Colère et contre-attaque  

Un texte écrit par notre camarade Ama Berhili.

La Suisse romande a la gueule de bois.

Après ce 25 septembre le couperet est tombé, les femmes* devront travailler jusqu’à 65 ans. 

Malgré cette claque reçue ce dimanche, nous ne baissons pas les bras, et nous continuons à nous battre avec tous les moyens à notre disposition. Cette décision votée démocratiquement a remporté un « petit oui » dont les conséquences ont été sous estimées. 

Nous ne reviendrons pas sur les arguments fallacieux de la droite et du centre politique de notre pays, mais sur les conséquences de cette influence qui agite la peur et crée une dramaturgie de l’AVS, pour faire passer un projet de société capitaliste, où les individus sont pressés comme des citrons pour produire et consommer jusqu’à leur dernier souffle.

Au lendemain de ce vote , la Suisse est divisée  encore plus que par le passé, entre la Suisse romande et italienne, et la Suisse allemande ( sauf pour 3 cantons d’entre eux). La Suisse est divisée entre les genres. Divisée entre les personnes aux revenus inférieurs à fr.7000.- et celles dont le revenu est supérieur à cette somme, classe salariale où l’on peut constater que les hommes sont plus nombreux. Conséquence de leur vie professionnelle qui n’est pas fragmentée par l’interruption d’un emploi, pause dans la vie professionnelle que les femmes* doivent accepter, afin de donner toutes ces chances à l’accueil d’un enfant et de son éducation dans les meilleurs conditions possibles, travail encore largement pris en charge par les femmes*.

Ces divisions sont le produit d’une campagne inégale en matière financière et dans la diffusion de l’information outre-Sarine, venus des partis d’une droite libérale si encline à parler de la voie de la raison, de climat politique serein, d’unité et de patriotisme, dans des discours abstrait qui ne prend en compte que les plus aisés.

Tout au long de la campagne, nous avons rencontré de nombreuses femmes* effrayées par l’éventualité de rajouter un an de plus de travail à un emploi du temps déjà bien chargé. Entre un emploi, des enfants qui demandent de l’attention, un appartement à maintenir propre, le frigo à remplir, les habits à laver et ranger, les démarches administratives qui demandent de plus en plus de temps malgré l’illusion de l’informatique, et tout ça bien sûr avec le sourire et bien coiffée pour être aimables, Les femmes* sont submergées et ont peur de ne pas arriver à répondre à tous les besoins et toutes les attentes. Les plus âgées, dès 55 ans, se demandaient comment elles pourraient continuer à accepter des situations professionnelles précaires, des emplois à temps partiel à fr.23.- l’heure auxquels elles s’accrochaient n’ayant aucun diplôme, ou encore 6 mois de chômage dans une profession dont le patronat ne fait que vanter les besoins en personnel, sans préciser « personnel jeune ». Pour toutes ces femmes*, la droite bourgeoise demande un an de travail en plus.

Depuis 2019, les organisations féministes se sont mises en mouvement pour s’opposer à cette réforme injuste sur le dos  des  personnes les plus vulnérables. Pour défendre une véritable qualité de vie:.,  le droit à une vie digne, en cohésion avec les autres et l’environnement.

Aujourd’hui nous rappelons la nécessité a minima , de ramener l’âge de la retraite à 60 ans pour touxtes. Pour cet objectif, et la défense de nos droits et nos besoins, nous ne cesserons pas de nous battre.

    

Nous appelons à manifester aux côtés des collectifs romands de la Grève féministe.

SAMEDI 1er OCTOBRE 2022

à 15h30 à la place de la Riponne

à Lausanne.