«Un vote important qui mérite d'être pris au sérieux»

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Vous l’aurez probablement deviné, mon interpellation porte sur la votation qui se clôt le 17 juin, et pas sur la question fédérale, pourtant de loin la plus importante, ni sur les questions cantonales, mais bien sur notre vote communal.

Ce conseil a décidé de soumettre les conclusions du préavis 5/2007 au vote populaire. Je veux croire que les calculs du style «couper l’herbe sous les pieds des opposants» n’ont pas joué le premier rôle dans cette décision, mais que c’est bien l’importance de l’enjeu et le souci d’avoir un débat digne et informé et d’aboutir à une décision claire qui a motivé la quasi unanimité de ce Conseil.

C’est justement sur ce point que je suis inquiet, ce qui m’amène à interpeller la Municipalité sur 3 points :

• L’information à la population me semble avoir été mal préparée. Abondante en quantité, sa qualité n’est pas à la hauteur, et sème la confusion. Ce qui se passerait à l’intérieur du Château de l’Aile dès lors qu’il serait vendu n’intéresse pas grand monde, la garantie de Monuments historiques semble suffire. Par contre, ce qu’il va advenir du Rivage et de la Salle Del Castillo a intéressé un certain nombre de Conseillers communaux et de citoyens. Devant cet intérêt, et face à certaines critiques, en parties fausses parce que mal informées, la Municipalité, lors du précédent Conseil d’abord, puis dans l’exposition qu’elle a organisée, a sorti des plans. Mais quand ces mêmes plans sont pris au sérieux, et font l’objet de critiques, cette fois-ci informées, la Municipalité esquive en prétendant, grosso modo, que ces plans ne valent rien, et que ce ne sont qu’hypothèses fumeuses. Est-ce une façon de sérieuse de mener une discussion ?

• Devant ce Conseil, la Municipalité nous a dit que l’offre qu’elle défendait était une occasion unique, qui ne se reproduirait plus, et que la proposition de la majorité de la Commission de scinder le dossier, et de ne vendre que le Château de l’Aile était refusée par cet acheteur unique et monopolistique. Or au milieu de la semaine passée, elle a été abordée par des promoteurs qui lui ont fait une nouvelle proposition, et qui acceptent de ne s’intéresser qu’au Château. Vendredi, la Municipalité les a rencontrés. Je suis bien loin de savoir qui est ce groupe, sa solidité, son sérieux. Par contre, ce que je sais, c’est que la Municipalité a gardé cette nouvelle sous le boisseau pendant plusieurs jours, et aurait peut-être continué à la taire si ces promoteurs ne s’étaient adressés à la presse. Depuis le milieu de la semaine passée, des centaines de citoyens ont profité du long week-end pour régler les affaires en attente, et notamment remplir leur devoir électoral. Ils ont voté, en ignorant une information qui aurait peut-être changé leur position.

Je ne prétends pas, évidemment, que la Municipalité aurait dû faire de la publicité pour cette offre. Mais il était de son devoir d’informer les citoyennes et citoyens qu’elle existait, quitte à accompagner cette information de toutes les réserves, critiques, calomnies ou preuves à l’appui qu’elle voulait, à l’exemple de la communication de ce soir. Qui êtes-vous pour décider que cette proposition n’a aucune valeur, alors que c’est justement la question que l’on pose à la population ?

• Dernier point, le moins susceptible de soulever votre ire, mais peut-être le plus lourd de conséquences : je connais plusieurs personnes qui n’ont pas vu le bulletin de vote de la votation communale. Il est inséré dans le feuillet de propagande-information, et certains citoyens, se jugeant suffisamment informés, commencent par jeter le «blabla» pour ne garder que les bulletins de vote. Certains se rendent compte après coup, voire après avoir fermé l’enveloppe qu’il en manque un. D’autres ne s’en rendent pas compte du tout. Ne serait-il pas utile de donner une information supplémentaire aux citoyennes et citoyens insistant sur ce point, pour éviter qu’une trop grande différence du nombre de votes entre les consultations cantonales et fédérales et la communale ne jette le doute sur sa régularité ?

Merci de votre attention. Je souhaite, évidemment, une réponse immédiate.

 

Réponse insatisfaisante de la Municipalité, que ce soit à propos des plans diffusés puis relativisés, ou du matériel de vote. Bien qu'elle reconnaisse que ce dernier problème est réel, la solution résiderait dans le fait que chaque citoyen·ne peut aller se procurer un bulletin de vote qui lui manquerait auprès du greffe municipal. Ce qui de toute évidence est à côté de la plaque, le problème résidant dans le fait que certain·e·s citoyen·ne·s ne se rendent justement pas compte que le bulletin manque !

En ce qui concerne "l'offre surprise", le calendrier des prises de contact n'aurait selon la Municipalité pas permis de faire autrement. Quant au reste, les insinuations de manipulation mises par écrit dans la communication C15/07 sont répétées par oral.

(31 mai - 4 juin 2007)

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