Projet Grohe-109 : (très) partisans, mais pas cohérents…

Après lecture de l'article du Régional et visite du Château de l'Aile lors des portes ouvertes de samedi 2 juin, notre libre opposant frappe à nouveau. Et examine les arguments des partisans du projet 109 concernant avant tout le château, ce qui complète utilement notre site, consacré surtout aux contreparties de cette rénovation «gratuite» et ce qu'elles impliquent aux dépens de la Salle Del Castillo et du Rivage.

Les partisans sont-ils dopés par la certitude d’emporter le morceau, ou gagnés par les affres du doute ? Dur à dire. Mais ça y est, ils commencent franchement à en faire trop. Tant mieux !…

Dans l’édition du 31 mai du Régional, l’article de Serge Noyer cite largement les déclarations de nombre des soutiens au projet en question. Des propos sensés représenter des arguments de première qualité. Seulement, à la seule lecture il s’y trouve de gros défauts, si l’on pense à ce dont ils parlent…

Christophe Amsler : L’important, avant tout, c’est d’avoir de l’aplomb

Difficile de faire un vrai palmarès des plus belles énormités proférées dans ce débat, mais l’architecte mandaté par M. Grohe pourrait sereinement prétendre à une bonne position dans ce classement. Auréolé du succès de ses précédentes restaurations de bâtiments historiques, M. Amsler croit que sa position d’expert lui confère autorité et neutralité, et semble penser que personne n’aura la curiosité de réfléchir à la teneur de ses déclarations. Seulement voilà, les journées portes ouvertes ont permis à tout un chacun de se faire une idée de la chose, même très empiriquement, et de trouver matière à avoir au moins des doutes :

«Une affectation publique du Château de l’Aile serait non seulement très coûteuse, entre 30 et 40 millions, mais mettrait en péril le décor historique du bâtiment et aboutirait à des sacrifices patrimoniaux»

Parole d’expert ! 30, 40, allez, pourquoi pas 100 millions, foin de mesquineries, ‘faut impressionner ! En pariant sur le fait que personne ici ne peut ni confirmer ni infirmer cette estimation, ne connaissant pas de contre expertise. C’est M. Amsler l’expert, alors… L’expert, vraiment ? Il vaudrait mieux dire l’expert autoproclamé. Car le seul expert jusqu’ici officiellement mandaté est M. Novello, qui a réalisé sur mandat de la Commune une expertise complète (consultable sur le site de l’association ‘Le cœur de Vevey n’est pas à vendre’), facturée fr. 125'000.- aux contribuables veveysans et discrètement escamotée parce qu’elle na va pas dans le sens du projet Aile-Rivage… Toutefois la remarque est piquante quand on se rappelle que le dépliant distribué par les partisans du oui mentionne que la restauration sera faite «en dehors de tout souci de rentabilité». Tiens, tiens… !

Mais pour comprendre et apprécier à sa juste valeur le propos, il faut préciser ce que l’encadré de l’article ne prend pas le temps d’indiquer : M. Amsler juge, en gros, que le Château n’est actuellement pas assez solide pour pouvoir accueillir du public, et qu’il faudrait donc, dans cette optique, renforcer sa structure. D’où la suite de la citation : «Il faudrait en effet désosser le second œuvre pour accéder à la structure porteuse, donc toucher aux plafonds et aux planchers, qui sont précisément le trésor de ce château et qu’on ne peut pas décoller sans abîmer. Or ces éléments sont irremplaçables.»

La phrase n’est pas très longue, mais riche de sens ! Premièrement, et sans que ceci puisse jamais avoir valeur scientifique, il faut noter que durant les journées portes ouvertes personne n’a senti le château ployer sous le poids des visiteurs, pourtant nombreux par moments… Mais, plus sérieusement, en 1840 les réceptions avec beaucoup de monde existaient déjà, et l’on savait déjà bâtir en conséquence. Un château est un objet bâti pour le prestige de son propriétaire, et ce prestige passe aussi par l’accueil de très nombreux hôtes. Jacques-Edouard Couvreu ne s’est pas fait construire un «pavillon ça m’suffit» pour ses vieux jours !…

