Compte rendu du Conseil communal du 31 janvier 2019

Budget accepté en 2e débat avec trois postes supplémentaires, dont un à la bibliothèque, et deux interpellations remises à la prochaine séance.

Lors du premier débat, notre groupe avait majoritairement refusé de soutenir le budget communal 2019 pour les raisons résumées par Laurent Lavanchy, en lien en fin d’article, ce qui avait amené à son refus au vote final.

En prévision du second débat, nous avons pris contact avec les groupes du Parti Socialiste, Les Verts et Vevey-Libre, dans le but de trouver un consensus autour d’un budget «moins austère». Un accord a été trouvé qui ajoutait trois postes au budget, refusé au vote final de décembre : un aux finances, un technicien en économie d’énergie et un pour la bibliothèque (enfin !).

L’intervention de Laurent Lavanchy en ouverture de la discussion au sujet de notre position à voir dans la vidéo en fin d’article.

La situation est simple : le budget tel qu’amendé par la Municipalité a été refusé en décembre, d’un cheveu, mais refusé. Le fait que la Municipalité revienne avec le même projet sans rien changer, ni même expliquer le pourquoi de cet immobilisme à la Commission des finances, ce fait ne peut que décevoir, désespérer agacer, assez de membres du Conseil communal pour que le même budget soit cette fois refusé plus largement. Comment éviter un nouveau refus qui débouchant sur un projet mettant les services dans une encore plus mauvaise posture, et de fait la population veveysanne ?

Pour ce faire, les groupes des Verts, du parti socialiste, de Vevey-Libre et Décroissance-Alternatives sont entrés en discussion en essayant de trier et de prioriser dans les postes que la Municipalité avait proposé, avait défendu, justifié, avant sa reculade. Ces discussions ont abouti aux propositions de voter le budget tel qu’adopté en décembre, sans coupe supplémentaire et avec la création de trois postes qui paraissent consensuellement plus indispensables à la santé de la cité malgré leur retrait par l’exécutif. Il s’agit d’un employé aux finances, d’un technicien (bientôt pourvoyeur d’économies comme on nous l’a dit) et d’un bibliothécaire.

Pour notre groupe, c’est certes un gros sacrifice, mais nous sommes prêts à le faire pour le bien de la commune, parce que dans la situation actuelle, ce n’est pas en gelant les services à nos habitants, ou en repoussant encore des mois des décisions, que nous aiderons Vevey. Alors notre position a été de convaincre nos collègues, de sauver le budget voté en décembre en rétablissant les trois postes retirés par l’exécutif, faisons-le, même si la Municipalité de départ et ses nouveaux associés dépêchés par le Conseil d’Etat ne se joignaient pas à notre effort, ensemble, nous l’avons fait pour ne pas paralyser la ville et ne pas couper un gramme de plus pour éviter que le budget analysé une seconde fois n’en meure. Notre groupe, Décroissance-Alternatives, ne se voit pas aller en deçà.

Lors de la séance du 31 janvier, UDC et PLR ont confirmé leur vote de décembre, soit le refus du budget. Ils n’ont pas fait d’amendement précis, mais on peut retenir les orientations qu’ils s’efforceraient de mettre en place s’il avaient eu une majorité :

  • ne plus créer de nouveaux postes, mais étudier le transfert de postes entre services (ce qui sous-entend qu’on se tourne les pouces dans certains services);
  • améliorer la rentabilité de tous les bâtiments communaux (et donc augmenter les loyers);
    valoriser les parcelles communales comme Verger 10 ou celle de l’établissement horticole (auquel il faudrait par ailleurs renoncer);
  • faire un sérieux tri dans les subventions, les prestations sociales non obligatoires et les délégués de la commune;
  • créer une fondation pour les musées et pour la gestion des crèches et garderies (sans trop se demander comment ça s’articulerait avec le réseau intercommunal REVE);
  • augmenter la part des coûts mis à la charge des parents dans les crèches et garderies.
    L’accord conclu entre les quatre groupes tient avec plus ou moins d’enthousiasme selon les postes, et une majorité, à laquelle notre groupe peut cette fois-ci se joindre, a approuvé le budget 2019.

