de vivre dans leur ville de manière active.
Nous souhaitons soutenir le développement d’une politique de la vieillesse concrète, valorisante pour nos aîné·e·s et soutenir le désir affirmé du « bien vieillir chez soi », à Vevey.