Mais s’il dit ça, il sait de quoi il parle, non ? Nous n’allons pas lui apprendre son métier ? Certes. Mais l’on peut néanmoins se poser des questions quant à la logique ou la véracité de certains arguments…

Par exemple, si cette magnifique bâtisse est finalement quand même destinée à un usage privé, les futurs habitants seront aussi des gens qui organiseront des réceptions… Donc, public ou privé, si l’on en croit M. Amsler, ce château doit être coûteusement renforcé, et deviendra donc largement plus dispendieux que ce que M. Grohe s’est engagé à investir. Normalement, à ce stade, ça devrait faire naître un soupçon d’inquiétude à la Municipalité… Ou alors, faut-il envisager que M. Amsler, dans la fougue de l’exposition médiatique, se laisse peut-être aller à de légères exagérations ?

D’autre part, si de tels travaux doivent réellement être engagés, n’oublions pas que, si ce château a été bâti, il n’a pas été moulé-collé en usine comme une montre en plastique ! Ce qui est monté peut toujours être démonté, à condition de ne pas le faire n’importe comment. Les planchers peuvent être déposés et reposés et, d’ailleurs, il y a de nombreux endroits où des éléments devront de toute façon être refaits à neuf.

Quant aux plafonds peints, M. Amsler extrapole généreusement à partir de ce que l’on voit dans les salons du premier étage. Ou il n’a pas visité le reste du bâtiment, et dans ce cas il serait légitime d’émettre des doutes sur le sérieux de son expertise, ou il tente – Amsl’air de rien ! – de faire gober un gros mensonge pour influencer l’opinion et, dans ce cas il est tout aussi légitime de douter de ses estimations.

Durant les visites, nous avons tous pu admirer un magnifique et impressionnant plafond peint en fausses moulures de bois dans l’un des salons du premier étage. Cet élément, en effet, serait sûrement très compliqué à démonter sans en perdre beaucoup. En dehors de celui-ci, les autres plafonds peints sont, avec ses murs, ceux des faux marbres de l’escalier principal. Au vu de certaines taches d’humidité constatées, il est plus que certain qu’ils devront être recréés. À part ça, les autres plafonds sont majoritairement d’une parfaite sobriété ou pourvus d’ornements qu’un bon maître artisan n’aura aucune difficulté à refaire.

De plus, quels que soient les travaux entrepris, il est fort probable que certains éléments peints des murs et des plafonds auront de toute manière besoin d’être refaits car il y aura forcément des endroits où il sera impossible de ne pas les abîmer ou les érafler au cours du travail. Sans parler de ce qui devra être refait à neuf parce que l’usure normale ou l’état de décrépitude actuels sont déjà trop avancés.

Mais, c’est précisément là que se situe tout l’art de la restauration ! : refaire ce qui doit l’être, dans les règles de l’art, et par des artisans compétents. Tenter de nous faire croire que c’est impossible, irremplaçable, ou que ça fera perdre de la valeur à l’objet, ou encore qu’il ne faudrait pratiquer que la seule conservation (momification ?) des parties d’époque fait furieusement penser à de la malhonnêteté intellectuelle, pratique indigne du grand professionnel qu’est M. Amsler.

Ou alors, si l’on applique le raisonnement exprimé à la lettre, la restauration des façades est impossible puisque tout élément perdu est irremplaçable. Donc, accessoirement, veuillez noter que la Cathédrale de Lausanne, par exemple, aux extérieurs entièrement restaurés et recréés, n’est plus qu’une vulgaire copie, un bout de truc sans valeur !

Quand il est évoqué l’éventualité d’une affectation mixte (qui, en l’occurrence, est quand même une très mauvaise idée), soit publique au premier étage et privée au-dessus, M. Amsler déclare «cela reviendrait à couper le cœur patrimonial du bâtiment, or il est insécable. De plus, cette solution poserait un problème de “privacité”, pour garantir l’isolation phonique, sans oublier les questions de sécurité».

