La posture de la victime, dernier recours du Parti radical ?

En publiant sur son site deux courriels au Régional, le Parti radical revient sur l'appel qu'il avait lancé le 19 mars «aux Citoyens et Citoyennes de Vevey» et sur ses suites.

Nous avions alors relevé le charabia orthographique et grammatical de ce texte, avant de signaler qu'il marquait, quant au fond, l'alignement des restes du Parti radical sur l'UDC. Les fautes de français dont il était truffé ont aussi fait l'objet de commentaires plus ou moins sarcastiques sur le site de Vevey-Libre et dans le journal Le Régional.

Il faut remarquer que ce texte, y compris dans sa version corrigée du 20 mars, a été retiré du site du Parti radical, et n'est plus accessible que par la recherche (http://www.radicaux-vevey.ch/content.php?id=64). Pour le public qui chercherait à savoir un peu plus précisément de que veut l'alliance Radicaux-UDC, le seul texte politique mis à disposition sur le site du Parti radical est ainsi celui de l'UDC F. Despot, «Lettre à la Droite» (voir notre commentaire). La mainmise de l'UDC sur le parti radical est ainsi confirmée.

Adoptant comme dernier recours la posture de la victime, ces deux courriels publiés accusent les critiques du Parti radical de s'en être pris «aux fautes d’orthographe sur le texte d’un citoyen d’origine étrangère» et d'avoir ainsi «vexé plus d'un étranger», voire «tous les étrangers». Le reproche est grave… mais ridicule. Avant ce «coming out», des noms d'auteurs potentiels ont été émis ailleurs que sur ce site, dont aucun n'était d'origine étrangère. Mais surtout, ce texte a été publié sur le site officiel du Parti radical; il n'était pas dans une partie forum ou débats; il n'était pas signé. Les fautes de français ne sont donc pas celles d'un membre particulier du Parti radical, de quelque origine qu'il soit, mais du Parti radical dans son ensemble. Communiquer à la population ses idées et propositions de façon aussi compréhensible que possible est de la responsabilité collective d'un parti. Il est donc légitime de considérer une «cacade» du genre de celle du 19 mars comme illustrative de l'état du parti radical, et de la communiquer comme élément d'appréciation aux citoyens.

C'est l'essentiel. On notera encore que l'auteur du premier courriel, conseiller communal radical, candidat non-réélu, qui revendique le rôle du «citoyen d’origine étrangère», est aussi l'un des patrons de l'entreprise qui héberge le site du Parti radical (et ne le cache pas). Aussi quand il écrit au Régional «Je voulais aussi vous remerciez, car grâce à vous (en partie), notre notoriété a fortement augmenté ce dernier mois», on ne sait plus trop si c'est celle de l'entreprise ou celle du parti radical !

Quant à cette notoriété, mesurée aux nombres d'accès au site internet du parti radical, que les radicaux ne s'illusionnent pas: l'adage «en bien ou en mal, pourvu qu'on en parle» est peut-être valable dans le monde du spectacle, mais guère en politique, fût-elle politique-spectacle. L'article du régional a probablement propulsé des curieux vers le site du Parti radical. D'ici à ce que l'attrait de la dysorthographie les transforme en électeurs. On a quelques doutes…

… qui seront levés dimanche 2 avril en soirée.

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