COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Coup de frein à une politique globale et active
du logement à Vevey

Le mouvement Décroissance-Alternatives déplore qu’une petite majorité de la municipalité ait abandonné pour des raisons politiciennes la perspective d’une politique globale et active du logement à Vevey.

Cet abandon se concrétise dans deux décisions concernant la gestion du logement à Vevey.

La première, prise par une courte majorité de la municipalité constituée par ses membres PS, Verts et PLR, attribue la gérance des immeubles locatifs propriété de la commune à une société lausannoise, en totale discordance avec les débats précédents et en opposition avec le municipal en charge du logement. Cette décision montre le manque de vision à long terme de ces membres de la municipalité concernant le logement. Elle prouve uniquement leur capacité à couper l’herbe sous les pieds du municipal en charge du dossier, alors qu’il semble bel et bien avoir une vision et des propositions sur le long terme. Encore faudrait-il qu’on ne l’empêche pas de les exprimer.

La deuxième, prise par une majorité du Conseil communal à l’initiative de son président socialiste, déclare irrecevable le postulat présenté par Vevey Libre lors de la séance du 9 novembre 2017. Cette décision est à notre avis illégale, et peut avoir de graves conséquences: ce précédent aidant, n’importe quelle proposition d’un membre du conseil, si elle déplaît à une majorité de la municipalité appuyée par une majorité du conseil communal, pourra être bloquée avant même d’être débattue, avec le seul but de verrouiller le débat sur un sujet sensible, et ce sous l’apparence de normes réglementaires et non politiques. Nous considérons donc ce recours à l’irrecevabilité comme un détournement de procédure à des fins politiques qui ne peut être toléré. C’est pourquoi nous soutiendrons un recours contre cette décision s’il est déposé ou le déposerons nous-mêmes.

Développements

Le 07.11.2017 un communiqué signé par 3 municipaux sur 5 annonce la décision de confier la gestion des immeubles locatifs propriété communale à une société coopérative lausannoise. En faveur de cette décision, le communiqué relève que la SCHL est un «interlocuteur ayant une politique de respect des locataires et de logements à prix modérés». C’est fort bien, mais si c’est une innovation, qu’en était-il ces années passées ? Quant aux logements à prix modérés, c’est quoi qu’il en soit une décision appartenant au propriétaire. Le refus de «créer de toutes pièces le secteur gérance» qui permettrait de gérer activement et globalement tous les biens locatifs appartenant à la ville est affirmé sans aucune explication ni comparaison avec d’autres options, alors que rien n’est clair concernant la durée du contrat, les immeubles concernés, le coût et le contenu du mandat de gestion.

Lors du Conseil communal du 9 novembre 2017, le président du conseil communal de Vevey a tout mis en œuvre pour que le postulat (motion à l’origine) déposé par Vevey Libre ne soit pas reçu et qu’ainsi aucune discussion n’ait lieu sur son contenu. Les arguments avancés en faveur de l’irrecevabilité du postulat ne sont clairement pas valables et cet objet aurait dû être débattu par le conseil communal. Une motion peut être transformée en postulat suite à sa lecture (art. 33 al. 3 de la Loi sur les communes), et, pour un postulat, la question de savoir s’il s’agit d’un objet de compétence de la municipalité ou du conseil communal (LC art. 32 al. f) ne se pose pas. De plus, ni la loi ni le règlement ne considèrent que la formulation d’une motion transformée en postulat puisse rendre celui-ci irrecevable. Enfin la formulation de ce postulat-ci est très semblable à de nombreux autres postulats déposés et débattus sans tracas.

Pour Décroissance-Alternatives
Alain Gonthier (079 442 67 41)
Gilles Perfetta (078 912 97 25)