Alors donc, dans cette éventualité, le château est insécable. On s’en doutait un peu. Mais par contre, pour en faire des appartements, ça ne poserait plus de problème ? Ben voyons ! Quant à l’isolation phonique, il est évident que les futurs occupants de ces logements de luxe se contreficheront royalement de pouvoir entendre les bruits de leurs voisins, bien évidemment, ça n’a donc pas à entrer en considération… Et il est clair que des logements privés n’ont pas besoin de répondre aux normes de sécurité…

Mais le bouquet, le morceau de bravoure (à ce stade on ne peut que s’incliner devant la virtuosité de l’artiste), c’est à propos de la comparaison avec le Château de Nyon et des transformations qu’il a pu subir, quand il affirme sans rire (ou alors ce n’est pas mentionné dans l’article) que le château de l’Aile «n’a jamais été touché, d’où sa fragilité patrimoniale»… dans ce cas-là, on dit : le silence qui suit est encore de Christophe Amsler.

Toutefois, il faut humblement reconnaître que l’on peut en apprendre chaque jour, car il est fort probable que personne n’imaginait jusque là que, dans ce château d’avant-garde, l’électricité, le gaz, l’eau chaude, les radiateurs, sanitaires, salles de bains et cuisines étaient d’origine, labellisés 1840, sans même parler de l’ascenseur, typique chef-d'œuvre du Schindler néo-gothique… Est-il envisageable de ressentir légitimement un très un léger «de qui se moque-t-on» ?

Pour la bonne bouche, il termine par une réfutation de la rénovation par étape qui, bien que reconnue possible par les Monuments Historiques, se révélerait «pas rationnelle, (…) très [chère], (…) délicate, car quand vous touchez à l’enveloppe extérieure, vous touchez tout de suite à l’intérieur». Mais bien sûr, allons-y, ça ne mange pas pain !… En même temps, il faut comprendre le point de vue de M. Amsler : il ne peut décemment pas œuvrer contre les intérêts de son mandataire, ce serait se scier la branche…

Dans le même encadré, M. Eric Teysseire, patron des Monuments Historiques, dit, dans le cas d’une affectation publique, «Pour mettre un tel bâtiment aux normes muséales, il faudrait y créer, entre autres, un gros ascenseur pour handicapés et des sorties de secours, ce qui impliquerait de casser une partie de la structure en bois qui donne son caractère à l’édifice». Mais des dispositifs de cet ordre peuvent aussi être prévus en appendices extérieurs. Conçus avec talent, ils peuvent élégamment s’allier à la façade. Ce sont des solutions qui existent. Et qui éviteraient à la fois d’empiéter sur l’espace intérieur du château et de casser quoi que ce soit.

Public, oui ; privé, non. Pourquoi ?

Qu’il soit bien clair : contrairement à ce que semble sous-entendre le discours de M. Amsler et des partisans du projet Grohe-109 en général, le Château ne retrouvera jamais son état d’origine. Le souhaiterait-on que ça ne serait pas possible, il suffit de voir les gravures d’époque pour constater qu’il a évolué au fil du temps. Et aussi parce que l’on ne vit plus de la même façon qu’au XIXè siècle. Il ne faut pas confondre restauration respectueuse avec momification ou retour à d’autres âges. L’évolution est irréversible. D’où l’importance capitale d’y réfléchir à deux fois et de ne pas choisir n’importe quoi !

Soyons conscients que, quelle que soit la solution choisie, ça impliquera forcément des modifications importantes. Mais l’option privée, avec des appartements ou avec un hôtel, dénaturerait bien plus sûrement ce château parce que les standards de vie d’aujourd’hui n’ont plus grand chose à voir avec ceux du XIXè siècle.

Pour des logements privés, la très petite taille de nombreuses pièces (solution de l’époque pour garder la chaleur), ou la disposition même des actuels appartements ne correspondent pas aux standards et aux critères de rationalité d’aujourd’hui. Certes cela dégage un charme certain, mais les clients futurs de ce type de logements seront aussi en droit de s’attendre à des niveaux d’équipements et de confort élevés, mais très peu compatibles avec l’intégrité historique de la bâtisse, qu’il s’agisse des cuisines ou des salles d’eau, par exemple.

