Qui perd… donne

Le désormais traditionnel calembour du titre des motions, plus ou moins heureusement illustré en l'occurence, vous a permis de deviner que ma motion du jour portait sur l'avenir du quai Perdonnet.

Lors du précédent Conseil communal, nous avons débattu de la vente de la parcelle 2256 située sur ce quai. L'opinion très largement majoritaire était qu'il fallait considérer cet objet pour lui-même et juger le préavis à ses seules conclusions, en laissant de côté la fameuse phrase faisant état des intentions municipales de vendre aussi la parcelle voisine, dite «du pêcheur». Il serait toujours temps d'en parler lorsque la Municipalité entreprendra de réaliser ses intentions.

Cela semble le bon sens même.

Le risque, cependant, est que la question nous soit à nouveau posée hors contexte, sans l'insérer dans un projet pour le quartier. Garder la parcelle en main communale – ou la vendre sous conditions, ou toute autre formule qui ne se résume pas à s'en remettre au marché «du plus offrant» – a un sens s'il existe une intention de l'utiliser en vue du bien commun, si un projet, ou une ébauche de projet, existe pour cette partie de la ville. Sans cela, la vente risque fort d'apparaître à nouveau comme une proposition raisonnable, opposée à des hypothèses immanquablement fumeuses.

Dans la mesure où la commune n'est propriétaire que d'une parcelle parmi d'autres, elle ne peut imposer sa volonté, si elle en a une. Il s'agirait donc mettre en place, sans tarder, un dialogue et une concertation avec les propriétaires voisins pour voir si la réalisation du PPA de 1990 fait consensus, ou si, au contraire, il y a un intérêt pour l'idée de ne pas réaliser le «front de quai» mais plutôt de garder l'ouverture actuelle pour les immeubles bordant la rue d'Italie et de créer des espaces d'animation et de détente, publics et privés, en lien avec le port.

Evidemment, un tel projet impliquerait probablement des plus- et des moins-values immobilières, ainsi que des compensations. Et donc des négociations assez compliquées. Raison de plus pour s'y prendre sans tarder.

La question de la vente ou non de la parcelle communale 595 pourrait ainsi être posée dans un cadre politique et urbanistique, et non seulement financier. La réponse à cette motion pourrait être donnée par le préavis déjà annoncé sur la vente de cette parcelle.

Un décision négative donnerait alors peut-être lieu à un nouvel adage, justifiant mon titre: Qui perd quelques sous, donne de l'air, de l'espace et de l'animation à un quartier qui en a besoin.

Motion

Le Conseil communal de Vevey considère que la réalisation complète des possibilités de construire issues du Plan partiel d'affectation «Quai Perdonnet est» (front de quai) n'est pas l'unique perspective qui doive être prise en compte pour ce quartier.

La réduction volontaire et concertée de ces droits à bâtir afin de maintenir l'ouverture actuelle pour les immeubles bordant la rue d'Italie et pour créer des espaces d'animation et de détente, publics et privés, en lien avec le port mérite d'être explorée.

Dans ce but, parlant comme garante du bien commun et comme propriétaire, la commune prend contact avec tous les propriétaires intéressés – directement ou indirectement – aux parcelles non construites englobées dans le Plan partiel d'affectation «Quai Perdonnet est» afin de sonder leur intérêt pour une telle perspective et les conditions auxquelles elle pourrait se réaliser.

Alain Gonthier
Alternatives
26 septembre 2007

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