Un bâtiment public, un propriétaire public !

castillo original  

Comme quoi les vandales, adeptes du fonctionnel, de l'efficace
et du bon marché, ne sont pas que d'aujourd'hui…

Cette photo [1] de la Salle Del Castillo, avant qu'on ne l'ampute pour construire l'actuel restaurant, n'est pas là pour prétendre qu'il faut revenir aux origines et reconstruire l'ensemble du bâtiment tel qu'il fut. Mais elle souligne une évidence, qu'il faut probablement être municipal pour ne pas voir: il y a le long de la rue Louis-Meyer un seul bâtiment, dont la partie principale est la Salle Del Castillo. Ce bâtiment public est situé derrière le Jardin, public, du Rivage. Nous sommes donc dans un espace à vocation… publique.

Ce qui est à l'ordre du jour, c'est de rendre plus attractif cet espace au profit de tous les Veveysans:
- réparer les dégats subis par la Salle Del Castillo durant des années d'abandon, la mettre à niveau techniquement , lui rendre les volumes qu'elle avait perdu lors de la construction du restaurant;
- rénover ou reconstruire le bâtiment du restaurant avec un établissement public populaire, essentiel à l'utilisation du Jardin du Rivage;
- y maintenir ou y construire des salles de société, dont une de taille intermédiaire comme l'actuelle salle des Vignerons;
- faire en sorte que ces éléments soient polyvalents, et que le maximum de «synergies» soient possibles entre les divers éléments, que le tout soit plus que la somme des parties.

Pour cela, il ne faut s'interdire aucune piste, et se garder les mains aussi libres que possible pour un résultat optimal. L'extension de la scène est-elle nécessaire ? Faut-il un foyer ? Où doit-il être ? Comment concevoir des circulations intérieures permettant une utilisation de type «petit congrès» ? Quels sont les besoins des sociétés locales ?

L'adoption du projet 109 bloquerait tout cela. Avant même que les études et la nécessaire consultation des futurs utilisateurs aient commencé pour déterminer quels seraient les besoins publics et les meilleures façons d'y répondre, la commune aurait vendu l'espace nécessaire à ces développements. Ainsi, l'emplacement d'un foyer pour la Salle Del Castilo, la surface des salles de société, la nécessité de travaux importants en sous-sol pour y retrouver la Salle des Vignerons disparue, tout cela serait déjà décidé avant que le projet de rénovation ait commencé d'être étudié.

C'est vraiment mettre la charrue avant les boeufs.

Et dans quel but ?

Entre le projet Grohe sur le Château de l'Aile et le projet Gumy sur le Rivage, ficelés dans le paquet «projet 109», il n'y a pas d'autre lien que financier. Aucune justification fonctionnelle ou architecturale sérieuse n'a pu être avancée pour justifier le multipack qu'on essaie d'imposer aux citoyens. La seule raison est l'envie de l'un au moins des partenaires de faire une bonne affaire, et toutes les belles promesses d'UAPE, de foyer, de salle de sociétés, de restaurant bio et de Centre de formation n'engagent à rien ou à pas grand chose, et ne sont que miroir aux alouettes. Quant aux économies à court terme qu'on prétend réaliser par un «partenariat privé-public», elles seraient rapidement absorbées par les coûts qui seraient transférés sur la réfection de la Salle Del Castillo (en particulier si l'on veut vraiment y insérer une grande salle en sous-sol), et par les locations dont la commune devrait s'acquitter.

M. Amsler, architecte du projet 109, a, dans une récente discussion, mentionné un élément concret et architectural, les annexes du Château de l'Aile, collées contre la façade «Lac» de la Salle Del Castillo. De précédents projets prévoyaient, il est vrai, leur démolition, alors qu'il faut selon lui, les sauvegarder. Et pour cela un projet global serait utile.
Mais que le Château soit vendu seul ou avec la parcelle du Rivage, la Salle Del Castillo resterait en mains publiques. On se retrouverait donc quoi qu'il en soit dans la situation de deux propriétaires mitoyens, dont l'un n'aurait aucune possibilité d'imposer la démolition de la propriété de l'autre. Cet argument ne tient donc pas plus que les autres.

Indépendemment du destin du château de l'Aile, il faut faire la seule chose logique à tous les points de vue: un seul bâtiment d'usage public avec la salle Del Castillo et son prolongement (l'actuel bâtiement rénové ou un nouveau), avec un seul propriétaire public. Le reste n'est que bricolage.

Pour cela il faut voter NON le 17 juin.

[1] Extraite de la présentation de l'étude Novello devant la Commission d'aménagement du territoire (disponoble sur notre site, voir notre page d'accueil)

(17 mai 2007)

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