Vevey: la balle dans le camp des droits humains
Le 4 septembre 2025, le groupe Décroissance alternatives a déposé une interpellation urgente au conseil communal au sujet de l’invitation du club Maccabi Tel Aviv à la Zana Cup qui s’est déroulé dans les salles communales veveysannes.
Le 26 août, le groupe décroissance alternatives interpellait la Municipalité par courrier concernant la participation, sur invitation du président du Vevey Riviera Basket, du club Maccabi Tel Aviv à la Zana Cup qui se déroule du 5 au 7 septembre dans des salles communales, notamment aux Galeries du Rivage.
Nous y avons salué le retrait de la subvention au tournoi par la Municipalité afin de dénoncer cette invitation. Une décision symbolique, qui s’inscrit dans la droite ligne de la déclaration des villes romandes sur la situation humanitaire à Gaza signée par Vevey en juin 2025. Et ceci en adéquation avec les Conventions de Genève dont la Suisse est dépositaire et de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dont elle est signataire, qui lui donnent la responsabilité institutionnelle et morale de dénoncer publiquement les violences, de s’engager contre l’impunité et de réaffirmer un attachement au respect du droit international. Une responsabilité qui nous impose de condamner fermement les crimes du 7 octobre 2023 commis par le Hamas visant les civils israéliens, et la riposte meurtrière d’Israël depuis qui se transforme actuellement en génocide
Les dirigeants du Maccabi Tel Aviv ont publiquement et depuis longtemps affiché leur soutien à la politique guerrière, annexionniste et colonialiste du gouvernement israélien. Cette politique viole le droit international et les droits humains. Et de nombreuses organisations, internationales et israéliennes, la considèrent comme génocidaire depuis 2023. Cette invitation passe donc mal, dans le contexte de la destruction intentionnelle de Gaza, marquée ces derniers mois par l’utilisation de la famine comme arme de guerre, qui vise aveuglément infrastructures et civils, enfants compris.
Il nous semble dès lors que l’accueil d’un club qui s’affcihe aux côtés des soldats israéliens en les présentant comme des « héros », qui collabore avec diverses organisations qui promeuvent activement les politiques illégales de colonisation ou qui visent à “normaliser” celles-ci (Organisation sioniste mondiale, Center for Jewish Impact) , n’est pas acceptable dans des salles communales, en regard des valeurs affichées par Vevey. Nous réitérons ici notre demande adressée par courrier le 26 août à la Municipalité : que celle-ci aille au bout de sa démarche entamée avec le retrait de sa subvention, à savoir, refuser la mise à disposition des salles de sports et des infrastructures communales tant que l’invitation du club Maccabi Tel Aviv reste en vigueur.
Par ailleurs, nous demandions que l’exposition de l’association PANO, actuellement dans les vitrines des Galeries du Rivage, soit maintenue, et ce, malgré le courrier envoyé par la Municipalité à l’association lui sommant de la retirer avant le début des tournois.
Soyons clair: il ne s’agit pas ici de viser des jeunes ou une communauté religieuse. Mais une institution et un projet politique. Pour rappel, l’Afrique du Sud a fait l’objet d’un boycott sportif, dans le cadre de l’opposition internationale à l’apartheid. Celui-ci a touché toutes les équipes et a joué un rôle clé dans la pression internationale exercée sur le régime sud-africain pour mettre fin à l’apartheid. Aujourd’hui, un boycott du gouvernement Israélien devrait toucher à toutes ses institutions, y compris le sport, tant que le droit international n’est pas respecté.
Dans ce contexte, et en vue du calendrier urgent, nous posons les questions suivantes à la Municipalité:
- Quelles suites la Municipalité donne-t-elle à nos demandes : aller jusqu’au bout de sa démarche et le conditionnement de la mise à disposition des salles de sports et des infrastructures communales au retrait du Club Maccabi du tournoi ?
- Pourquoi la Municipalité évalue-t-elle comme opportun de retirer l’exposition PANO actuellement aux Galeries du Rivage, et ne pourrait-elle pas envisager de renoncer à cette exigence dans les délais imposés, afin de réaffirmer les valeurs affichées dans la signature de la déclaration des villes romandes sur la situation humanitaire à Gaza?
- L’article 11 de la loi sur l’enseignement obligatoire – au nom duquel la municipalité demande le retrait de l’exposition PANO – stipule «Toute forme de propagande politique, religieuse et commerciale est interdite auprès des élèves». Il vise manifestement des attitudes proactives de la part d’enseignants ou d’autres personnes à destination des élèves dans l’enceinte de l’école. Les vitrines des galeries du Rivage qu’elles couvrent sur toute leur longueur constituent donc avant tout une composante de l’environnement de cette salle publique utilisée à diverses fins plutôt que des locaux scolaires. La Municipalité ne comprend-elle dès lors pas que l’invocation de cette disposition pour demander le retrait d’une exposition accrochée depuis le 27 août est abusive et hors contexte, ce d’autant plus qu’elle coïncide avec le début d’un tournoi pour lequel elle a retiré sa subvention en raison de l’invitation d’une équipe pro gouvernement israélien ?