Compte-rendu du Conseil communal du 10 octobre 2019

En préambule, le groupe Décroissance-Alternatives est satisfait du retour des deux municipaux suspendus par le Conseil d’État. Un questionnement subsiste sur le pourquoi le Canton s’immisce encore dans les affaires communales au travers du Préfet du district alors qu’il a été désavoué.

Le groupe remercie Nana Sjöblom pour son engagement en tant que conseillère communale et commissaire de la Cogest, depuis 2016 et qui a démissionné du Conseil tout en restant fidèle à son engagement politique. Elle est remplacée par Gabriela Kämpf.

Sous le premier point consacré aux motions, postulats, projets rédigés et interpellations, Vevey-Libre a proposé de réactiver un lieu d’accueil pour les jeunes. Cette demande a été qualifiée de disproportionné par le PLR qui estime que les maisons de quartier et les salles de gym sont suffisantes. Quant au PS et DA, la position est plutôt de se fier aux travaux en cours du Service de la jeunesse qui fournit actuellement un encadrement sur le terrain, par quartier. Si un lieu venait à se créer, il faudrait y prévoir l’encadrement humain professionnel adapté, et donc augmenter le budget.

La Syndique répond qu’en 2011, il avait été décidé de renoncer à un tel lieu car il était occupé par les mêmes jeunes en permanence, ce qui empêchait le contact avec d’autres. Comme en 2018-2019 les locaux scolaires et sportifs étaient occupés par la Fête des vignerons, l’organisation peut reprendre maintenant. Le postulat est renvoyé en commission.

Décroissance-Alternatives présente son Interpellation « Insécurité en toute légalité », signée par l’ensemble des partis sauf l’UDC.

En réponse à ces inquiétudes concernant la sécurité des piétons, des enfants et autres usagers vulnérables notamment, la municipalité, par la voix de la syndique, apporte les réponses suivantes:

– ASR n’a pas relevé d’accidents mettant en cause des piétons aux endroits cités et la situation était semblable avant les travaux sur la RC780 sans être problématique.

– l’augmentation de deux secondes du temps de passage au vert a été effectuée.

– en ville, on a tendanciellement renoncé aux signal sonore des feux pour des raisons de nuisance sonore et de confusion possible entre les passages.

– la vitesse ne peut être diminuée sur ces axes car c’est une route cantonale et les axes secondaires sont parcourus par les bus qui doivent assurer une bonne efficacité de transport.

– les itinéraires scolaires étaient marqués durant la Fête à titre exceptionnel. Une information sur les parcours en période scolaire dès la 7P Harmos est distribuée en début d’année scolaire.

– en-dehors du temps scolaire, arrivée et départ de l’école, les enfants sont sous la responsabilité des parents.

– tous les modes (piétons, vélos, voitures) doivent pouvoir cohabiter.

Propositions de la municipalité:

– lancer une démarche avec l’ATE qui demanderait d’adopter un crédit de CHF 36’000 + heures de travail de la Commune et adaptation des aménagements par la suite.

– un Plan de mobilité scolaire avec une démarche participative.

– que les parents s’organisent…

Notre groupe est insatisfait de ces réponses et demande une action immédiate pour répondre aux préoccupations des pétitionnaires, et se conformer au Plan des mobilités douces adopté récemment.

Pour l’UDC, la priorité sur l’axe Clos-Chenevières revient aux voitures.

Le PLR s’offusque qu’on essaie de mettre en sécurité les piétons en voulant limiter encore le trafic automobile.

Les autres partis apportent leur soutien en rappelant qu’une pétition signée par plus de 200 personnes en dix jours montre un problème et que la fluidité du trafic automobile doit être secondaire par rapport à la sécurité des piétons. Mais il reste difficile de faire entendre qu’un traumatisme lié au freinage d’une voiture devant un enfant doit être pris au sérieux, que si les bâtiments scolaires et les habitations sont de part et d’autre de la route cantonale c’est un fait et qu’il faut le prendre en compte.

Des propositions, telles que des panneaux d’avertissement, ou une démarche participative débouchant sur un plan de mobilité scolaire sont acceptables, mais il faut mettre en place des solutions immédiates, comme ressusciter les patrouilleurs scolaires.

Sur le remplacement du téléski de la Châ, notre groupe rappelle que l’investissement est lié à l’enneigement qui est de moins en moins garanti et que l’emplacement du télésiège n’est pas adéquat par rapport à la topologie (ouvert 44j sur les 65j de fonctionnement de la station). Quant au tourisme quatre saisons, la technologie choisie ne permettrait pas de l’exploiter hors saison d’hiver.

