Recommandations de vote – 28 septembre 2025

Votation fédérale

Impôt immobilier – NON

Cette réforme vise à limiter les déductions fiscales des propriétaires d’immeubles. Ce changement coûte environ 2 milliards de francs. Tel qu’il est prévu, il profitera surtout aux riches propriétaires immobiliers ayant peu de dettes et peu de rénovations. Et il engendrera d’énormes pertes fiscales (en l’espace de 10 ans, les pertes pourraient atteindre 20 millards).

Cet argent manquera pour financer le service public (crèches, réduction de primes, formation, santé). Ce sera donc à nous de le payer: le canton du Tessin a même déjà annoncé qu’il devrait augmenter les impôts de plus de 8,5% pour compenser ces pertes.

En cas d’acceptation, nous passerons donc à la caisse pour soulager les plus aisés, alors que nous sommes déjà fortement pénalisé·e·s par l’explosion des loyers. Il est donc injuste que nous devions payer les privilèges de quelques riches propriétaires immobiliers.

e-ID – NON

Contrairement à la version soumise au vote en 2021, la loi contient cette fois un certain nombre de barrières qui éviteraient, pour autant qu’elles soient appliquées scrupuleusement, les risques en matière de surveillance, d’atteinte à la personnalité, du code source, du contrôle de l’état sur celui-ci, etc.

Cependant, le groupe da. Se positionne contre le modèle de société que représente l’e-ID.

L’histoire de l’évolution technique laisse planer un sérieux doute sur tous les arguments avancés par le Conseil Fédéral. La promesse selon laquelle l’identité numérique n’est pas obligatoire est vaine. La tendance des technologies est de s’imposer par l’usage en présentant un avantage financier ou technique. Aucune loi n’oblige à posséder un téléphone ou des moyens de paiement électroniques, mais il est pratiquement impossible de s’en passer. C’est contre cette évolution technique, qui prend l’allure d’une nécessité historique, que nous nous opposons.

La nouvelle version de la Loi soumet l’e-ID à un contrôle public, un choix de bon sens. Néanmoins, dans le climat général de coupe budgétaire, d’austérité et d’externalisation, pour combien de temps est-ce une garantie ? De même, la Loi pose des limites raisonnables et louables en matière de protection des données. Mais la meilleure protection reste de ne jamais déployer une telle infrastructure, surtout si elle est inutile. On peine à voir quel avantage positif cette technologie amènerait. Aucun argument ne répond à “pourquoi” il serait nécessaire d’opérer ce changement. L’argument du Conseil Fédéral est révélateur : « l’e-ID est importante pour que la Suisse puisse suivre le rythme de la transition numérique». C’est un choix imposé par le progrès technique et dénué de tout questionnement sur l’avenir de la société qu’il produit.

Votation cantonale

Initiative Mormont

  • 1a – OUI à l’initiative
  • 1b – OUI au contre-projet
  • 1c – Privilégier L’INITIATIVE

Sortir du béton

Holcim soutient le contre-projet: cela montre bien qu’il faut privilégier l’initiative!

Le contre-projet introduit le concept d’économie circulaire qui reste intéressant mais il ne traite pas ni du domaine de la construction ni du béton. Pourtant, ce secteur, cible principale de l’initiative, est l’un des plus polluants de Suisse et doit évoluer vers l’utilisation de matériaux plus durables. Holcim émet 340’000 tonnes de CO₂ par an, soit près de 10% des émissions du canton de Vaud. Le ciment  est responsable de 7% des émissions mondiales de CO₂ (3 fois le trafic aérien). De plus, les cimenteries produisent de nombreuses particules et composés toxiques, très peu réglementées en Suisse (par rapport à l’UE, 10x plus stricte).

“L’économie circulaire” est un terme vague qui laisse la porte ouverte à des dérives d’application. Typiquement, les technologies de recyclage du béton ne sont aujourd’hui pas au point et demeurent plus polluantes que la construction en bois. Pour d’autres matériaux, comme les plastiques, l’économie circulaire ne consiste souvent à en faire qu’un combustible.

