24 janvier: histoire vaudoise…
ou la recherche désespérée d'un moyen d'exister un peu

A la fin du Conseil communal du 13 décembre 2007, Henri Chambaz au nom du Parti radical, a soulevé, avec sa vigueur habituelle, une question d'une extrême importance: la prochaine séance et première de 2008 avait été fixé au 24 janvier. Or c'est le jour-même de l'indépendance vaudoise [1], qui devrait être fêtée comme il convient, avec force papet vaudois. Ce qui est bien entendu incompatible avec la participation au conseil communal. Il fallait donc absolument déplacer celui-ci. Qu'une séance ait pu être fixée à cette date était d'ailleurs en soi un scandale. Si la date était maintenue, les radicaux ne seraient donc pas présents. Cette diatribe a été aussitôt appuyée, non moins vigoureusement, par l'UDC Marc-Henri Tenthorey, menaçant , lui aussi, de boycotter une séance qui se tiendrait le 24.

Légitime indignation contre l'oubli de l'histoire ? Après tout, chacun a droit à ses célébrations, non ? On serait presque tenté de le croire, puisque la date du Conseil a finalement été déplacée au mercredi 23 janvier, reconnaissant ainsi, dans une certaine mesure, la légitimité de de la revendiaction radicale …

Un détail vient pourtant gâter cette geste héroïque: daté du 15 mai, l'ordre du jour 04/2007 contient, outre les points de la séance du 31 mai 2007, toutes les dates des séances de la fin 2007… et des six premiers mois de 2008. Les radicaux avaient donc 7 mois pour prendre conscience que la date sacrée risquait d'être profanée et demander que le Conseil soit déplacé. Soit ils sont particulièrement lents à la détente, soit la date du 24 janvier n'est pas aussi clairement inscrite dans leur mémoire que cela.

Autre détail: l'ordre du jour de 2007 fixant la date sacrilège est signé, comme il convient, de la secrétaire du conseil communal et de son Président. Qui se trouvait alors être Jean-Daniel Tenthorey. Quand Marc-Henri s'indigne d'une décision signée par Jean-Daniel, est -ce un problème de communication familial ? ou au sein de l'UDC ?

En fait, au-dela du ridicule, on assiste à la recherche désespérée par la droite et particulièrement par le parti radical, d'un moyen d'exister un peu. Du même tonneau est d'ailleurs la polémique sur le restaurant choisi pour la soirée de fin d'année du Conseil (24 heures du 15 décembre 2007). N'ayant – pour l'instant en tout cas – presque rien à dire sur le plan politique, la droite fait dans le fait divers.…

 

1. Savoir pourquoi et comment la «révolution vaudoise» de 1798, qui portait haut le drapeau «Egalité et liberté» est aujourd'hui fêtée sous le nom d'«indépendance» est une autre… histoire. Sur un processus analogue concernant la 2e révolution vaudoise, la radicale, voir Lire l’avenir dans le marc de Coffee ?

Liberté Egalité
Drapeau de la République lémanique, déposé au Musée historique de Vevey.

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