N’oublions pas les indépendant·es

Mercredi 18 mars 2020, le Conseil d’État vaudois (CE) a introduit des mesures de simplification pour les demandes de réduction de l’horaire de travail (RHT) afin d’alléger les procédures pour les entreprises. Nous saluons ces mesures qui devraient bénéficier aux plus de 335’000 salarié·es du canton et nous demandons qu’elles soient élargies exceptionnellement aux membres dirigeants des PME lorsque l’arrêt de l’activité a été décrété par les autorités. Nous appelons également les entreprises qui le peuvent à garantir le versement de 100% du salaire à tout leur personnel, même lorsque les conditions contractuelles ne l’imposent pas et ce, pour une durée indéterminée. Les éventuels problèmes de trésorerie des entreprises ne doivent pas être supportés par les salarié·es!

Par contre, les indépendant·es font partie des oublié·es de cette crise, ils sont pourtant plus de 58’000 dans notre canton. Les mesures annoncées le même jour se sont limitées à les inviter à adapter de suite en ligne les acomptes d’impôt et les cotisations AVS aux prévisions de résultat 2020 et aussi à recourir à l’emprunt pour résoudre les problèmes de trésorerie…

Face à cette timidité coupable des autorités, nous proposons deux mesures alternatives qui pourraient être mises en place sans délai et sans surcharge administrative insurmontable :

  • donner l’accès immédiat aux mesures de réduction des horaires de travail (RHT) aux indépendant·es sur la base des revenus déclarés et soumis aux cotisations sociales;

ou

  • verser dès la fin du mois de mars un revenu mensuel garanti d’un montant fixe à toutes les personnes indépendantes, et ce jusqu’à la levée des mesures extraordinaires.

L’une ou l’autre de ces mesures pourrait être financée par le Fonds cantonal de lutte contre le chômage qui devrait alors faire l’objet d’apports supplémentaires de l’État.

De plus, les démarches administratives pour obtenir des aides, même si elles ont été simplifiées, restent encore compliquées pour certaines entreprises, associations, institutions, commerces, artisans ou autres personnes indépendantes. Dès lors, nous proposons que les communes mettent en place une aide administrative à distance par téléphone afin de renseigner et d’assister celles et ceux qui sont concernés sur son territoire.

Enfin, on espère que certaines de ces PME et de ces indépendant·es, qui ont trop souvent servi de fantassins au «grand capital» contre les services publics et les impôts, se souviendront qu’elles ont eu besoin de l’État et de la solidarité de toustes. Et le cas échéant, on se permettra de le leur rappeler une fois les mesures extraorinaires levées.

Mais le plus important est d’agir immédiatement pour que l’urgence médicale ne provoque pas d’urgence sociale!