Il faut cependant rappeler, comme l’a fait Laurent Lavanchy, que «pour notre groupe, c’est un gros sacrifice». En approuvant ce budget, nous entérinons du même coup la non-création de 5 autres postes, que la Municipalité elle-même jugeait nécessaires dans un premier mouvement. Le budget approuvé ne tient donc pas compte des besoins croissants liés à l’augmentation de la population, et c’est une sacrée couleuvre que nous avons avalée. On dira que Décroissance-Alternatives a l’estomac assez solide pour ça…

Une interpellation a été déposée au nom du groupe au sujet de la convention liant la Confrérie des vignerons et la Commune de Vevey. Elle posait onze questions concernant, entre autres, la priorité accordée à des acteurs culturels locaux lors de la Fête,  la « parfaite remise en état du domaine public » après celle-ci ou encore les possibilités de manifestation dans le périmètre de la commune durant la période concernée.

Présence des acteurs culturels locaux lors de la Fête

La réponse à la question de la présence des acteurs culturels locaux a été déviée : si la Municipalité a répondu que lors de la journée « Riviera », ceux-ci allaient être consultés en priorité, c’est bien la question des démarches de la Fête pour accorder une place aux acteurs culturels locaux  pendant toute la durée de la Fête – donc également les autres jours – qui était posée ici, et à laquelle il n’y a pas de réponse.

Droit de manifestation

Un point de la convention semblait interdire toute manifestation  en partance de la gare, ce qui posait une interrogation quant au droit constitutionnel de manifester.
Même si la période semble peu propice à ce genre d’activité, il était important d’entendre que la Fête ne suspendait pas un principe constitutionnel. Il a été indiqué que l’intention des rédacteurs de la convention était de ne pas autoriser d’autres manifestations culturelles ou sportives de plus de 500 personnes sur tout le périmètre de la commune, et de moins de 500 personnes dans le périmètre de la FDV pour des raisons de sécurité et de mobilité. Concernant la potentielle tenue d’une manifestation politique, la Municipalité a indiqué qu’à priori, un tel cas de figure pourrait ne pas être autorisé. Oui, la Fête pourrait potentiellement suspendre un principe constitutionnel.

Remise en l’Etat du domaine public

L’interpellation s’inquiétait également de la remise en état du domaine public, notamment suite aux énormes transformations de la place du Marché (en particulier des structures de l’arène s’enfonçant à environ 8m de profondeur).


En effet, il s’agissait de savoir si la remise en état comprenait également le sous le sol.

Les réponses de la Municipalité, ont été brouillardeuses par rapport sur ce point. Les blocs de béton qui émergent de la surface seront démolis, c’est le minimum de ce qu’on peut entendre par la remise «en parfait état» de l’espace. Mais les structures en sous-sol semblent bien devoir être léguées aux prochains utilisateurs.

L’interpellation « Sortir de l’ornière » avait été déposée, mais son traitement a été remis à la prochaine séance, faute de temps. Elle faisait suite aux nominations de Messieurs Michel Renaud et Jacques Ansermet afin de reconstituer la Municipalité. Celles-ci nous semblent problématiques d’un point de vue démocratique. Ainsi, l’interpellation demandait si la Municipalité ne pensait pas nécessaire  de prendre des mesures afin de provoquer de nouvelles élections, soit par une démission en bloc des élu-e-s encore en place, soit par une demande au Conseil d’Etat de placer la Commune sous régie, selon l’article 139a LC.

Dans cette seconde option, il s’ensuivrait une nomination d’un Conseil de régie ou d’un régisseur selon les articles 151 à 153 LC. Après sondage parmi les membres de l’administration, les élus du Conseil communal et pourquoi pas la population, cette autorité provisoire arriverait probablement à la conclusion que la sortie de la crise passe par l’élection d’une nouvelle Municipalité. Il pourrait ainsi proposer au Conseil d’Etat la levée de la régie, ce qui permettrait à l’exécutif cantonal de faire procéder à l’élection d’une nouvelle Municipalité.