Demain? C’est maintenant!

L’action et l’engagement à l’échelle communale ne peuvent se passer d’une réflexion sur des enjeux plus globaux : crise économique et montée des inégalités ; crise climatique et écologique ; crise sanitaire et crise démocratique (méfiance à l’égard des autorités politiques). Seule une transformation radicale de notre société permettra de résoudre ces crises. « Radicale »… le mot peut faire peur. Mais comment espérer résoudre un problème sans s’attaquer à ses racines ? Depuis des décennies, les partis majoritaires proposent des changements avant tout cosmétiques, et surtout, défendent l’idée que la croissance économique est une fin en soi. Pourtant, il n’y a pas de croissance infinie dans un monde fini. C’est pourquoi nous optons pour la décroissance, seule susceptible de sauver notre ville et la planète. Loin de signifier privation et récession, la décroissance mise sur le lien, le partage, la redéfinition des besoins essentiels et la délibération politique. Elle recentre sur ce qui compte vraiment et libère du reste.

Une crise écologique, sociale et sanitaire
Notre consommation effrénée des ressources naturelles a des conséquences désastreuses sur l’environnement. Elle détruit d’innombrables espèces animales et végétales, et menace à moyen terme les sociétés humaines.

De plus, elle est à l’origine de la pandémie que nous traversons, en raison de la destruction des habitats naturels au profit de l’agriculture industrielle et de l’élevage intensif, qui facilite le passage des virus de la faune sauvage aux animaux de rente, puis à l’humain. La mondialisation des échanges permet ensuite leur diffusion foudroyante.

On peut hélas parier que d’autres pandémies naîtront et se répandront, dont la virulence et le nombre de victimes pourraient être nettement supérieures à celles du COVID. Les mesures qui s’imposeraient alors (distanciation, équipements de protection, interruption de nombreux types d’activités) résulteraient non pas d’un complot, mais de notre incapacité à sortir de ce système.

Dans notre société, structurée par le capitalisme, les inégalités sociales s’aggravent : les riches sont toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres. Cet état de fait s’amplifiera en cas de crises futures, qu’elles soient liées à la catastrophe climatique ou à de nouvelles pandémies. La crise actuelle a mis en évidence que les personnes fournissant les services d’importance vitale (services de santé, en particulier) étaient souvent aussi les plus précaires et les plus touchées par les politiques d’austérité, sans parler des domaines qui ont été oubliés, comme la culture.

Une part majoritaire de ces activités essentielles est endossée par des femmes*, qui subissent déjà le poids des inégalités liées à leur genre (non-reconnaissance du travail domestique, discriminations, inégalité salariale, sous-représentation dans les institutions publiques et dans les postes à responsabilités…). Cette situation est la conséquence d’un fonctionnement patriarcal de la société qu’il est grand temps d’abolir.

Enfin, rappelons que les êtres humains sont des êtres pensants, créatifs, sociaux et sensibles, et non de simples unités de production. Il est donc important de valoriser les activités qui reflètent cette richesse.

Affronter les crises
L’urgence climatique a beau faire l’unanimité scientifique et susciter de nombreuses mobilisations, les politiques actuelles ne font pas encore porter la responsabilité et le coût de ces crises à leurs véritables responsables. Ce refus d’accepter la réalité des limites planétaires nous mène à la catastrophe. Un changement global est donc indispensable : la société doit décider démocratiquement ce qu’elle produit, comment et pour quelles fins, en fonction du bien commun à long terme, et non en fonction d’intérêts privés à court terme.

Au niveau local, il faut repenser notre commune. Nous devons favoriser et consolider les circuits alimentaires courts, réduire notre consommation et notre dépendance énergétiques, lutter contre les îlots de chaleur et faire éclore des projets participatifs. Ces mesures diminuent notre empreinte écologique, favorisent l’émergence d’alternatives et développent les liens et la solidarité. Ce faisant, elles nous permettent de faire face aux bouleversements à venir.

Notre commune, notre bien commun
La ville est ce que nous avons en commun, l’espace qui nous lie. Et ce qui nous permet de nous organiser pour vivre ensemble dans cet espace, de manière harmonieuse et pérenne, c’est la politique. Durant le confinement, nous avons réalisé la valeur des relations humaines et de la solidarité. Le projet de décroissance s’inscrit dans ce registre. Il consiste à créer ensemble un avenir désirable. Pour ce faire, il promeut les liens sociaux, fait du vivre-ensemble une priorité et aspire à ce que chaque personne trouve sa place dans la société. Il défend la quête d’un bonheur collectif, qui est plus que la somme des bonheurs individuels. Et il valorise les biens communs, car ceux-ci favorisent la coopération et la responsabilité sociale et environnementale.

C’est avec ces perspectives que décroissance alternatives (da.) présente ses candidatures au Conseil communal et à la Municipalité, ainsi que son programme en vue des élections de 2021. da. vous invite à refuser la résignation, à vous engager et à vous organiser : dans votre quartier, dans une association, dans un syndicat, dans un mouvement… ou en nous rejoignant !