Et, Château classé ou pas, qui ira empêcher les futurs habitants de pratiquer les aménagements qu’ils jugeront nécessaires pour vivre selon leur bon plaisir dans ces lieux, dont ils seront propriétaires ?

Pour ce qui est de créer un nouvel hôtel à Vevey, ce n’est de loin pas une idée idiote. Mais le faire dans le Château est un concept définitivement stupide : comment peut-on envisager de lui conserver son identité et son caractère majestueux en le découpant en une multitude de petites cellules indépendantes ? Ce serait un pur saccage. Quant à l’éventualité d’en faire une ou deux suites par étage, le besoin de rentabilité du projet impliquerait des tarifs inabordables. Et pour les justifier, il faudrait atteindre un niveau d’équipements de luxe tel que le château n’est pas apte à les intégrer… Bref, ne perdons pas plus de temps sur ces élucubrations.

La seule solution privée qui respecterait à peu près l’intégrité du bâtiment serait qu’il devienne effectivement comme à son origine la demeure d’un seul propriétaire. Au niveau de la Ville, cette solution impliquerait de devoir restaurer scrupuleusement le Château avant, et de le vendre ensuite à sa réelle valeur, terrain et bâtiment. Pas de l’offrir pour un franc symbolique. Mais cette option serait un choix stérile : plus de possibilité de valoriser par la suite un emplacement fait pour profiter à la population et pour devenir un carrefour de vie.

Etudier sérieusement une affectation publique originale et ambitieuse est le seul choix possible pour ce joyau. Mais il faut reconnaître que c’est une option qui peut faire peur. S’en débarrasser est une facilité que l’on peut comprendre à défaut de l’excuser.

Mais opter pour un projet à vocation publique, vivant, apte à faire rayonner la Ville, sera également la plus saine façon de permettre à ces lieux de générer dignement des gains, et dans des proportions qui pourraient en surprendre agréablement plus d’un.

D’ailleurs, à propos de gains, il est étrange de constater que la plupart des soutiens du projet Grohe-109, surtout du côté de la Municipalité, arguent sans arrêt de la nécessité de générer du profit, du rendement financier, et de l’impossibilité de creuser encore la dette, alors qu’en même temps et sans peur de la contradiction ils se prononcent pour une option qui à la fois dépossédera la Ville de terrains d’une valeur plus que conséquente, et ne rapportera rien sinon des frais futurs. Il est inquiétant que, au nom du refus d’un «investissement de prestige» (sans même réfléchir à ce que signifie réellement cette expression), l’on refuse de mettre en valeur un site potentiellement propre à procurer régulièrement de confortables revenus à la Commune.

Et il est un peu choquant d’entendre parler d’un tel élément du patrimoine comme d’un vulgaire immeuble dont on étudie le taux de rendement. Obsession du rendement qui fait que M. Jérôme Christen, actuel municipal en charge de l’urbanisme de la Ville, parle de la valeur du terrain du Château comme étant «très relative» puisqu’il est «grevé» par le futur classement, et «ne sera donc pas constructible», donc le propriétaire «ne pourra pas en disposer à sa guise». Absence de sensibilité à l’environnement, et petitesse de vue très répandues qui expliquent peut-être pourquoi Vevey s’est pareillement fait défigurer, au cours du temps (déjà bien avant l’arrivée de M. Christen), par de nombreux et piteux projets immobiliers, sans doute juteux pour leurs promoteurs mais privilégiant la médiocrité et la laideur.

Arguments légers pour enjeux capitaux…

En ce qui concerne la maquette reproduite pour illustrer l’article, on pourra voir sur le site d’Alternatives ce qu’il convient d’en penser…

Les empoignades à base de chiffres jetés à la figure sont finalement très suspectes : entre la poche du citoyen lambda qui va devoir voter et les moyens brassés par une économie publique ou privée, il n’y a souvent aucune commune mesure. Aligner les 2, 5, 7,19, 30, 80, 113, etc. (en millions) tient de la grille de loto. Mais ça ne peut pas être le point central d’une argumentation intelligente et honnête. La bonne gestion ne consiste pas à formater les citoyens pour les adapter aux chiffres.