La solidarité avec les autres communes n’est pas remise en cause mais il faut qu’elle soit rentable. Sur ces constats, le groupe Décroissance-Alternatives s’est prononcé contre ce préavis, qui a néanmoins été accepté.

Le règlement pour le Fonds « Angelica Donati » a été amendé de manière à ce que les refus d’attribution de bourse soient motivés.

La discussion autour du préavis sur l’arrêté communal d’imposition pour 2020 a été relativement longue pour que finalement le maintien du taux communal soit refusé.

En effet, les charges de soins à domicile, représentant 2 millions pour Vevey, sont repris en charge par le Canton. Cependant, l’augmentation des déduction de frais de garde et des subventions à l’assurance maladie représente des coûts en hausse. Les défis à venir, transition écologique, énergétique plus la stabilisation des prestations, du fonctionnement et des investissements prévus, pour une population en augmentation doivent pouvoir être financés.

Le Canton prévoit en outre en 2020 une diminution du taux cantonal de 1 point plus une augmentation des déductions fiscales équivalent également à un point et en 2021 de 1 point de plus. Il aurait donc été raisonnable de maintenir le taux communal à 76 pts, le contribuable veveysan aurait payé au total canton + commune 0,5 point de plus en 2020 et 0,5 point de moins en 2021. N’oublions pas que les communes seront impactées par les réformes RIEIII et RFFA sans connaître exactement de combien. Ces pertes ne seront pas sans conséquence sur l’administration communale, à qui on continuera de demander de faire toujours plus avec moins. Il n’y a pas là de quoi alléger l’ambiance de travail et stopper les envies d’aller voir ailleurs. Le groupe Vevey-Libre, qui a voté cette baisse des ressources communales a une étrange façon de souhaiter la bienvenue à ses municipaux de retour.

Pour préserver les classes défavorisées, notre groupe souhaiterait un changement de barème avec impôt progressif, qui est de compétence cantonale, plutôt que des diminutions linéaires.

La réponse à l’interpellation « Fête des vignerons et après » apporte beaucoup d’informations, il reste toutefois la question de la hauteur du cadeau offert à la Confrérie en terme d’heures travaillées par les employés de la Commune. Celles-ci n’ont pas été comptabilisées et ne seront pas facturées. Il subsiste également un montant facturé d’au moins CHF 700’000, sans que la municipalité ait décidé si elle proposerait au Conseil communal d’en faire cadeau à la Confrérie.

Le groupe Décroissance-Alternatives s’intéresse aussi au bon fonctionnement du retour du Marché à Vevey. Il demande de soutenir les marchand·e·s et de favoriser au plus vite une stabilité de son organisation. Le marché sera de retour à Vevey dès le 2 novembre.

Notre groupe a encore déposé une motion pour la fusion des sociétés de transports publics de la région; VMCV et MVR. La même motion a été déposée à Montreux pour inciter les collectivités publiques à avancer dans ce sens.

La proposition de la Syndique de transformer cette demande en postulat car une telle fusion est complexe et revient aux Conseils d’administration des deux entités a été refusée et la motion est renvoyée en commission.

Enfin, le groupe socialiste a déposé un objet pour l’enseignement des règles de conduite à vélo. En soi, il nous paraît important de sensibiliser et entraîner les enfants sur des circuits à cet effet. Mais jamais un jardin de la circulation ne permettra d’anticiper les dangereuses conditions réelles. Pour que les enfants puissent se déplacer à vélo, il faut aménager des pistes cyclables et pacifier le trafic.

Au point «divers» M. Gonthier est intervenu pour notre groupe concernant la «municipalité retrouvée»: si chacun peut se réjouir qu’elle se retrouve en de meilleurs termes qu’elle ne s’était quittée fin 2018, l’implication du préfet dans ces premières séances pose problème. Problème politique: en quoi le représentant d’un Conseil d’État qui dans sa gestion de la crise n’a fait preuve ni d’impartialité, ni de finesse politique, ni d’expertise juridique, est-il justifié à continuer de s’ingérer dans cette affaire ? C’est aussi un problème juridique, puisque cette participation du préfet ne trouve aucune base légale, et pose le problème de l’autonomie communale et du secret des délibérations de la municipalité. Ces questions ont aussi été posées aux autorités cantonales, on attend leur réponse.

Le Conseil communal a eu confirmation que les dicastères ont été réattribués aux municipaux tels qu’avant leur suspension et a appris que l’internalisation des gérances avait fait l’objet d’études et qu’après les conclusions de la dernière étude sur l’attribution de ressources humaines, un préavis lui serait soumis.

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