Pourtant, des techniques existent, utilisant par exemple le bois, le pisé, le chanvre, la terre crue, ou encore des matériaux recyclés. Le canton de Vaud, en collaboration avec l’EPFL, dispose de solides atouts pour devenir un leader dans le domaine de la construction durable.

Protéger le Mormont

Le Mormont abrite plus de 900 espèces végétales, dont 23 orchidées, ainsi que 107 espèces animales figurant sur les listes rouges suisses. C’est un joyau de biodiversité à basse altitude, unique en Suisse, classé à I’inventaire fédéral des paysages, sites et monuments. Le sanctuaire celtique du Mormont, également classé comme bien culturel d’importance nationale, comprend 260 fosses rituelles.

Cela fait plusieurs années que des citoyen·nes se mobilisent pour protéger notre patrimoine naturel: Le Lavaux ; le Chablais menacé par des gravières ; plus récemment, les Bois de Ballens ; et, fortement liées à cette initiative, la longue lutte de l’Association pour la Sauvegarde du Mormont et la mobilisation historique de la ZAD de la Colline.

Quorum – OUI

Lorsque vous votez pour élire le Grand Conseil ou le Conseil communal, votre voix peut être écartée. C’est injuste et antidémocratique. La réforme vise à corriger cela. Avec la loi actuelle, si vous soutenez une liste qui obtient moins de 5% des suffrages (une petite formation par exemple), elle est écartée. Et votre vote aussi. La réforme soumise au vote introduit un changement simple: quand plusieurs listes s’unissent – ce que l’on appelle un apparentement – leurs voix sont additionnées, et non plus comptées séparément comme aujourd’hui. Ensemble, elles peuvent alors franchir le quorum des 5% et décrocher un siège, ce qui est plus juste.

Avec la réforme:

  • Les milliers de votes pour des petites formations ne sont plus jetés à la poubelle.
  • On enrichit le débat démocratique, en donnant une vraie chance à toutes les formations politiques. Des idées nouvelles peuvent ainsi trouver leur place (et c’est bien d’idées nouvelles dont nous avons besoin si l’on veut répondre aux défis socio-écologiques de demain). En l’état, la loi invite plutôt les petites formations politiques à renoncer à présenter une liste, ou à se fondre dans une plus grande formation.
  • On s’aligne sur la manière dont fonctionnent les élections nationales. En effet, l’apparentement est pris en compte, comme le propose de le faire la réforme aujourd’hui pour les cantonales et les communales. Il est donc illogique que le système électoral fonctionne différemment d’un niveau à l’autre ! Et cela ne favorise pas la compréhension du système pour la population. Ainsi, la réforme permet de renforcer l’unité des principes électoraux.

Droits politiques communaux – OUI

Aujourd’hui, un tiers des personnes qui vivent, travaillent, consomment, paient des impôts et s’engagent localement dans notre canton ne peuvent pas prendre part aux décisions qui les concernent directement.

La modification de l’article 142 de la Constitution vaudoise, soutenue par le Conseil d’État et le Grand Conseil, vise à permettre aux personnes bénéficiant d’un permis de séjour durable (B ou C) d’exercer leurs droits politiques communaux (de vote et d’éligibilité) après 5 ans de résidence en Suisse et 3 ans dans le Canton, contre respectivement 10 et 3 ans actuellement.

La révision complète de la Constitution vaudoise de 2003 a permis à 30% de la population étrangère d’obtenir le droit de vote et d’éligibilité au niveau communal. Raccourcir les délais de séjour nécessaire à l’obtention de droits permettrait ainsi à 30’000 personnes supplémentaires d’accéder à ces droits politiques dans leur commune.

L’élargissement des droits démocratiques est d’autant plus important qu’il renforce à la fois l’intégration politique des habitandes du Canton, mais également la participation, la représentativité et la légitimité des décisions prises collectivement. L’étape suivante sera d’obtenir les mêmes droits au niveau cantonal, où la population étrangère n’a pour l’instant aucune voix.