La liberté des uns et celle de tou·te·s

Le conseil communal du 13 décembre 2007 a connu un débat sur le stationnement en ville de Vevey, auquel 24 heures a donné un écho important le 31 décembre. Quelques compléments.

Sous le titre «Plus de places de parc au centre-ville pour nos voitures propres», une motion libérale prédisait l’ère de la voiture propre et défendait la nécessité de s’y adapter en laissant le champ libre à ce pourvoyeur de liberté et de prospérité.

Notre groupe a d’abord relevé l’incohérence de l’auteur qui se base sur de futures – éventuelles – voitures «propres» pour réclamer immédiatement plus d’espace pour sa propre voiture, qui reste «pour l’instant», sale, polluante.

Nous avons aussi signalé que faire de l’automobile un symbole de liberté était une insulte à la liberté elle-même ; et que, vu la croissance du nombre de véhicules annoncée par le motionnaire, cette pauvre «liberté» allait se réduire au «droit» de patienter dans les bouchons.

Puis nous avons fait remarquer que la liberté est aussi celle des piétons, cyclistes, et autres usagers de poussettes ou de chaises roulantes. Or ceux-ci ne disposent déjà que du 20% de l’espace public d’une ville, la minorité automobiliste en accaparant quelque 80%. La liberté de la majorité, et en particulier celle des plus faibles – personnes âgées, enfants, handicapés – impose de limiter celle des automobilistes.

Sans épuiser le sujet, il faut encore souligner qu’une communication municipale de septembre 2007 montre que les niveaux de pollution, dus pour une bonne part à la circulation, sont inquiétants à Vevey. Il ne s’agit donc pas de favoriser l’usage de la voiture en ville, mais de le réduire, en mettant en place des moyens alternatifs pour assurer les services réels qu’elle rend.

Pour le groupe Alternatives, Alain Gonthier, Sven Tobler.

(lettre parue, à quelques détails près, dans 24 heures (Riviera-Chablais) du 16 janvier)

 

Retour à l'accueil
Haut de page