Et quant il n’est pas question d’abstractions chiffrées, les partisans du oui ânonnent les mêmes formules vides : «Notre première idée était justement d’en faire un lieu public, mais les experts nous on dit que c’était impossible sans en perdre des éléments importants» (F. Gumy), «c’est un projet gagnant-gagnant» (L. Girardin), «[C’est] donnant-donnant : on dit un franc symbolique, mais il faut tenir compte des garanties offertes par les promoteurs» (V. Marinelli)… En marketing comme en propagande, l’important n’est pas la véracité du message, mais la force et la fréquence de son martèlement…

Yves Christen s’offusque des slogans des opposants, et juge cette campagne «limite». Bien, bien, mais une fois ceci dit, est-il sincèrement persuadé que son camp, celui des pour, avance avec plus de rigueur ? L’on peut se donner des apparences de sérieux, avec des chiffres par exemple, sans pour autant faire preuve de crédibilité.

«Vevey-Rivage» se targue d’une liste de soutiens très «people» censée apporter une caution morale indiscutable quant à la pertinence de leur projet. Sans même s’attarder sur le détail de ces personnalités, l’attaque personnelle n’apportant rien d’intelligent aux débats, faut-il en déduire que le fait de s’appeler Truc ou Machin est en soi une garantie d’avoir raison ? Et «Vevey-Rivage» s’imagine-t-elle que les gens sont si bêtes qu’ils seraient incapables de se faire une vraie opinion, propre, issue de la réflexion, et différente de celles exprimées par des (petites) célébrités ? Ah bon. Intéressant…

Autre élément extrêmement intéressant : selon Yves Christen, il semblerait que, même chez les Grohe, l’on se laisse gagner par une légère démotivation devant la réaction populaire. «Madame Grohe m’a même dit qu’elle souhaitait que les veveysans disent non le 17 juin, tellement elle supporte mal ces attaques». Eh oui, Chère Madame, c’est bien là tout le problème avec la plèbe : elle ne comprendra jamais que ce que l’on estime être bon pour nous sera forcément ce qu’il lui faudra admettre comme étant le meilleur !… Jolie vérification du vieil adage qui prétend qu’on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux.

Ceci dit, bien sûr, les attaques personnelles sont idiotes et n’apportent rien de constructif. Mais ne sont-elles pas finalement le seul recours quand on sait que l’on va se faire piéger et que l’on ne maîtrise pas les armes nécessaires à une bonne défense ?

Allons, ne soyons pas si cruels avec cette charmante dame, offrons lui généreusement un vrai beau cadeau venu du fond du cœur : faisons-lui plaisir en votant NON le 17 juin !

Pour finir, ce dont on ne parle plus, ou peu, ou pas du tout… :

Qui a pensé au mobilier du Château de l’Aile, vendu séparément, comme s’il n’en faisait pas partie intégrante. Le Régional avait évoqué le sort réservé au mobilier d’un autre château, dispersé aux plus offrants après une transaction similaire à celle qui nous occupe, opérée par le frère de M. Grohe. Sur l’ensemble, en termes financiers c’est un détail. En termes patrimoniaux, c’est autre chose.

Si le Château a une «personnalité» qui cristallise (assez légitimement) les passions, il ne faudrait pas pour autant oublier que la Salle Del Castillo, autre joyau destiné au classement historique, a elle aussi besoin d’une restauration urgente et scrupuleuse. Et ce n’est pas la semi-donation du Rivage qui permettra d’y consacrer les moyens nécessaires.

Et un autre détail ne semble avoir frappé personne : Nous allons voter pour ou contre (plutôt contre, svp !) un projet officiellement soutenu par notre Municipalité. Pourtant, le Château de l’Aile, part importante des enjeux en débat, est aujourd’hui encore en vente dans la vitrine de l’agence Martelli Immobilier, à la Rue du Lac, à Vevey. Question 1 : qui pourrait expliquer plausiblement ceci ? Question 2 : Est-il étonnant à partir de là que de nouvelles offres arrivent encore de part et d’autre, puisqu’il semble donc que l’on puisse toujours s’en porter acquéreur ?

(6 juin 2007)

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