Premier tour. Quelques commentaires chiffrés Les résultats du premier tour des élections communales méritent quelques commentaires complémentaires à ceux de notre prise de position. Un certain nombre d'éléments, dont les «explictions techniques», sont repris tels quels de notre article homologue de 2006. Municipalité Bulletins de parti: Bulletins sans dénomination de liste: Bulletins modifiés: De plus, plusieurs candidatures ouvrent la possibilité d'en privilégier l'un·e ou l'autre, en fonction de préférences de tous ordres, mais surtout, en fonction de la confiance que l'électeur a dans la possibilité que tous les candidat·e·s proposé·e·s par le parti qu'il préfère soient élu·e·s: c'est ainsi que le PS connaît sur ses bulletins modifiés un taux de biffage de l'un·e ou l'autre candidat·e de 11%[1], Vevey Libre un taux de 15%, le PLR de 17% et le PDC de 31%. Ces éléments parlent donc dans le même sens que les ajouts: la confiance était haute au PS et plus basse dans les autres partis (dans l'ordre Vevey Libre, PLR et PDC). Pour le second tour, la confiance devrait continuer de règner au PS; dans le cas de Vevey Libre et du PLR, le retrait d'un candidat devrait l'augmenter. Mais pour le PLR l'objectif de passer 2 candidats peut continuer à sembler trop ambitieux, et pousser ses électeurs à faire des choix… en biffant l'un des deux. Si, pour tenter de mieux mesurer le «rayonnement» des divers candidats hors de leur parti, on ajoute aux suffrages issus des bulletins sans nom de liste ceux récoltés sur les bulletins modifiés d'autres partis, la Municipalité virtuelle ainsi dessinée n'est pas très différente de celle des seuls votants sans dénomination de liste, si ce n'est le passage en tête d'Elina Leimgruber et le remplacement à la cinquième place d'Annick Vuarnoz par Michel Berney: Elina Leimgruber (719 voix), Laurent Ballif (694), Jérôme Christen (641), Marcel Martin (605) Michel Berney (506). Viendraient ensuite Annick Vuarnoz (453), Yvan Luccarini (398), Etienne Rivier (330), Pierre Clément (246), Jacques Decosterd (216), Werner Riesen (214), Vladimir D'Angelo (153) et Stephan Baudin (91). Une comparaison avec 2006 est délicate car la situation à droite est très différente.[2] On peut cependant relever quelques éléments: Conclusions: Quant aux moins pragmatiques, dont nous sommes, qui veulent affirmer, y compris à ce second tour, que ce système mène l'humanité dans le mur, et qu'un changement radical est urgent, la marge «réaliste» existe pour le faire: Yvan Luccarini peut maintenir son score du premier tour, voire l'améliorer, sans pour autant être la cause de l'échec d'Elina Leimgruber ou de Jérôme Christen. Reste la question de la participation. L'utopie voudrait une hausse du taux de participation, et qu'elle profite à Yvan Luccarini, comme il se souhaite. L'expérience et le réalisme, malheureusement, chuchottent qu'il y a peu de chance que cela se réalise. Conseil communal Le premier constat à faire est celui d'une très grande stabilité d'ensemble: en effet, en 2006, la gauche faisait 46,6% des suffrages et progresse de 0,8% à 47,4%; Vevey Libre faisait 12,7%, et monte à 13,4%; et la droite ensemble faisait 40.7% et perd 1,5% à 39,2%. La progression en sièges de la gauche est pour une bonne partie due à l'absence en 2011 du POP, qui en 2006 n'avait pas atteint le quorum avec 3,2%. Au sein des «blocs», Alternatives recule de 0,7%, le PS de 1%, et ce sont Les Verts, conformément aux tendances nationales, qui avec une progression de 5,8% récupèrent ces reculs, plus le score du POP et permettent l'avance de 0,8% (0,7% + 1% + 3,2% + 0,8). A droite, l'UDC, sans surprise malheureusement, progresse de 3,3%, et récupère partiellement le recul du PDC (-0,8%) et celui du PLR par rapport à au total libéral-radical de 2006 (– 4%). La fusion a peut-être dopé les adhérants, mais pas l'électorat ! Dans l'élection au Conseil communal, l'entête de la liste a une réelle importance, puisqu'elle attribue au parti choisi les suffrages non nominaux (100 suffrages par liste, les candidats portés sur la liste sont les suffrages nominaux, les autres les suffrages de liste). De plus le nombre de candidats favorise l'utilisation des listes imprimées, à la différence de l'élection à la Municipalité. Ce qui permet d'utiliser plus intensément les données sur l'origine des suffrages des partis. A partir du tableau «suffrages par parti et par candidat, selon leur origine» (accessible sur le site du canton), regroupements et calculs de pourcentages produisent des tableaux à double entrée permettant de mettre en évidence combien chaque parti «donne» et «reçoit»[3] de suffrages des autres (téléchargeables au format pdf pour les amateurs). Le premier constat est l'importance des suffrages obtenus par chaque parti sur ses propres listes (compactes et modifiées): de 89,5% à 98%. C'est encore plus vrai au sein des blocs: l'apparentement de gauche récolte 95,6% de ses suffrages sur ses propres listes, Vevey-Libre 90,9% et le «bloc» de droite, reconstitué pour le 2e tour de l'élection à la Municipalité, 98,3%. [4] Pour aller au-delà, on retire les suffrages obtenus par chaque parti sur ses propres listes, pour ne s'intéresser qu'au geste des électeurs qui ajoutent des candidats d'autres partis sur la liste choisie. La prudence recommande d'être conscient du fait que cette démarche élimine, on vient de le voir, plus de 90% des suffrages exprimés ! [5] Il n'est cependant pas déraisonnable de considérer que la démarche de l'électeur partisan qui modifie sa liste préférée est indicative de l'attitude moyenne des électeurs de ce parti, de leur rejet ou de leur sympathie pour d'autres partis. [6] • Alternatives «donne»[3] 46,8% au PS et 30,8% aux Verts, ce qui semble logique, puis 19,6% à Vevey-Libre, ce qui a aussi sa logique; 77,6% aux partis de l'apparentement de gauche, contre 2,8% aux partis de droite. • Vevey-Libre donne d'abord au PS (34,7%), puis au PLR (20,4%), aux Verts (19,5%) et à Alternatives (12,2%); 66,5% à gauche contre 33,5% à droite. Centre, ou centre-gauche ? Le tableau inverse ne dément pas ce qui précède, Sans développer, on notera: Conclusions 1. PS: 579 suffrages récoltés pour ses 3 candidat·e·s sur 218 bulletins modifiés qui, s'ils n'avaient connus que des ajouts et pas de biffages, lui auraient rapporté 654 suffrages; Vevey Libre: 120 suffrages sur 71 bulletins potentiellement porteursde 2 suffrages, soit 142 suffrages; PLR: 330 suffrages sur 133 bulletins soit 399 suffrages; PDC 68 suffrages sur 49 bulletins soit 98 suffrages. 2. ll faut se souvenir que la droite, apparentée du PDC à l'UDC pour l'élection du Conseil communal, était alors partie au premier tour de l'élection de la Municipalité avec 4 listes et 8 candidats (1 pdc, 3 rad., 2 lib., 2 UDC) et avait subi un échec cinglant: 4 socialistes en tête, suivis de Madeleine Burnier (lib), Jérôme Christen (VL), et Pierre Ducraux (lib); les radicaux, dont le syndic sortant Rigot, relégués aux places 9, 10 et 13, derrière le candidat d'Alternatives. Les rancoeurs issues de «l'affaire Rigot» avaient empêché un accord pour le 2e tour, et s'y présentaient 2 listes de droite, l'une libérale uniquement avec ses deux municipaux sortants, et l'autre radicale-UDC sous le label «Nouvelle droite» avec 4 candidat·e·s (!). Le second tour avait confirmé le premier, le PS retirant un candidat et en plaçant trois en tête, suivis de Jérôme Christen et Madeleine Burnier, soit la Municipalité esquissée par le premier tour (moins 1 socialiste). En 2011, la fusion libérale-radicale est passée par là, et l'erreur n'a pas été fait à nouveau de partir à 3 voire à 4 pour le second tour. 3. C'est un raccourci: il faudrait pour être exact écrire à chaque fois: «combien de suffrages les électeurs utilisant un bulletin de parti donnent de suffrages aux divers partis, et combien de suffrages chacun des partis reçoit de suffrages de la part d'électeurs votant sur une liste de parti». On s'en abstiendra, en gardant en tête qu'il s'agit d'une simplification. On se passera même des guillemets. 4. Voir «Division bénie» 5. Les électeurs qui votent compact et ceux qui utilisent des listes sans dénomination ne sont pas pris en compte. 6. Il faut cependant être conscient d'un biais: ce qu'un parti donne à l'ensemble dont il fait partie (ou ce qu'il en reçoit) est diminué de ce qu'il se donne à lui-même (ou reçoit de lui-même) par ses propres bulletins (qui n'apparaissent pas ici). Ces valeurs apparaissent donc faibles par rapport à celles concernant l'autre «camp»: et cela d'autant plus quand il s'agit du parti principal en pourcentage d'un des côtés de l'éventail politique, PS d'une part, PLR de l'autre. (22 mars 2011)
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