INTERPELLATION AU CONSEIL COMMUNAL DE VEVEY
FESTIVAL VIBISCUM : deux éditions et des questions
Il est toujours réjouissant de voir arriver sur la scène culturelle veveysanne une nouvelle manifestation qui vient s’ajouter à l’offre culturelle déjà présente. En effet, en 2022, M. Von Stockalper, président du club de foot « Vevey Sports », annonce qu’il a l’intention de créer un festival de musique afin de soutenir le club de la ville et de remercier les personnes qui s’y engagent tout en offrant une nouvelle activité culturelle à la population.
Après deux éditions, la première qui s’est tenue au Jardin du Rivage et la seconde sur la place du marché, de nombreuses questions se posent quant au futur de cette manifestation, les intentions de son organisateur, son bilan jusqu’ici et le positionnement de la Municipalité à l’égard du Festival.
Il faut déjà rappeler la petite polémique concernant le nom du Festival. Voulant rendre hommage au groupe de supporters présents pendant les matchs, le Festival prend le nom de « Vibiscum » alors déjà utilisé depuis de nombreuses années par l’Association des Amis du Vieux Vevey. Cette association se retrouve à devoir gérer depuis deux ans de nombreuses demandes de personnes voulant alors s’adresser en fait au Festival. Cela marque, dès le début, le manque de coordination avec les institutions et associations déjà existantes à Vevey.
Ensuite, les intentions. Présenté, pour la première édition, comme un événement familial et festif afin de soutenir financièrement le Vevey-Sports, il est surprenant de voir l’ampleur qu’a prise l’organisation de sa deuxième édition. Celle-ci a en effet occupé la Place du Marché durant près de deux semaines et a attiré plus de 32’000 personnes sur trois soirs. Les commerçants de la vielle ville et des alentours de la place du marché ont été fortement impacté dans leurs activités, le marché a dû être déplacé quatre fois, ce qui représente un manque à gagner conséquent pour les commerçants (on parle de 60% à 80% de perte du chiffre d’affaires pour les commerçants du marché durant cette période). Le public est venu en nombre, mais force est de constater qu’on est loin des intentions du début présentant la manifestation comme populaire et ouverte à toutes et à tous.
Dans son article paru dans 24 heures, la journaliste Hélène Jost confirme une rumeur qui circulait déjà depuis quelques temps, le Festival Vibiscum demande une exonération d’environ 110’000.- auprès d’ASR pour la location de la Place du Marché. Après avoir axé l’ensemble de la communication du festival sur le fait de ne rien demander financièrement à la ville, car financé par des fonds privés, l’organisation du festival, qui annonce un budget de 4 millions de francs pour sa seconde édition, se contredit avec cette demande et devient de facto le plus gros demandeur de subvention de la région pour une 2e édition d’un événement annuel. Nous sommes en droit aussi de nous demander pourquoi cette demande intervient. Est-ce que le bilan de la dernière édition est négatif financièrement ? De plus, cette demande va à l’encontre des conventions signées entre l’organisateur, la ville et ASR.
Plusieurs dysfonctionnements au niveau de l’agenda culturel sont aussi à déplorer. En effet, des manifestations ou associations connues comme le Septembre Musical, la Société de Bourgeoisie de Vevey, le Théâtre du Reflet, le RKC, le Festival PictoBello, ont dû s’adapter voire annuler des événements prévus lors des deux éditions du Festival Vibiscum, car la priorité a été donnée à ce dernier. Dans une ville où la richesse culturelle est importante et réjouit la population de Vevey et environs, il semble important d’avoir une équité de traitement, peu importe la taille de la manifestation. D’ailleurs, il nous semble que ce foisonnement culturel n’est possible qu’à travers une étroite collaboration entre les différentes entités culturelles.
Voici nos questions à la Municipalité :
- Quel est le positionnement de la Municipalité au sujet du Festival Vibiscum, de ses ambitions et de son impact sur le reste de la vie culturelle et économique de la commune ?
- Quel bilan la Municipalité peut-elle tirer de cette manifestation après deux éditions ? 3. Comment légitimer le fait que ce festival puisse modifier l’agenda culturel veveysan ? Est-ce sa taille qui lui permet de prendre le pas sur les acteurs culturels plus petits ? 4. Que peut nous dire la Municipalité, à ce stade, des discussions sur l’avenir de la troisième édition du Festival Vibiscum. Les dates dévoilées sur les réseaux sociaux sont-elles validées par la Municipalité ?
- Est-ce la Municipalité qui gère la coordination entre les événements ou les locations de salles autour de la place du marché déjà prévue et le festival lorsqu’il pourrait y avoir conflit d’agenda ?
- Comment la Municipalité compte-t-elle se positionner à l’avenir face aux demandes de manifestations d’une telle ampleur ?
